Sans doute un des films les plus attendus de l'année, énième suite de la saga Disney initié par le fameux classique d'animation "Le Roi Lion" (1994) de Roger Allers et Rob Monkoff. Mais cette fois il s'agit d'un prequel au remake live "Le Roi Lion" (2019) de Jon Favreau qui avait été un succès mondial avec plus de 1,6 milliards de dollars au box-office Monde. Autant dire que le successeur de Jon Favreau a fort à faire. Pour la réalisation le choix s'est porté sur Barry Jenkins oscarisé pour son remarqué "Moonlight" (2016) et qui a signé entre temps "Si Beale Street pouvait parler" (2018). Le scénario de cette histoire est signé de Jeff Nathanson déjà à l'oeuvre sur le film live de 2019 et qui a signé depuis le scénario de "Face à la Mer : l'Histoire de Trudy Ederle" (2024) de Joachim Ronning. Le film reprend donc la technique live avec les effets spéciaux "photoréalistes" vu dans la version 2019... Rafiki le chaman babouin, raconte à la lionne Kiara, fille de Simba et Nala, la jeunesse légendaire de son grand-père Mufasa. Lionceau orphelin il fait la connaissance d'un autre lionceau, Taka, héritier de lignée royale. Leur amitié sera mise à rude épreuve quand il faudra faire équipe et lutter contre un ennemi commun...
Au casting des voix en V.O., pour les deux "frères" Mufasa et Taka/Scar, exit les James Earl Jones et Chiwetel Ejiofor, époque oblige, le premier est cette fois incarné par Aaron Pierre aperçu dans "Old" (2021) de M.Night Shyamalan et "Rebel Ridge" (2024) de Jeremy Saulnier, puis le second par Kelvin Harrison Jr. vu entre autre dans "Assassination Nation" (2018) de Sam Levinson, "Les Sept de Chicago" (2020) de Aaron Sorkin et "Elvis" (2022) de Baz Luhrmann. Parmi les revenants on a les emblématiques Pumbaa, Timon et Rafiki toujours avec leur voix 2019 respectivement donc de Seth Rogen, Billy Eichner et John Kani, sans oublier bien sûr le couple royal Simba et Nala doté une nouvelle fois des voix de Donald Glover et Beyoncé Knowles, la pop star en profitant pour placer sa propre fille Blue Ivy Carter pour le personnage de leur fille Kiara et donc petite-fille de Mufasa. Parmi les nouveaux personnages citons les voix de Mads Mikkelsen qu'on n'a pas vu depuis "King's Land" (2023) de Nikolaj Arcel, puis Thandiwe Newton qu'on n'a pas vu depuis "Le Couteau par la Lame" (2022) de Janus Metz Pedersen. Pour le casting V.F. notons surtout la voix de Mufasa qui n'est plus celle de Jean Reno mais celle de Tahar Rahim après avoir été "Monsieur Aznavour" (2024) de Grand Corps Malade et Mehdi Idir tandis que les autres retrouvent pour l'essentiel leur voix originel de 2019 avec pour Timon le comédien Jamel Debbouze qu'on n'a pas vu depuis "Citoyen d'Honneur" (2022) de Mohamed Hamidi, Pumbaa alias Alban Ivanov vu récemment dans "Challenger" (2024) de Varante Soudijan, Rafiki alias Daniel Kamwa entendu pour la dernière fois dans le film "Emmett Till" (2023) de Chinonye Chukwu, puis Simba alias Rayane Bensetti actuellement en salles également avec la comédie "Jamais sans mon Psy" (2024) de Arnaud Lemort... Pour la B.O., trois artistes ont collaboré, Nicholas Britell fidèle de Barry Jenkins et qui a depuis signé les B.O. de "Le Roi" (2019) de David Michôd, "Cruella" (2021) de Craig Gillepsie et "Carmen" (2023) de Benjamin Millepied, la pop star Pharrell Williams déjà à l'oeuvre sur la saga d'animation "Moi Moche et Méchant" (2010-2024) mais aussi avec Hans Zimmer sur "The Amazing Spider-Man : le Destin d'un Héros" (2015) de Marc Webb et "Les Figures de l'Ombre" (2017) de Theodore Melfi, puis enfin David Metzer, spécialiste de l'orchestration ayant beaucoup travaillé sur des productions Disney mais aussi et surtout à Broadway dont la comédie musicale "Le Roi Lion" (1997)... Il avait été annoncé que la structure narrative était similaire au film "Le Parrain 2" (1974) de F.F. Coppola, mais il en est rien. Ce n'est nullement deux récits parallèles mais bien un simple grand flash-backs avec quelques retour au présent. Ainsi on suit l'enfance et la jeunesse de Mufasa et Taka/Scar raconté par Rafiki, et quelques retours brefs dans le présent permettent surtout d'imposer les personnages cultes de Timon et Pumba. Malheureusement on constate vite que ces deux personnages sont présents car leur statut reste important mais ils s'avèrent sous-exploités et leur présence reste très anecdotique. Dommage dans un sens car le seul humour (très connu et encore plus basique) du film repose sur eux. Les effets visuels sont sublimes, au point que nous ne sommes pas dans du Live action (pas assez réaliste) mais si bluffant qu'on n'est pas non plus dans de l'animation. L'illusion est magique et l'immersion paraît comme dans un monde parallèle, un mutliverse du Roi Lion en quelque sorte.
L'aventure débute par des drames, rien de plus tristes mais rien de plus nécessaire pour forger un destin. Le rythme est soutenu, la tension constante, les rapports humains (animaliers ?!) sont toujours plein d'acuité, juste et façonnent une nouvelle vision du cycle de la vie. La plus grosse déception repose sur deux erreurs narratives, deux maladresses flagrantes dans l'écriture et l'évolution du récit... ATTENTION SPOILERS !... Mufasa préfère s'arrêter et combattre car il a peur de l'eau, puis finalement fuit, ah ben oui il suffisait de sauter sur les rochers ! Mais surtout, comment Taka retrouve-t-il ses "amis" après sa trahison ?! Et pourquoi alors les lions blancs ne l'ont tout simplement pas suivi aussitôt ?! ... FIN SPOILERS !... Deux incohérences assez énormes qui gâchent un peu le film qui frôle le chef d'oeuvre sur les autres parties. Et ce, même si moralement il y a aussi quelques débats en filigrane... ATTENTION SPOILERS !... une trahison pour une autre entre Mufasa et Taka (même si celle de Mufasa paraît moins "grave"), mais Taka sauve la vie de Mufasa à plusieurs reprises, l'inverse n'arrive jamais !... FIN SPOILERS !... Une injustice étonnante dans l'évolution du récit, il aurait fallu un rapport de force plus ambigu pour asseoir plus assurément le trône de Mufasa. Néanmoins, Barry Jenkins signe un grand film d'aventure, avec de l'action et de l'émotion et surtout on apprécie ce souffle épique qui explose dans la dernière partie qui en fait une fresque pleine de force. Un très bon moment, qui ne peut obtenir une note maximale par une incohérence trop flagrante dans le scénario.
Note :
15/20