Après avoir fait ses armes à la télévision avec les séries TV "Nos Années Pension" (2007) et "Merci Julie" (2010-2011) Jeanne Gottesdiener a plus ou moins disparu des radars avant de revenir avec son premier long métrage en tant que réalisatrice-scénariste. Elle souhaitait explorer la question des traditions et comment elles s'imposaient aux jeunes générations : "J'ai donc imaginé une famille, les Lamarre, dans laquelle les parents seraient confrontés, en plein réveillon de Noël, aux préoccupations de leurs enfants pour la protection de la planète." Jeanne Gottesdiener co-signe son scénario avec Julie Ponsonnet dont c'est également le premier long métrage après avoir produit et écrit plusieurs courts métrages... C'est Noël ! Carole, maire d'une petite ville, s'implique à fond dans les festivités de la commune tandis que Alain, son mari moderne et dévoué, s'occupe d'organiser le réveillon familial. Mais lorsque les enfants arrivent, leur rêve du Noël traditionnel s'effondre quand les enfants critiquent la moindre tradition qui menacerait la planète !...
Carole est incarnée par Noémie Lvovsky qui joue là dans son 7ème film de l'année avec entre autre "Madame de Sévigné" (2024) de Isabelle Brocard, "Bis Repetita" (2024) de Emilie Noblet ou "Juliette au Printemps" (2024) de Blandine Lenoir sans oublier qu'elle retrouve Noë! aussitôt après "Les Boules de Noêl" (2024) de Alexandra Leclère. Elle est aussi prolifique que son partenaire Didier Bourdon qui est à son 5ème film de l'année dont entre autre "Cocorico" (2024) de Julien Hervé ou "Quatre Zéros" (2024) de Fabien Onteniente. Citons ensuite Christophe Montenez vu notamment dans "Le Bal des Folles" (2021) de et avec Mélanie Laurent, "Les Amours d'Anaïs" (2021) de Charline Bourgeois-Tacquet ou "Les Femmes au Balcon" (2024) de et avec Noémie Merlant, Alice Daubelcour apparue dans quelques épisodes de séries TV, Jules Sagot aperçu dans "Le Monde après Nous" (2021) de Louda Ben Salah-Cazanas ou "Ma France à Moi" (2023) de Benoît Cohen, Janaina Halloy Fokan aperçue dans "Inexorable" (2022) de Fabrice Du Welz, Marie Bunel vue récemment dans "Les Petites Victoires" (2023) de Mélanie Auffret, "Little Girl Blue" (2023) de Mona Achache ou "Daaaaaali !" (2023) de Quentin Dupieux, Sissi Duparc apparue entre autre dans "Darling" (2007) de Christine Carrière, "La Cage Dorée" (2013) de Ruben Alves, "Taxi 5" (2018) de et avec Franck Gastambide, puis enfin Claudette Walker vue dernièrement dans "Photo de Famille" (2018) de Cécilia Rouaud, "Comme par Magie" (2023) de Christophe Barratier ou "Jamais sans mon Psy" (2024) de Arnaud Lemort... Premier constat, l'énorme erreur de casting du film, à savoir que Noémie Lvovsky joue dans une comédie de Noël coup sur coup en très peu de temps ce qui n'est clairement pas judicieux, même si le talent de l'actrice n'est pas mis en doute. Mais le contexte est trop ressemblant, Noël cela va de soit, mais la famille, la maison, le voisin... Heureusement la construction narrative reste différente et l'humour ne joue pas sur les mêmes gammes. "Les Boules de Noêl" (2024) joue sur un large panel d'humour et pas toujours des plus heureux ou des plus drôles mais il ne manque pas d'une certaine singularité.
Ici, la comédie reste bien plus sage, plus consensuel, voir même plus téléfilm passe-partout avec de surcroît une mise en scène très académique qui manque de mouvement. Mais surtout l'histoire manque cruellement de finesse sur le fond du propos, les jeunes écolos contre les vieux pollueurs, les jeunes donneurs de leçons contre les vieux traditionalistes, les jeunes cools contre les vieux réacs... Bref c'est particulièrement caricatural ce qui amène à des gags faciles, aux larges éventails des clichés et surtout jamais vraiment drôles. L'ecolo à outrance asséner à coup de burin finit pas nous lasser, voir même nous agacer au point qu'on pense finalement à nous pousser vers l'inverse. L'abattage du couple Lvovsky-Bourdon n'aide pas forcément, grossissant le trait surjouant, à tel point qu'on décèle un manque d'envie ou bien est-ce seulement qu'ils se rendaient compte qu'ils n'auraient pas dû accepter ce film ?! Evidemment, ça reste un film de Noël, ce qui amène (trop) souvent à une certaine indulgence, à une certaine émotion à l'insu de notre plein gré mais force est de constater que "Les Boules de Noêl" (2024) reste bien plus intéressant malgré ses maladresses. Puis un ultime sourire nous vient, quand on apprend que le film préféré de la réalisatrice est "La Vie est Belle" (1946) de Frank Capra, chef d'oeuvre du genre, et là on est d'accord mieux vaut revoir ce grand classique...
Note :