Après avoir pu travailler sur le tournage de "Moulin Rouge !" (2001) de Baz Luhrmann l'australien Greg McLean se lance dans la réalisation avec le court métrage "ICQ" (2001). Multipliant les expériences notamment dans la pub il écrit un scénario de film d'horreur inspiré de plusieurs faits divers sanglants autour des tueurs en série Ivan Milat, Bradley Murdoch ou ceux de Snowtown, ces derniers d'ailleurs seront portés sur grand écran dans "Les Crimes de Snowtown" (2011) de Justin Kurzel. Le producteur-réalisateur-scénariste précise : "Il y avait au départ la notion d'un personnage terrifiant, solitaire, vivant dans le désert australien. Un personnage qui est tout le contraire des clichés du bushman australien classique, véhiculé par des films comme Crocodile Dundee ou par des types comme Steve Irwin. A savoir sain, débrouillard, éternellement content, avec un charme naïf et une vision enfantine du monde. Ce sont deux de nos plus populaires exportations culturelles, mais qu'adviendrait-il si nous imaginions un personnage illustrant les aspects les plus sombres, les plus sinistres et les plus monstrueux de cet archétype australien ? Si nous imaginions un "Boogieman" (un père fouettard) typiquement australien ?" Le cinéaste déclare avoir choisi le style de son film vis à vis du Dogme 95 créé par les cinéastes danois emmenés entre autre par Lars Von Trier. Ce premier long métrage est une production indépendante de seulement 1,1 millions de dollars de budget mais le succès est au rendez-vous amassant près de 28 millions de dollars au box-office Monde. Film interdit au moins de 16 ans lors de sa sortie en salles...
Un jeune australien part en trek accompagnés de deux amies britanniques dans le bush australien et surtout pour aller visiter le fameux cratères de Wolfe Creek qui aurait été causé par une météorite. Malheureusement leur voiture tombe en panne au milieu du désert. Alors qu'ils s'apprêtent à dormir dans la voiture, un autochtone vient à leur aide. Bien que bizarre, les trois amis n'ont d'autres choix que d'accepter l'aide de cet homme... Le jeune homme est joué par Nathan Phillips remarqué dans la série TV "Grand Galop" (2001-2002) et vu aperçu plus tard dans "Des serpents dans l'Avion" (2006) de David Richard Ellis ou "Chroniques de Tchernobyl" (2012) de Bradley Parker. Ses deux amies sont jouées par Cassandra Magrath apparue entre autre dans la série TV "Océane" (1994-1995) ou plus tard de façon plus sporadique comme dans "Scare Campaign" (2016) de Cameron et Colin Cairnes, puis Kestie Morassi aperçue dans "Dirty Deeds" (2002) de David Caesar et "Nuits de Terreur" (2003) de Jonathan Liebesman avant de jouer ensuite essentiellement pour de petits rôles dans des séries TV. Puis enfin le "Boogieman" incarné par John Jarratt vu dans "Pique-Nique à Hanging Rock" (1975) de Peter Weir ou "Le Chant de Jimmy Blacksmith" (1978) de Fred Schepisi, il retrouvera son réalisateur aussitôt après dans "Solitaire" (2007) puis dans les suites "Wolf Creek 2" (2014) ainsi que la série TV "Wolf Creek" (2016)... Le film débute de façon aussi logique que classique mais on remarque surtout la beauté singulière et sauvage du nord-est de l'Australie. Et on constate vite que c'est le seul et unique intérêt de cette histoire. Le beau gosse fait le beau gosse, les deux minettes jouent leur gamme sans pour autant jouer le côté sexy habituel du genre. Le pire reste l'attente car il ne se passe strictement rien d'intéressant avant 20-25 minutes !
On commence à souffler quand enfin arrive l'autochtone, pendant australien du redneck américain qui est assuré de manière idéale par John Jarratt qui est parfaitement malaisant et psychopathe à souhait. La séquence du feu de camp en pleine nuit est en cela le meilleur passage du film. Mais le côté film d'horreur, le frisson et encore plus le gore s'invite dans le récit qu'après 45-50 minutes de film ! C'est long, trop long. Quand le massacre débute le gore se résume à un cadavre écorché, et à des cris hystériques qui restent d'ailleurs paradoxaux face à la maîtrise incroyable des émotions de l'une des filles. Des filles qui agissent ou réagissent de façon stupide ou inutile, comme souvent dans le genre... ATTENTION SPOILERS !... l'opportunité d'achever le pervers est une énième fois évitée, pourquoi foncer en avant plutôt que fuir ?!... FIN SPOILERS !... Puis arrive la fin avec le retour d'un disparu, et une conclusion capillotractée (comment y croire après de tels massacres ?!). En conclusion, un film qui surnage par son climax et ses paysages mais dont le contenu suffirait à un court métrage. Le film manque autant d'idées que de créativité et reste donc un film générique passe partout sans plus.
Note :