Oh, Canada (2024) de Paul Schrader

Toujours aussi prolifique avec ces dernières années "The Canyons" (2013), "Dog Eat Dog" (2016), "The Card Counter" (2021) ou "Master Gardener" (2022) le réalisateur Paul Schrader revient avec une nouvelle adaptation d'un roman, "Foregone" (2021) de Russell Banks auteur que le cinéaste retrouve après déjà "Affliction" (1997). L'idée du film est venu au cinéaste justement après que son ami auteur soit tombé malade, et ça tombe bien il avait écrit "Foregone" sur le thème de la mort. Ce livre devait s'intituler "Oh, Canada" mais ce fut impossible à cause d'un ouvrage homonyme, mais c'est aussi pour cela que l'auteur demanda expressément au cinéaste de donner ce titre au film. Malheureusement, Russell Banks ne verra pas le résultat, il est mort des suites du cancer en 2023... Un célèbre documentariste canadien, condamné par la maladie, accorde une ultime interview à l'un de ses anciens élèves, pour dire toute la vérité sur ce qu'a été sa vie. Une confession filmée sous les yeux de sa dernière épouse...

L'homme nommé Leonrad Fife est incarné jeune par Jacob Elordi, révélation après quelques années dans l'ombre des films "Priscilla" (2023) de Sofia Coppola et "Saltbburn" (2023) de Emerald Fennell, puis incarné adulte par la star Richard Gere vu récemment dans "Mayby I Do" (2023) de Michael Jacobs mais surtout il retrouve son réalisateur plus de quatre décennie après "American Gigolo" (1980) et retrouve après "Sang Chaud pour Meurtre de Sang Froid" (1992) de Phil Joanou sa partenaire Uma Thurman, éternelle star de "Pulp Fiction" (1994) ou de "Kill Bill" (2003-2004) tous de Quentin Tarantino et vue dernièrement dans "My Dead F***ing Prince" (2023) de Matthew Lopez et "The Kill Room" (2023) de Nicol Paone. Citons ensuite Michael Imperioli acteur fétiche chez Spike Lee dont "Summer of Sam" (1999) et surtout abonné aux rôles de mafiosi comme dans "Les Affranchis" (1990) de Martin Scorcese ou "Many Saints of Newark" (2021) de Alan Taylor, Kristine Froseth vue dans "Le Bon Apôtre" (2018) de Gareth Evans, "Prey" (2018) de Franck Khalfoun ou "Sabotage" (2022) de Daniel Goldhaber, puis Penelope Mitchell vue dans la série TV "Vampire Diaries" (2014-2015) puis vue entre autre dans "Hellboy" (2019° de Neil Marshall ou "RIPD 2 : le Réveil des Damnés" (2022) de Paul Leyden... Comment Paul Schrader a-t-il pu autant se fourvoyer ?! Et sur tous les points ! Le choix du roman d'abord, s'il l'oeuvre littéraire est sans doute merveilleusement écrit l'histoire est d'un intérêt limité et surtout on ne perçoit jamais le potentiel cinématographique. 

Dès les premières minutes on sent une sorte de chape de plomb dans une mise en scène lourde et empesée, dans des décors très clichés bourgeois, jusque dans la mise en place du plateau de l'interview, en adéquation avec cet artiste mourant qui paraît plus comme le Parrain d'un famille mafieuse ou d'un patriarche d'une dysnastie quelconque. Le concept du vieux qui va raconter sa vie que finalement personne ne connaît (et encore moins son épouse qu'il a séduit sur les bancs de sa classe) et, pire que tout, dont on comprend assez vite qu'on sen fout royalement ! En gros, le vieux mourant s'offre une sorte d'auto-pardon en se confessant pour nous raconter qu'il était un séducteur hors catégorie et un goujat de haute volée mais comme il est mourant et qu'il est à confesse on tente de nous le rendre touchant. Mais il reste un homme inintéressant et on cherche le but de cette histoire où il ne se passe strictement rien de passionnant. Le dispositif narratif avec les flash-backs est tout aussi boursouflé, sans fluidité ni rythme malgré un travail sur la photographie soigné et quelques passages esthétiquement valable. On frôle le navet, quelle déception surtout pour Jacob Elordi seul à sortir son épingle du jeu...

Note :                 

Canada (2024) Paul Schrader

06/20