Karmapolice (2024) de Julien Paolini

Nouveau film du franco-italien Julien Paolini après plusieurs courts métrages et un premier long bien reçu avec "Amare Amaro" (2019) lauréat du Grand Prix au Festival Polar de Cognac mais resté assez confidentiel auprès du public. Après une histoire très sicilienne le cinéaste revient à Paris dans le quartier populaire de Château Rouge, Julien Paolini explique  : "À l'image qu'on se fait aussi du 18ème : un quartier électrique, mélange du vieux Paris et des communautés. J'y ai vécu une quinzaine d'années. De la même manière que pour le premier long métrage (Amare Amaro), tourné" en Sicile, je vivais à quelques rues de mes décors, je traversais et me projetais le film en tête. La rue Dejean est un studio de cinéma à ciel ouvert, qui reflète une vision de la France et de mon cinéma, celui de la multiculture. Ce qui me passionne dans le Paris des communautés réside dans l'organisation alternative qui s'y opère naturellement. C'est un endroit où la société est en mutation, bon nombre n'ont pas de protection sociale, les économies souterraines sont très présentes, surtout post-Covid... Et même si l'application de l'ordre public n'est pas dénuée de dérives, son absence en engendre d'autres, des dérives." Le réalisateur-scénariste-acteur co-signe le scénario avec Manolis Mavropoulos qui était son producteur pour "Amare Amaro" (2019), ainsi qu'avec Syrus Shahidi, acteur principal investi jusqu'à en devenir scénariste et dialoguiste. Notons que certains critiques voient en Julien Paolini "l'héritage d'un certain cinéma underground new-yorkais qui irait des premiers Scorcese aux frères Safdie en passant par le Blue Velvet de Lynch."... Après un drame, Angelo, flic idéaliste n'en peux plus et finalement décide de changer de vie. Il plonge alors dans la vie de son quartier en espérant retrouver son karma et aider plus frontalement son prochain et ses proches jusqu'à ce qu'une affaire l'amène au sacrifice... 

Angelo est incarnéSyrus Shahidi aperçu dans "L'Affaire SK1" (2013) de Frédéric Tellier, remarqué pour "24 Jours, la Vérité sur l'Affaire Ilan Halimi" (2014) de Alexandre Arcady puis vu dans "Une Histoire de Fou" (2015) de Robert Guédiguian ou "Belle et Sébastien : Nouvelle Génération" (2022) de Pierre Coré puis retrouve son partenaire Tom Hygreck après "24 Jours,..." et après "Blockbuster" (2017) de July Hygreck dans lequel était également Foëd Amara apparu dans "Le Convoi" (2016) de Frédéric Schoendoerffer et "Un Métier Sérieux" (2023) de Thomas Lilti. Citons ensuite et surtout Alexis Manenti vu entre autre dans "Dalva" (2023) de Emmanuelle Nicot, "Athéna" (2022) de Romain Gavras ou "Le Ravissement" (2023) de Iris Kaltenbäck et retrouve après "Les Misérables" (2019) et "Bâtiment 5" (2023) tous deux de Ladj Ly son partenaire Steve Tientcheu vu récemment dans "Normale" (2023) de Olivier Babinet ou "Neuilly-Poissy" (2024) de Grégory Boutboul et retrouve aussi après "AKA" (2023) de Morgan S. Dalibert l'acteur Vincent Heneine vu dans "L'Air de la Mer rend Libre" (2023) de Nadir Moknèche. Citons encore Karidja Touré révélée dans "Bande de Filles" (2014) de Céline Sciamma et vue depuis dans "Sage Femme" (2017) de Martin Provost ou "Ima" (2022) de Nils Tavernier, Sabrina Ouazani vue récemment dans "Loin du Périph" (2022) de Louis Leterrier ou "Les Folies Fermières" (2022) de Jean-Pierre Améris, Thomas Blumenthal vu dans "Les Choristes" (2003) de Christophe Barratier, "La Crème de la Crème" (2014) de Kim Chapiron ou "Mes Jours de Gloire" (2020) de Antoine De Bary, Yaniss Lespert surtout connu pour la série TV "Fais pas ci, Fais pas ça" (2007-...), Astan Bathily qui retrouve ses camarades de "Bâtiment 5" (2023) de Ladj Ly, puis enfin Zacharie Chasseriaud vu notamment dans "Les Géants" (2011) de Bouli Lanners, "Noces" (2016) de Stephan Streker, "Nos Patriotes" (2017) de Gabriel Le Bomin ou "Sous Emprise" (2022) de David M. Rosenthal... Un thriller psychologiquesur fond de polar naturaliste où comment un homme censé être flic est en pleine dépression et trouve sa résurrection en aidant les nécessiteux dans quartier populaire. La premier soucis réside justement dans le statut de flic. En effet, jamais Angelo/Shahidi ne travaille, on le voit donc jamais dans une position d'autorité,... ATTENTION SPOILERS !... Le seul lien se résume à un rendez-vous avec sa supérieur dans un style piqué à Olivier Marchal, puis à un barbecue entre collègues où on ne ressent rien de très "policiers" (pas de solidarité, d'amitié, d'émotion, de simples discussions boulots....)... FIN SPOILERS !... 

Le personnage principal pourrait être n'importe qui donc, un dépressif qui va petit à petit se faire plus ou moins bénévoles aux services des autres liant ainsi une relation façon flic infiltré. Malheureusement c'est trop superficiel, voir même surréaliste... ATTENTION SPOILERS !... il vit dans un taudis, faut pas pousser les flics ne sont pas smicards, il brûle sa carte pro mais sans démissionner ?! Et quid de l'arrêt maladie ad vitam aeternam ?! Et le pire, la bavure dont personne ne sait rien ?!... FIN SPOILERS !... La quête de rédemption est intéressante, la relation façon "Donnie Brasco" du pauvre fonctionne très bien, le climax très pesant, voir lugubre fonctionne aussi très bien mais le personnage reste trop mal écrit pour y adhérer. Enfin nous n'avons aucune émotion durant ce film, trop de séquences façon segments de films à sketchs, pas le temps de s'attacher aux personnages ou aux tenants et aboutissants. Le rythme est aussi beaucoup trop amorphe, sans compter qu'il ne se passe rien d'intéressant avant une demi-heure ce qui est d'autant plus gênant que la durée du film est de 1h15. Comme quoi il y a avait de la place pour étoffer les personnages, étoffer les situations, dommage... 

Note :                 

Karmapolice (2024) Julien PaoliniKarmapolice (2024) Julien Paolini

09/20