Totone, 18 ans, est désœuvré, il passe son temps entre les bals, les potes et les canettes. Jusqu’au jour où un séisme se produit dans sa vie, il va devoir grandir, se prendre en charge et aussi sa très petite sœur. Ce premier film montrant la ruralité de manière naturaliste est touchant parfois ; quand il entre dans l’intimité de ces jeunes devant relevé le défi de l’avenir. Mais si on reprend le pitch ; derrière un scénario très balisé, réside aussi des facilités déconcertantes. Passons, sur le fait de montrer le monde agricole constitué de beaufs, incultes, alcooliques et sales (faut voir les mains du jeune fabricant le comté) ; qui peut croire à :
- L’accident de voiture avec un fils mettant son père bourré au volant
- Un jeune souhaitant gagner les 30.000 euros d’un concours agricole destiné au meilleur Comté, lui-même fils d’un producteur de fromage, qui ne connait même pas les rudiments du métier
- Un jeune, sans profession, s’occupant seul de sa petite sœur. Mais où sont la famille, les amis et les services sociaux ? Surtout que le père, chef d’entreprise d’une fruitière, est quelqu’un d’inséré. Comment peut-on être autant isolé et livré à soi-même ?
- Une jeune femme de 20 ans seule à la tête d’une exploitation agricole de 50 têtes de bétail sans ouvrier agricole, hors GAEC, avec des frères planqués dans l’usine de transformation laitière du père
Et on pourrait encore en ajouter ; ce qui est déconcertant de la part d’une jeune cinéaste se disant du cru. Ceci explique peut-être aussi que la critique parisienne trouve ce film formidable. A voir des vaches uniquement au salon de l’agriculture et à côtoyer que très ponctuellement cette population lors de séjours ruraux estivaux, on finit par trouver de la fraicheur et de la véracité dans le propos. Même si bien entendu, de nombreuses scènes de ce film sonnent justes ; mises bout à bout, c’est too much.
Heureusement que les personnages offrent une fraicheur exaltante mais aussi que le message porté par le film prenne un peu de hauteur. La thématique de la reconstruction de l’individu par le travail, par construire soit même quelque chose pour se construire un avenir donne du souffle.
De bonnes intentions mais que de maladresses.
Sorti en 2024
Ma note: 11/20