
Content de retrouver Andrea Arnold pour un film tourné chez elle dans le Kent et en compétition à Cannes ; « Fishtank » avait été une si belle surprise il y a 10 ans déjà.
Bailey est une jeune fille de 12 ans dans une banlieue à l’abandon. Son père en a la charge mais lui consacre peu de temps, tout à ses combines et sa nouvelle love story. Chez sa mère où vivent d’autres demi frères et sœurs, c’est encore plus dysfonctionnel, la violence est le lot du quotidien. Entre ces deux familles, elle se passionne pour la photo et les oiseaux ; son évasion à bon marché portable en main ; jusqu’au jour où elle fait la rencontre d’un homme étrange qui va la conduire vers d’autres cieux.
Andrea Arnold lorsqu’elle traite des exclus, elle maitrise son sujet. On n’est pas chez Ken Loach, son parti pris est de montrer la misère affective et familiale au travers des yeux d’une adolescente avec une âpreté extrême tout en évitant de tomber dans le lacrymale ou le misérabilisme. Et pour montrer le passage d’un âge à l’autre, elle décide de passer par le fantastique comme le cinéma nous l’a montré beaucoup ces dernières années. On ne peut s’empêcher de penser au « Règne animal » ici. Cependant l’envolée onirique ne fait jamais corps avec le propos. Autant elle montre avec tant de justesse ces milieux défavorisés avec ses enfants délaissés qui aident tellement à comprendre une partie de société britannique et qui faisait la réussite de « Fishtank » ; l’éruption du fantastique dans son film ne fait pas sens et fait office de verrue. Dommage, on aurait aimé rester collé à Bailey sans la caméra qui bouge sans cesse sur un film écourté de trente minutes.
Déception
Sorti en 2025
Ma note: 9/20