ENTRETIENS
Alors que la diffusion de la saison 2 de Panda bat son plein sur TF1, rencontre avec Ophélia Kolb. Celle qui joue Lola la partenaire de Panda a eu une activité chargée sur la fin d'année 2024. Elle revient pour nous sur son parcours multi-facettes entre télévision, cinéma, théâtre et maintenant... chanson. Entretien.

Je crois que j'ai beaucoup de propositions, j'espère impulser des envies aussi, mais je ne sais pas... En tout cas, jusqu'à présent, je ne suis pas l'origine des projets que j'ai faits. Ce n'est pas moi qui les ai initiés. Mais peut-être que ça viendra un jour, qui sait. Mais j'adore jouer, j'adore rencontrer des gens surtout, donc je suis plutôt ouverte aux rencontres avec des nouveaux artistes, des nouvelles propositions et après je fais des choix, mais je ne suis pas du tout fermée à la rencontre en tout cas. Si le projet me paraît intéressant, j'y vais.
Tu as été surprise par le succès de la saison 1 de Panda?Surprise? Non, peut-être que je ne m'attendais pas à un succès aussi énorme. On est toujours très frileux, on a toujours très peur quand un projet dans lequel on a joué va sortir, on se demande toujours comment ça va être accueilli, . Donc je ne m'attendais peut-être pas à un succès aussi faramineux . Mais non, je me suis dit quand même qu' on a tellement travaillé, que heureusement que ça a un petit peu marché (Rires)
Que peux-tu nous dire de l'ensemble de cette saison 2 et plus particulièrement de l'évolution de ton personnage, Lola ?Alors ce que je peux dire sans trop spoiler, c'est que les auteurs ont écrit vraiment en fonction de nous et en fonction de ce qui s'est passé pendant la saison 1 pour chacun des personnages principaux. Donc on a chacun une évolution qui... qui change un petit peu quand même. On n'est pas tout à fait les mêmes, on va peut-être un peu plus en profondeur , pourquoi ils réagissent comme ça. Et aussi, mon personnage peut-être s'adoucit un peu, puisque ça y est, elle comprend l'énergumène, elle voit qui il est, et ils vont se servir l'un de l'autre, de leur complémentarité pour avancer. Donc il y a quelque chose peut-être de plus doux chez Lola en tout cas. Lola a fait connaissance avec Panda,
Comment se passe la collaboration avec Julien Doré? C'est une belle rencontre professionnelle ? Quel genre de partenaire est-il ?Excellent, c'est une excellente rencontre professionnelle. C'est un partenaire en or qui est toujours très disponible, très, très, très travailleur, très joyeux, content d'être là, content d'être avec nous et surtout qui partage beaucoup de choses. En tout cas avec moi, tout s'est très bien passé dès la première saison, e t là, la deuxième n'a fait que renforcer nos liens. On se comprend très rapidement. On arrive très bien à jouer l'un avec l'autre. On comprend ce qui se passe chez l'autre tout de suite, d 'un regard, on comprend où l'autre veut aller. C'est quelque chose qui fonctionne très bien entre nous deux, donc oui u ne très belle entente.

Alors moi je ne vois pas tout ça comme un challenge, je vois ça plutôt comme une joie, un plaisir, un honneur. Mais oui, évidemment, c'est formidable de pouvoir travailler et donner la réplique et jouer, j ouer tout simplement face à des partenaires aussi talentueux et que j'admire en plus depuis si longtemps, d'un coup, jouer avec eux, ça fait plaisir. Ça fait partie des plaisirs du métier de manière générale. De rencontrer des gens, qu'on admire et avec qui on a très envie de travailler, plus jeune, moins jeune, de notre âge, ça peu importe la longévité. Oui, ça fait toujours quelque chose, c'est sûr. Ça nous élève un petit peu.
Est-ce que le fait de tourner beaucoup pour la télévision t'a fermé des portes au cinéma ou tu ne le ressens pas du tout comme ça ?Non, je ne le ressens pas comme ça. Je n'ai pas l'impression qu'aujourd'hui ce soit le cas en plus. Parce qu'aujourd'hui, avec les plateformes, les séries, tout se tourne dans tous les sens, en fait, les acteurs et les actrices sont moins clivés, ou sont moins, en tout cas, enfermés dans une espèce de genre ou de support. Enfin, moi, je fais du théâtre, privé, public, télé, cinéma, enfin, je vais partout où ça me plaît, en fait. Je n'ai pas l'impression que quoi que ce soit me soit fermé.
Tu as aussi joué au théâtre Une trilogie New-Yorkaise adaptée de Paul Auster. Comment s'est déroulée cette expérience et quelle place a Paul Auster dans ta vie de lectrice ?Alors c'était une très très bonne expérience, c'était assez fou, parce qu'on était donc 8 acteurs et actrices au plateau, ça durait 3h30, un entracte, moi je n'avais jamais joué de pièce avec un entracte, c'était ma première pièce aussi longue, donc j'ai pu ressentir et constater ce que ça faisait aussi sur la durée de jouer une pièce qui prend autant de temps et d'énergie. Et c'était très intéressant de rencontrer des acteurs que je ne connaissais pas, avec qui je n'avais jamais joué et un auteur aussi qui n'a pas écrit pour le théâtre, donc que nous avons transformé pour le spectacle. Le metteur en scène qui a fait l'adaptation ici,t du coup c'était une écriture très particulière, c'était une écriture de roman qui tout d'un coup devait être interprétée par des acteurs. Et tout ça c'était un travail très très intense et qui nous a complètement happés. Très souvent, je tourne la journée et je joue au théâtre le soir. Là, pour ce spectacle, je ne pouvais pas du tout tourner pendant que je jouais. C'était impossible. Tout était complètement tourné vers Après, ma relation à C'est un peu ce qui s'est passé avec Igor Mendjisky, a tout transformé e mais je ne pourrais pas dire que j'ai tout lu de lui, ce serait faux, mais j'ai lu quelques romans et avant de savoir que j'allais jouer, avant qu'on me fasse la proposition de jouer dans cette pièce, c'était un auteur que je lisais mais que je ne citais pas parmi mes auteurs favoris, parce que je ne le connaissais pas de si près. Alors que maintenant, ça a changé. En tout cas oui, c'est sûr que quand on travaille un auteur, moi en tout cas, je me plonge plus dans l'univers de la personne. Q uand je lis un livre de n'importe quel auteur, j'ai l'impression qu'il est un peu mon ami la trilogie new-yorkaise ou qu'elle est un peu mon amie ou mon compagnon Paul Auster, je dirais juste que c'est un auteur que j'ai lu, pendant le temps de la lecture. Paul Auster.
J'ignorais que tu avais aussi des talents de chanteuse. Tu t'es produite à l'Adidas Arena à Bercy pour Nos Voix Pour Toutes, le concert solidaire de la Fondation des Femmes contre les violences, où tu as interprété une chanson de Jacques Higelin aux côtés de Nicolas Sirkis. Comment cela s'est-il passé?Ça a été très rapide. On m'a appelée une semaine avant pour me proposer d'aller chanter pour Nos voix pour toutes. Et j'ai dit oui tout de suite, déjà pour la Fondation des femmes. C'était un appel aux dons, c'est un concert qui servait à ça aussi. Et donc ça m'a beaucoup plu. Et le fait que toutes les femmes, ces duos, d'hommes aussi, , je trouvais ça bouleversant la proposition, donc j'ai dit oui tout de suite. Et puis en plus je trouvais que c'était une expérience assez dingue d'aller chanter à l'Adidas Arena devant un public aussi énorme et avec un chanteur que j'admire beaucoup, que je ne connaissais pas du tout, je l'ai rencontré au moment de la chanson. Donc j'étais très honorée.
Et est-ce que c'est une expérience que tu aimerais prolonger par une expérience peut-être discographique?Pas seule, parce que moi je ne savais pas chanter, donc j'ai découvert ça en le faisant sur place. Mais après pourquoi pas... J'ai déjà chanté pour des films, des spectacles, j'ai déjà eu l'habitude de chanter avec des gens, j'en étais étonnée. Mais oui, pourquoi pas refaire des duos, des trios, être accompagnée par quelqu'un d'autre, c'est le métier, si tu as vraiment l'expérience et si tu peux m'aider, je dirais oui. Je dirais oui, si la chanson est belle et si l'artiste me plaît. Mais moi, chanter toute seule, non, non.

Les Courageux, je l'ai tourné juste après Panda et j'ai découvert déjà une autre façon de travailler, C 'est l'histoire d'une femme, une mère célibataire qui a trois enfants et qui essaye de se débrouiller malgré tous les obstacles qu'elle va avoir dans sa vie parce qu'elle vit avec rien. Elle va essayer de se débrouiller pour donner une meilleure vie à ses enfants, enfin la meilleure possible. Est-ce qu'elle va y arriver ou pas? C'est un film avec les trois enfants suisses, j 'étais la seule Française du film. Pour le moment, il n'a pas de distributeur en France. Donc il fait une tour des festivals. On est allé à Toronto, Rome, en Allemagne, en Suisse, à Dublin, en Angleterre. On va faire plein de pays pour le moment. En tout cas, on n'a ni festival ni distribution en France pour le moment.
Je voulais revenir sur ton travail dans les films de Mikhaël Hers, Amanda et Les passagers de la nuit. Quels souvenirs en gardes-tu et as-tu d'autres projets avec lui ?C'est surtout C'était absolument formidable parce que cet homme est un génie, il faut le dire. Et en plus, je jouais avec Et Et our Amanda dans lequel j'ai joué pour Amanda, c Mikhaël. 'était tourné en pellicule et le chef opérateur qui est toujours le même est formidable aussi. Il a un oeil, un regard bien à lui et très poétique sur les choses, je trouve. C'est une manière de diriger où on a répété un peu avant, pas énormément, mais au moins on répétait, on se parlait. Vincent Lacoste, c'était un super partenaire de jeu. Et puis sur le plateau, il nous demandait beaucoup de retrouver ce qu'on avait trouvé en répétition, Isaure, aussi qui jouait Amanda... mais aussi de proposer des choses et d'y aller à fond, évidemment comme toujours. Il est très présent, il est avec nous, il est proche de nous, sur le plateau. J'ai adoré travailler avec lui. Et même sa vision des choses, ses scénarios qu'il écrit, comment il pense, comment il voit les choses, comment il raconte les choses, comment il arrive à raconter aussi certaines solitudes ou certains combats. Je trouve ça très très beau dans tous ses films. de venir participer à son film, mais c'était plus un petit clin d'oeil. P Tous ses films me bouleversent. La manière dont il filme les femmes, l'histoire de femmes, je trouve ça très très beau. L es passagers de la nuit, il m'a demandé Mikhaël, je dis oui à tout.
Quels sont tes autres projets à venir ?Alors, il y a plusieurs films et une série dans lesquels j'ai tourné, qui normalement devraient sortir, je vais voir quand, comment et ce qui va se passer. Pour le moment, je n'ai pas de projet précis qui arrive. Là, je viens de terminer au théâtre et on verra en 2025 ce qui va m'arriver.
Et Cat's Eyes, c'était une bonne expérience? Ça a été un gros succès aussi?Cat's Eyes, c'était incroyable, j'ai tourné sur la tour Eiffel et ça c'était dingue, on avait tout la tour Eiffel pour nous tous seuls, toute la nuit, pendant une semaine et ça c'était exceptionnel, ce sont des choses qui n'arrivent qu'une fois dans la vie. C'était impressionnant de voir le soleil se lever de la Tour Eiffel. (Rires)
Propos recueillis par Fred TeperMerci à Eléonore Heuzé de l'agence French Lights qui a permis à cette interview de se faire et à Ophélia Kolb pour sa disponibilité.