Maria (2025) de Pablo Larrain

Par Seleniecinema @SelenieCinema

A ne pas confondre avec le tout récent homonyme "Maria" (2024) de Jessica Palud. Devenu spécialiste du biopic le réalisateur chilien Pablo Larrain qui aborde ses sujets de façon très différente à chaque fois, mais après "Neruda" (2016) et le plus singulier "Le Comte" une variation autour de du dictateur Pinochet, il revient à ce qui a fait son succès, soit le portrait d'une grande dame du 20ème siècle. Ainsi après Jackie Kennedy dans "Jackie" (2017) et Lady Di dans "Spencer" (2021) ce nouveau film sur Maria Callas (Tout savoir Ici !) conclut son "tryptique de femmes qui ont bouleversé le XXe siècle" dixit le cinéaste. Ce n'est pas un biopic à 100% pourtant, le cinéaste a choisi de se focaliser sur la dernière semaine de la vie de la célèbre chanteuse, il explique : "Maria Callas a chanté toute sa vie pour les autres, pour le public (...) Mais dans ce film, à la fin de sa vie, elle décide de chanter pour elle-même. C'est un film sur quelqu'un qui tente de trouver sa propre voix et de comprendre son identité. C'est une célébration de sa vie." Le cinéaste collabore à nouveau avec le scénariste de "Spencer" (2021), Steven Knight connu comme créateur de la série TV "Peaky Blinders" (2013-2022) et également réalisateur des films "Crazy Joe" (2013), "Locke" (2014) et "Serenity" (2019)... Septembre 1977, la cantatrice Maria Callas est devenue un mythe mais elle s'est retiré depuis déjà des années et vit quasiment recluse dans son appartement parisien. Elle se remémore sa carrière...

Maria (2025) Pablo Larrain

La célèbre cantatrice est incarnée par la star Angelina Jolie qui est donc de retour après "Les Eternels" (2021) de Chloé Zhao et incarne donc une personnalité ayant existé après ses rôles dans "Alexandre" (2004) de Oliver Stone, "Un Coeur Invaincue" (2007) de Michael Winterbottom et "L'Echange" (2008) de Clint Eastwood, puis plus jeune elle est jouée par jeune par Aggelina Papadopoulou pour sa première apparition sur grand écran. Sa soeur est interprétée par Valeria Golino qu'on n'avait pas vu depuis "Marcel !" (2022) de Jasmine Trinca et "Te l'Avevo Detto" (2023) de Ginevra Elkann, tandis que le milliardaire Aristote Onassis est joué par l'acteur turc Haluk Bilginer vu dans "Le Dernier Harem" (1999) de Ferzan Özpetek, "Winter Sleep" (2014) de Nuri Bilge Ceylan ou "Halloween" (2018) de David Gordon Green. Citons ensuite Alba Rohrwacher vue dans "Vers un Avenir Radieux" (2023) de et avec Nanni Moretti ou "Hors-Saison" (2024) de Stéphane Brizé, Pierfancisco Favino vu dans "Dernière Nuit à Milan" (2023) de Andrea Di Stefano ou "Le Comte de Monte Cristo" (2024) de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, Kodi Smit-McPhee vu dans "The Power of the Dog" (2021) de Jane Campion ou "Elvis" (2022) de Baz Luhrmann, Caspar Phillipson alias JFK qu'il a déjà incarné dans "Jackie" (2016) de Pablo Larrain et "Blonde" (2022) de Andrew Dominik, puis enfin n'oublions pas notre frenchy Vincent Macaigne vu dans "Bonnard, Pierre et Marthe" (2023) de Martin Provost ou "Trois Amies" (2024) de Emmanuel Mouret... La séquence pré-générique de début est particulièrement envoûtant, avec un gros plan de face de la Callas/Jolie qui chante, mais dans le même temps il y a une légère gêne qu'on ne comprendra qu'un peu plus tard. D'après le dossier de presse, l'actrice a travaillé sept mois avec plusieurs coachs pour s'approcher au plus près de l'authenticité dans la gestuelle mais aussi vocalement. Une voix qui a été ensuite mixée avec celle de la Callas ; processus qui a été également utilisé pour et par Tahar Rahim dans "Aznavour" (2024) de Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Par contre, si physiquement l'actrice incarne joliment la cantatrice on décèle souvent dans les scènes de chant un décalage entre le mouvement de la bouche et la voix ce qui est légèrement perturbant. 

Maria (2025) Pablo Larrain

On suit donc la Callas durant sa dernière semaine, où elle semble aussi désabusée que déprimée tout en assumant contre vent et marée son statu d'icône et de diva avec les caprices qui vont avec. La partie au "présent" (1977 donc) est dans visuellement magnifique, des costumes aux décors dans des couleurs chaudes et pastels, avec une caméra en mouvement qui tourne autour de la diva. Mais c'est une partie peu intéressante, la chanteuse reste une diva dans tout ce qu'elle a de superficielle et de snob qui reste plutôt agaçant et qui n'amène nullement à l'empathie même si on respecte son parcours et son talent. Les flash-backs ont un traitement alternant, parfois en couleur dans des plans courts où elle est sur scène sans que se soit réellement exploités, d'autres parties se différencient en Noir et Blanc légèrement sépia, mais souvent sans intérêt ou même qui laissent perplexes... ATTENTION SPOILERS !... La scène avec les allemands où il est suggéré que la Callas ado se prostituait ?! Comment interprété les déclarations de La Callas retrouvé seulement en 2019 et donc soit qu'elle "en a voulu à sa mère, qui était prostituée pendant la guerre, d'avoir tenté de la vendre à des soldats nazis..." les nuances, comme on dit... FIN SPOILERS !... On a finalement l'impression que la Callas s'offre une introspection ultime avant de partir (choix ?!) mais on apprend rien de rien sur elle, sur sa vie, sur ses choix... On aurait aimé un rapport au chant et à l'opéra plus présent ou du moins plus exploité sur son travail en amont, d'un point de vue artistique. Et enfin, la diva est l'est justement trop pour qu'on soit ému. Mais le réalisateur soigne le visuel, Angelina Jolie reste impressionnante et quelques instants de grâce permettent quelques temps suspendus. 

Note :                 

13/20