L'idée est venu à Guillaume Canet, réalisateur-scénariste-acteur, alors qu'il tournait le film "Jadotville" (2016) de Richie Smyth où il incarne Roger Faulques, et qui s'est alors entraîné avec des anciens membres du GIGN dont Thibault Lévêque qui lui raconte son histoire. Canet débute alors une ébauche de scénario puis poursuit l'écriture avec Rodolphe Lauga, réalisateur de la comédie romantique "Situation Amoureuse : c'est Compliquée" (2014) puis plus tard de "La Source" (2018) et la comédie "Je te veux Moi non Plus" (2021), mais surtout les deux hommes ont déjà collaboré ensemble sur les films de Canet "Les Petits Mouchoirs" (2010), "Blood Ties" (2013) et "Rock'n Roll" (2017). Les deux confrères vont ensuite écrire le scénario final avec David Corona, ex-négociateur du GIGN. Le film se veut réaliste et une immersion au sein du GIGN qui a d'ailleurs participé à la logistique notamment en autorisant une partie du tournage sur des sites opérationnels du GIGN, mais on décèle surtout un hommage aux films de Bébel comme "Le Professionnels" (1981) de Georges Lautner... Franck Lazarev réussit l'examen d'entrée au GIGN où il rencontre d'ailleurs sa future épouse Léo. Après quelques années de bons services, une intervention termine en drame et Franck est exclu de la gendarmerie. Quelques années plus tard, Franck échappe à une tentative de meurtre et sa femme enceinte est enlevée. Rattrapé par son passé Franck va tout faire pour sauver sa femme, avec l'aide d'un ancien collègue alors que ses anciens collègues sont aussi à ses trousses...
/image%2F0935117%2F20250203%2Fob_5d036c_4a117a4622e98ed7cd3f3e3d76b9c1c1.jpg)
Le GIGN exclu devenu une cible est donc logiquement incarné par Guillaume Canet vu récemment dans "Hors-Saison" (2024) de Stéphane Brizé et "Le Déluge" (2025) de Gianluca Jodice, tandis que son épouse est interprétée par Stéphane Caillard aperçue dans plusieurs films depuis "C'est Beau une Ville la Nuit" (2006) de Richard Bohringer mais surtout remarquée dans le rôle titre de "Flo" (2023) de Géraldine Danon. Ses collègues et/ou amis sont joués par Nassim Lyes qui retrouve Guillaume Canet après "Nouveaux Riches" (2023) de Julien Royal et vu depuis dans "Farang" (2023) et "Sous la Seine" (2024) tous deux de Xavier Gens, Zita Hanrot vue dernièrement dans "L'Homme Debout" (2023) de Florence Vignon et "Lee Miller" (2024) de Ellen Kuras, Alexis Manenti toujours aussi omniprésent et prolifique après entre autre "Karmapolice" (2024) de Julien Paolini, "Le Dossier Maldoror" (2025) de Fabrice Du Welz et "Le Mohican" (2025) de Frédéric Farrucci, suivi de Jean-Yves Berteloot habitué des uniformes retrouvant d'ailleurs Canet après "La Prochaine Fois je viserai le Coeur" (2014) de Cédric Anger et vu aussi dans le genre dans "Le Chant du Loup" (2019) de Antonin Baudry, "BAC Nord" (2020) et "Novembre" (2022) tous deux de Cédric Jimenez, Maurice Chan champion de Viet Vo Dao (1997-2000) devenu cascadeur depuis dont "Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu" (2023) et "Acide" (2023) de Just Philippot, deux films après lesquels il retrouve Guillaume Canet, puis Cyrielle Clair qui était d'ailleurs dans "Le Professionnels" (1981) et qu'on n'avait plus vu depuis "Frantz" (2016) de François Ozon. L'antagoniste principal est incarné par l'acteur belge Johan Heldenbergh déjà vu dans des films français dont les récents "Couleurs de l'Incendie" (2022) de et avec Clovis Cornillac, "Les Pires" (2022) de Lise Akoka et "Amal : un Esprit Libre" (2023) de Jawad Rhalib... Le film se scinde en deux parties, une première qui nous plonge dans l'institution du GIGN qui se veut clairement un hommage à ce corps d'élite, équivalent de la gendarmerie du RAID de la Police Nationale. Une partie lourde et poussive où on insiste plus sur l'esprit de corps, le sens de l'honneur, et surtout sur le fait que le GIGN soit une grande famille où tous vivent les uns avec les autres en quasi autarcie. Caricatural et simpliste il manque un équilibre certain avec les faits de service, l'entraînement et/ou les missions. On a l'impression d'une partie propagande, d'un grand clip publicitaire pour recrutement. Le plus gênant est malheureusement le jeu du scénariste-acteur Guillaume Canet dans le rôle principal, peu crédible dans ce rôle musclé il est surtout décevant car il surjoue l'homme d'action dur et viril en fronçant bien des sourcils et insistant sur le côté taciturne.
La second partie, après l'ellipse de quelques années, entre dans le vif du sujet et on se dit qu'il était temps après une première partie imposante sur un film de "seulement" 1h30. Il arrive alors les premiers sourires béats où certains passages frôlent le ridicule... ATTENTION SPOILERS !... d'ores et déjà pourquoi avoir gardé l'objet en question ?! Ensuite son logement a déjà été visité et vu le secret il n'organise rien au niveau sécurité ?! Et pire, une femme enceinte de 9 mois qui bastonne des gorilles sans soucis et qui se relève sans trop de soucis ni pour elle ni pour bébé après un plaquage qui aurait sonné un rugbyman !... FIN SPOILERS !... Ensuite, on a l'impression que les scénaristes ont tout simplement suivi un cahier des charges inspiré par les grands films populaires de Belmondo des années 70-80, et qu'ils ont coché au fur et à mesure les passages obligés du genre avec course-poursuite sur les toits, à moto, en ville, puis en forêt... etc... jusqu'à un passage aérien trop long qui finit par être une sorte de rustine pour scénario en manque d'idées. Faut bien combler ! Outre Canet qui surjoue le dur à cuire, son antagoniste n'est pas en reste, Johan Heldenbergh signe ainsi sa pire performance à ce jour, bêtement bourrin et donc complètement a contrario d'un homme de l'ombre. En résumé, l'hommage manque autant de modernité que d'authenticité, le scénario est si primaire qu'on se demande si c'est vraiment Guillaume Canet qui est derrière ce projet tandis que la direction d'acteur est clairement une catastrophe. Un polar indigne et faussement ambitieux. A oublier.
Note :