Le Dernier Souffle (2025) de Costa-Gravas

21ème long métrage du réalisateur Costa-Gravas depuis "Compartiments Tueurs" (1965) et après son dernier en date "Adults in the Room" (2019). Celui qu'on pourrait qualifier de "Oliver Stone français" avec plusieurs grands films sur des sujets épineux comme "Z" (1969) ou "Section Spéciale" (1975) a légèrement virer de genre pour glisser vers des histoires plus sociales ou politico-financières sur les dernières années avec "Eden à l'Ouest" (2009) ou "Le Capital" (2012). Pour ce nouveau projet il adapte le roman éponyme (2023) de Claude Grange et Régis Debray, qui suit un chef de service en soin palliatif qui collabore avec un psychologue qui se passionne sur le lien qui nous unit à la mort. Le réalisateur-scénariste s'est également inspiré de plusieurs philosophes de Descartes à Héraclide d'Ephèse en passant par Albert Camus, Martin Heidegger ou Jankélévitch... Le docteur Augustin Masset, chef en service de soins palliatifs, rencontre l'écrivain philosophe Fabrice Toussaint. Ils se prennent d'amitié et confrontent leur point de vue sur la fin de vie. Finalement le philosophe multiplie les expériences et les dialogues en accompagnant son ami médecin dans son service... 

Le philosophe est incarné par Denis Podalydès vu récemment dans "La Petite Vadrouille" (2024) de et avec Bruno Podalydès et entendu dans le film d'animation "La Plus Précieuse des Marchandises" (2024) de Michel Hazanavicius, tandis que le médecin est joué par Kad Merad vu dans "Finalement" (2024) de Claude Lelouch et "Les Boules de Noël" (2024) de Alexandra Leclère. Citons ensuite Maryline Canto vue dans "Ma France et Moi" (2023) de Benoît Cohen et "Six Jours" (2025) de Juan Carlos Medina, Angela Molina apparue dans "The Return" (2024) de Uberto Pasolini ou "Polvo Seran" (2024) de Carlos Marquès-Marcet, Charlotte Rampling vue dans "Tout s'est Bien Passé" (2021) de François Ozon et "Dune : Deuxième Partie" (2024) de Denis Villeneuve, Hiam Abbass vue dans "Insidious : the Red Door" (2023) de et avec Patrick Wilson ou "Bye Bye Tibériade" (2024) de Lina Soualem, Alain Libolt connu pour être le traître étranglé dans "L'Armée des Ombres" (1969) de Jean-Pierre Melville et qui retrouve peu de temps après "Madame de Sévigné" (2024) de Isabelle Brocard sa partenaire Karin Viard qui retrouve de son côté son réalisateur après "Le Couperet" (2005), Agathe Bonitzer vue dans "Selon la Police" (2022) de Frédéric Videau ou "Comme une Actrice" (2022) de Sébastien Bailly, Françoise Lebrun éternelle actrice de "La Maman et la Putain" (1973) de Jean Eustache vue récemment dans "Spectateur !" (2024) de Arnaud Desplechin, Xavier Maly aperçu dans "Saint Omer" (2022) de Alice Diop et "La Vallée des Fous" (2024) de Xavier Beauvois, Sabine Pakora apparue entre autre dans "Orpheline" (2016) de Arnaud des Pallières, "Il a déjà tes Yeux" (2017) de Lucien Jean-Baptiste ou "Villa Caprice" (2020) de Bernard Stora, Georges Corraface vu dans "Alibi.Com 2" (2023) de et avec Philippe Lacheau et "A la Belle Etoile" (2023) de Sébastien Tulard, Michael Abitboul vu dans "Sans Répit" (2022) de Régis Blondeau et "Jour de Colère" (2024) de Jean-Luc Herbulot, Denis Mpunga vu par exemple dans "Grave" (2016) de Julia Ducournau, "Antoinette dans les Cévennes" (2020) de Caroline Vignal ou "Notre Tout Petit Petit Mariage" (2023) de Frédéric Quiring... Un sujet fort avec un casting quatre étoiles et un débat national sur fond de projet de loi le tout dirigé par un cinéaste qui a l'habitude des sujets brûlants font que tout est au vert pour ce film qui a tout pour réussir un joli moment. La première partie est prometteuse, d'abord avec la rencontre des deux savants (dans le sens premier du terme), l'effervescence de leur rencontre, l'émotion auprès des patients, avec le contexte médical bien rendu.

Malheureusement, ça s'essouffle très vite et le récit finit pas être une simple démonstration de philosophie de comptoir où un accumule des exemples avec un joli panel pour montrer tout l'éventail de la population. On a donc les patients et leur relation à la mort via la religion, ou vie la famille, via sa communauté qui n'est pas comme les autres... etc... On remarque vite donc qu'il n'y a aucune trame, aucune intrigue, mais juste une sorte de thèse  de fin d'études où un savant médecin croit refaire le monde avec un ami philosophe qui pourrait être n'importe quel pilier de comptoir. Car un philosophe qui sort des banalités ou des évidences ça devient aussi redondant qu'au troquet même s'il fait plus propre sur lui. Les dialogues deviennent ineptes et téléphonés surtout et au fil du récit on se désintéresse du débat qui monopolise déjà nos médias, nos réseaux et nos quotidiens. Evidemment, la thématique touche tous et tout le monde, forcément on est touché et on ne peut rester de marbre, mais c'est justement l'existence même de ce sujet qui fait avaler la pilule (sans jeu de mot !), mais sinon Costa-Gravas signe sans aucune doute un (voir le) des films les plus mous et les plus insipides malgré des acteurs qui y croient. Une grande déception.

Note :                 

Dernier Souffle (2025) Costa-GravasDernier Souffle (2025) Costa-Gravas

09/20