Second long métrage après "When you finish saving in the World" (2022) en tant que producteur-réalisateur-scénariste-acteur pour Jesse Eisenberg qui débuta très jeune devant la caméra avec "Le Club des Empereurs" (2002) de Michael Hoffman et "Le Village" (2003) M. Night Shyamalan. Le cinéaste a commencé à réfléchir à une histoire après un voyage il y a vingt ans en Pologne, où il a visité la maison où avait vécu sa famille avant d'être déplacé lors de la shoah. Il a ensuite d'abord écrit une pièce de théâtre, "The Revisionist" (2013) qui a été un joli succès d'estime mais sans réussir à l'époque à le porter sur grand écran. Quelques années après, l'artiste a écrit une nouvelle sur deux types qui partent en Mongolie : "L'histoire était très similaire à la dynamique de A Real Pain", oeuvre qu'il reprend et réécrit et qu'il raccroche ainsi à son expérience passée en Pologne et en y ajoutant l'idée d'une publicité qu'il a vu, "fortuite et déprimante" sur des "visites de l'Holocauste (avec déjeuner)" ! Le cinéaste collabore sur ce film avec son amie Emma Stone, productrice et actrices des récents "Cruella" (2020) de Craig Gillepsie et "Pauvres Créatures" (2024) de Yorgos Lanthimos, avec qui il avait tourner dans le dyptique "Zombieland" (2009-2019) de Ruben Fleischer, et ici productrice. Une productrice qui s'est avérée importante puisqu'étant l'ex-conjointe de Kieran Culkin, c'est elle qui a persuadé ce dernier d'accepter le rôle et, bien lui en a pris puisque l'acteur a gagné ensuite le Golden Globe 2025 du meilleur second rôle...
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Suite au décès de leur grand-mère, David et Benji, deux cousins diamétralement opposés se retrouvent pour un voyage en Pologne. Leur odyssée va les mener à la visite d'un camp de concentration avec notamment un couple texan à la retraite, un californienne divorcée récemment ou un survivant du génocide rwandais. Le voyage va prendre un tournure inattendue avec en toile de fond l'histoire de leur famille... David est donc incarné par Jesse Eisenberg surtout remarqué ces dernières années en Lex Luthor chez DC Comics dans "Batman v Superman : l'Aube de la Justice" (2016) et les "Justice League" (2017-2021) tous de Zack Snyder, ou en magicien voleur dans le dyptique "Insaisissables" (2013-2016), tandis que Benji est donc joué par Kieran Culkin, longtemps resté dans l'ombre de son frère Macaulay Culkin depuis le dyptique culte "Maman, j'ai râté l'Avion" (1990-1992) de Chris Columbus, vu ensuite par exemple dans "Scott Pilgrim" (2010) de Edgar Wright ou "No Sudden Move" (2021) de Steven Soderbergh. Ils sont entourés entre autre de Jennifer Grey actrice culte des années 80 avec "L'Aube Rouge" (1984) de John Milius, "Cotton Club" (1984) de Francis Ford Coppola, "La Folle Journée de Ferris Bueller" (1986) de John Hugues et surtout "Dirty Dancing" (1987) de Emile Ardolino, Will Sharpe aperçu dans des séries TV comme "Casualty" (2009-2010) ou "Flowers" (2016-2018) et surtout remarqué récemment dans "Emmanuelle" (2024) de Audrey Diwan, Ellora Torchia vue dans "Les Cowboys" (2015) de Thomas Bidegain, "Midsommar" (2019) de Ari Aster ou "Ali et Ava" (2021) de Clio Barnard, puis enfin Liza Sadovy srtout connue à la télévision britannique mais apparue tout de même dans les films "Sweeney Todd : le Diabolique Barbier de Fleet Street" (2007) de Tim Burton ou "Désobéissance" (2017) de Sebastian Lelio... Dès les premières minutes on sent bien que le film ne va n'être ni drôle ni subtil. La faute a un scénario boursouflé et une mise en scène siglé ciné d'auteur sans avoir la moindre idée du chemin à prendre. Le premier bémol vient de la musique classique omniprésente et empesée qui empêche toute fantaisie, ce qui est gênant puisqu'il est question d'un minimum de comédie.
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Ensuite le duo de cousins est très et trop caricatural, et surtout tout en biaisant le sujet central, en effet Benji/Culkin'est ainsi une sorte de anar dilettante (pléonasme ?!) qui critique le système en omettant qu'il en abuse pourtant, tandis que David/Eisenberg est malheureusement du Eisenberg habituel, l'impression de voir toujours et encore le même personnage dans quasi tous ses films. Les deux personnages sont trop têtes à claques pour nous apporter l'empathie dont on a besoin. Le voyage heureusement va bouger un peu tout ça mais trop peu, et toujours en usant de cordes plutôt que de ficelles (quel panel "représentatif"!). Les dialogues sont symptomatiques de ce problèmes, plaçant dès que possible des messages plus ou moins moralisateurs qui sont d'autant moins subtils qu'ils font forcément écho à l'actualité. Il y a un côté propagande mal cachée derrière un road movie introspectif. Le duo fonctionne pourtant bien, dans un bel équilibre, mais surtout la Shoah en filigrane force logiquement nos émotions et donc notre acceptation de cette "comédie" maladroite et plutôt ennuyeuse.
Note :