5ème long métrage après "Aurore" (2006), "De toutes nos Forces" (2013), "L'Incroyable Histoire du Facteur Cheval" (2018) et "Ima" (2022) pour Nils Tavernier, fils du fameux Bertrand Tavernier. L'idée date de 2019 après après avoir été bouleversé par le témoignage de Tauba Zylbersztejn (1928-2009) datant de 1997 dans le cadre de la Survivors of the Shoah Visual History Foundation initié par Steven Spielberg à la suite du succès de "La Liste de Schindler" (1993). La vie de cette femme alors adolescente sous l'Occupation a déjà été évoquée dans le documentaire "Les Enfants du 209 rue Saint-Maur Paris Xe" diffusé sur Arte en 2018. Le réalisateur-scénariste co-écrit le scénario avec Guy Birenbaum, journaliste et propre fils de Tauba Zylbersztejn et de Robert Birenbaum qui était lui-même résistant durant l'Occupation. Le duo fut rejoint à l'écriture par Laurent Bertoni, collaborateur de Tavernier depuis "De toutes nos Forces" (2013). Tourné à l'été 2023, la production et la post-production a été perturbé par des accusations de viol à l'encontre de Nils Tavernier par deux femmes alors qu'elles étaient adolescentes. Malgré que le cinéaste se dit innocent et sans présager de l'enquête en cours, et en accord avec ses équipes de production et de distribution le cinéaste va se mettre en retrait de la promotion du film... 1942, Tauba, adolescente pleine d'énergie, échappe de justesse avec ses parents juifs polonais au rafle du Vel d'Hiv. Ils trouvent refuge dans une chambre de bonne au coeur de Paris au 209 rue Saint-Maur grâce au coule Dinanceau. Ce qui était prévu comme provisoire et à court terme va durer deux ans sous un toit de Paris dans une pièce de 12m2...
La jeune Tauba Zylbersztejn est incarnée par Violette Guillon, fille du comédien Stephane Guillon grâce auquel elle a pu jouer dans la trilogie "C'est quoi cette Famille ?" (2016-2020) de Gabriel Julien-Laferrière et le dyptique "10 Jours sans Maman" (2020-2023) de Ludovic Bernard. Ses parents sont joués par Guillaume Gallienne vu récemment dans "Une Affaire d'Honneur" (2023) de et avec Vincent Pérez et qui retrouve sa partenaire de la Comédie Française Adeline d'Hermy après "Yves Saint Laurent" (2014) de Jalil Lespert, le téléfilm "Oblomov" (2017) et son film "Maryline" (2017), elle a jouée aussi plus récemment dans "Le Discours" (2020) de Laurent Tirard et "Le Trésor du Petit Nicolas" (2021) de Julien Rappeneau. Ils retrouvent tous deux après "Maryline" (2017) l'acteur Claude Mathieu vu également dans "Trois Souvenirs de ma Jeunesse" (2015) de Arnaud Desplechin ou "Guermantes" (2021) de Christophe Honoré. Citons ensuite Sandrine Bonnaire vue récemment dans "Le Mangeur d'Âmes" (2024) de Julien Maury et Alexandre Bustillo ou "Finalement" (2024) de Claude Lelouch et retrouve après "Umami" (2022) de Slony Sow son partenaire Rod Paradot vu dernièrement dans "Vaincre ou Mourir" (2023) de Paul Mignot et Vincent Motez et "Apaches" (2023) de Romain Quirot, Laurent Bateau vu récemment dans "Jamais sans mon Psy" (2024) de Arnaud Lemort et qui retrouve après "Capitaine Conan" (1996) de Bertrand Tavernier son partenaire Bernard Le Coq qui retrouve aussi Nils Tavernier après "L'Incroyable Histoire du Facteur Cheval" (2018)... Un énième destin d'une adolescente sous l'Occupation nazie des années 39-45. On ne sera pas pourquoi ce témoignage a touché Nils Tavernier plus qu'un autre, ou bien est-ce surtout le fait que le fils scénariste ait facilité le projet. Le décor est logiquement et essentiellement celui d'une chambre de bonne de 12m2 qui impose une promiscuité et une intimité forcément compliquée surtout avec des parents et une ado. Mais on constate que le réalisateur évite toute gêne et reste tranquillement et sagement sur un quotidien classique et ennuyeux qui se résume à manger et dormir. On constate que le scénario est bien maigre, un film qui ne dure que 1h30 et comblé par des images d'archives ce qui démontre qu'il y a finalement peu de choses à raconter.
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Outre le début du film jamais on ne ressent le danger ou la peur, on souffre pour eux surtout par la chaleur l'été, le froid l'hiver, l'ennui est par contre bien traité avec, étonnamment, des parents qui nous sont montrés fragiles et peu courageux. Le plus intéressant reste le fils des hôtes bienfaiteurs qui est un collabo déserteur. Malheureusement ces bienfaiteurs restent peu exploités et le fils est juste un paramètre vite expédié. Ainsi le seul paramètre qui aurait pu donner un peu plus d'épaisseur ne dure qu'à peine 5mn. La réalisation de Nils Tavernier est sans créativité, aussi sage que son récit et ne permet jamais d'être "secouer" ne serait-ce qu'émotionnellement. Le réalisateur ne réussit pas à transcender son histoire, l'émotion ne vient que par son sujet en lui-même. La pauvre Tauba a un destin intéressant mais trop engoncé dans un classicisme et un happy end qui ne peut qu'être un peu décevant face à d'autres destins déjà portés à l'écran, on pense forcément à la fameuse Anne Franck (Tout savoir ICI !). Un film tout juste assez simple pour pouvoir être montrer dans les écoles primaires sans plus.
Note :