Le Dernier Train de Gun Hill (1959) de John Sturges

Déjà l'un des plus importants producteurs de Hollywood, celui qui aura une filmographie de 380 films avec en apogée le chef d'oeuvre oscarisé "Casablanca" (1942) de Michael Curtiz, Hal B. Wallis décide de recomposer l'équipe qui a fait le succès du western "Règlement de Compte à OK Corral" (1957) de John Sturges pour un autre western. Ainsi, il réunit le Directeur Photo, compositeur, monteur, Chef décorateur... etc... plusieurs acteurs et évidemment le réalisateur John Sturges qui avait déjà signé quelques grands films du genre comme "Coup de Fouet en Retour" (1956) ou "Le Trésor du Pendu" (1958). L'histoire a été imaginé par Les Crutchfield qui venait de créer et écrire la série TV "Gunsmoke" (1955-1967), mais dont le scénario sera signé par James Poe qui a écrit auparavant "Le Tour du Monde en 80 Jours" (1956) de Michael Anderson, "Attaque !" (1956) de Robert Aldrich et "La Chatte sur un Toit Brûlant" (1958) de Richard Brooks. La trame fait penser aussi à un grand classique du genre "3h10 pour Yuma" (1957) de Delmer Daves... Des cowboys violent et tuent une indienne devant son jeune fils. Le corps de la malheureuse est retrouvée avec le jeune fils à ses côtés, qui retrouve son père qui s'avère être le shérif Matt Morgan. Sur les lieux est retrouvé une selle luxueuse que les criminels ont laissé en fuyant, Morgan la reconnaît, il s'agit de la selle d'un vieil ami, Craig Belden. Sachant que ce dernier est assurément innocent il part néanmoins à sa rencontre pour en savoir plus et retrouver les coupables. Les choses s'enveniment vite quand Morgan apprend que parmi les coupables il y a le fils Belden... 

Retrouvant une partie de l'équipe après "Règlement de Compte à OK Corral" (1957) le shérif Matt Morgan est donc incarné par Kirk Douglas qui est alors au sommet après entre autre "Les Sentiers de la Gloire" (1957) de Stanley Kubrick et "Les Vikings" (1958) de Richard Fleischer, et retrouve après "Ulysse" (1954) de Mario Camerini et "La Vie Passionnée de Vincent Van Gogh" (1956) de Vincente Minnelli son partenaire Anthony Quinn vu la même année dans deux autres westerns avec "La Diablesse en Collant Rose" (1959) de George Cukor et "L'Homme aux Colts d'Or" (1959) de Edward Dmytryk. Parmi ceux qui était également dans   "Règlement de Compte à OK Corral" (1957) il y a Earl Holliman vu dans "La Peur au Ventre" (1955) de Stuart Heisler ou "Géant" (1956) de George Stevens, Brian G. Hutton futur réalisateur des films de guerre avec Clint Eastwood "Quand les Aigles attaquent" (1968) et "De l'Or pour les Braves" (1970), et Frank Hagney homme aux plus de 410 rôles entre "The Battler" (1919) de Frank Reicher et "The Fastest Guitar Alive" (1967) de Mickey Moore. L'atout charme est assumée par Carolyn Jones remarquée notamment dans "A l'Est d'Eden" (1955) de Elia Kazan ou "L'Homme qui en savait Trop" (1956) de Alfred Hitchcock mais qui sera surtout populaire en tant que Morticia Addams dans la série TV "La Famille Addams" (1964-1966), et retrouve après "La Guerre des Mondes" (1953) de Byron Haskin l'acteur Walter Sande apparu dans "L'Attaque de la Malle Poste" (1951) de Henry Hathaway ou "Bronco Apache" (1954) de Robert Aldrich et retrouve John Sturges après "Un Homme est passé" (1955), Brad Dexter vu dans "Tant que soufflera la Tempête" (1955) de Henry King ou "L'Odyssée du Sous-Marin Nerka" (1958) de Robert Wise et retrouvera aussi le réalisateur pour le mythique "Les Sept Mercenaires" (1960) à l'instar de Val Avery qui retrouvera encore Sturges pour "Sur la Piste de la Grande Caravane" (1965), puis enfin n'oublions pas Ziva Rodann dans le court rôle de madame Morgan aperçue dans "Quarante Tueurs" (1957) de Samuel Fuller ou "Les Frères Karamazov" (1958) de Richard Brooks... Le film entre très vite dans le vif du sujet avec un drame violent et bien que ce soit hors champ la séquence instaure un malaise n'en reste pas moins un moment terrible. Le shérif Morgan part aussitôt traquer les coupables avec deux indices, une selle unique et une cicatrice sur le visage d'un des tueurs. Donc aussitôt on sait qui est le coupable, et comment Morgan/Douglas va pouvoir les approcher et les retrouver. Mais ce n'est nullement un soucis, dans la grande majorité des films on sait que le héros va forcément gagner, mais c'est le cheminement qui y mène qui nous tient au siège, la mise en scène et le talent des acteurs faisant le reste.

L'intrigue tient surtout sur deux paramètres, le lien père-fils Belden où comment un père sait qu'il a un fils pourri-gâté à claquer mais qu'il aime et qu'il protège malgré tout, puis un face à face entre vieux amis qui ne peut résister à un tel drame. Le canevas n'est pas sans rappeler non plus "Le Train sifflera Trois Fois" (1952) de Fred Zinnemann et sa version plus cohérente et plus puissante "Rio Bravo" (1959) de Howard Hawks, avec deux grands actes, le drame et le début de la traque, la capture et l'attente stressante du train, puis enfin le dénouement er le combat final. Effectivement il manque à ce film un scénario moins basique (Zinnemann insistait sur les doutes du shérif joué par Cary Cooper, Hawks instillait d'autres sous-intrigues comme l'alcoolisme, la jeunesse ou le pouvoir des femmes) mais John Sturges reste un des meilleurs spécialiste du genre et assure un western dense, solide et efficace dans un ensemble parfaitement orchestré. Sans temps mort, sans idylle parasite et surtout mettant en valeur un face à face qui tient toutes ses promesses. Un très bon moment.

Note :                 

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16/20