The Last Show (2025) de Gia Coppola

Troisième long métrage en tant que réalisatrice après "Palo Alto" (2013) et "Mainstream" (2020) pour Gia Coppola, petite-fille du maestro Francis Ford Coppola et donc nièce de Roman et Sofia Coppola. Ce projet est l'adaptation de la pièce "Body of Work" (2015) de Kate Gersten qui était alors étudiante, et qui avait été inspirée alors par le revue "Jubille !" spectacle à la longévité record de Las Vegas. Les deux femmes se connaissent bien puisque Kate Gersten est la conjointe de Matt Shire, cousin de la cinéaste car fils de Talia Shire soeur de F.F. Coppola. Outre l'univers du cabaret, Gia Coppola a été séduite par la relation mère-fille, d'où peut-être l'importance au casting d'enfants de la balle comme elle. La réalisatrice précise : "J'ai découvert l'univers de ces danseuses et de ce spectacle dont je ne soupçonnais pas qu'il était à ce point emblématique de Las Vegas. Puis, au fur et à mesure de ma lecture, je me suis rendu compte que ce spectacle était parvenu à un très haut degré de maîtrise et de sophistication. Il a aujourd'hui disparu et, à mes yeux, il incarne, de manière métaphorique, tout ce que notre culture met au rebut, qu'il s'agisse d'êtres humains, d'architecture ou de tout autre chose."... Depuis trente ans, Shelley est une showgirl de Las Vegas. Elle est un des atouts d'un spectacle typique de la "ville du péché", et toute sa vie se résume à son travail, ses collègues danseuses sont sa famille. Malheureusement tout change quand le régisseur annonce que c'est la fin du spectacle qui s'arrêtera dans deux semaines. À 50 ans, Shelley ne sait rien faire d'autre, cette annonce la chamboule et soudain elle ne sait pas de quoi va être son avenir. À ce tournant de sa vie elle va en profiter pour tenter de renouer avec sa fille Hannah... 

Shelley est incarnée par Pamela Anderson, star et sex-symbol des années 90 grâce à la série TV "Alerte à Malibu" (1992-1997) dont la carrière sur grand écran est plus que confidentielle entre le nanard "Barb Wire" (1996) de David Hogan, ses propres rôles comme dans "Borat" (2006) de Larry Charles, son retour dans l'adaptation ciné "Baywatch : Alerte à Malibu" (2017) de Seth Gordon ou son caméo dans "Nicky Larson et le Parfum de Cupidon" (2018) de Philippe Lacheau. Le régisseur est interprété par Dave Bautista vu récemment de "Dune, Deuxième Partie" (2024) de Denis Villeuneuve, "The Killer's Game" (2025) de J.J. Perry et "In the Lost Lands" (2025) de Paul W.S. Anderson. Sa meilleure amie est jouée par Jamie Lee Curtis, fille des stars Tony Curtis et Janet Leigh, vue tout récemment dans "Le Manoir Hanté" (2023) de Justin Simien et "Borderlands" (2024) de Eli Roth, fille de stars elle est rejointe au casting par deux autres enfants de stars avec Billie Lourd petite-fille de Debbie Reynolds et fille de Carrie Fisher alias Princesse Leïa et qu'elle va croiser dans les épisodes VII à IX de "Star Wars" (2015-2019), puis Jason Schwartzman cousin de Gia Coppola car fils de Talia Shire, qui retrouve ainsi sa cousine après "Mainstream" (2020), et vu récemment dans "Megalopolis" (2024) de son oncle F.F. Coppola et dans "Queer" (2025) de Luca Guadagnino. Citons ensuite Kiernan Shipka vue dans "Longlegs" (2024) de Oz Perkins, "Twisters" (2024) de Lee Isaac Chung et "Red One" (2024) de Jake Kasdan, Brenda Song aperçue entre autre dans "The Social Network" (2010) de David Fincher ou "Obsession Secrète" (2019) de Peter Sullivan, puis Patrick Hilgart remarquée de la série TV "Feud" (2017-...)... Notons que Billie Lourd est la première actrice choisit et qu'elle a pu choisir son rôle, à la grande surprise de la réalisatrice elle a choisit le rôle de la fille de Shelley, à cause de sa filiation avec Debbie Reynolds et Carrie Fisher, tandis que Pamela Anderson a été choisi après une proposition de Matt Shire en conseillant entre autre de visionner le documentaire "Pamela, a Love Story" (2023)... D'emblée on constate que la réalisatrice a opté pour un grain d'image prononcé (grâce à la pellicule 16mm) qui permet de "vieillir" l'image, qui accentue l'effet naturaliste et surtout qui permet d'atténuer les effets bling bling inhérent habituellement aux show à la mode Las Vegas. Ainsi l'immersion en quasi docu-fiction place le film dans la lignée du magnifique film "The Wrestler" (2009) de Darren Aronofsky mais en mode cabaret.

La première scène est une mise en abyme qui installe aussitôt la thématique principale du film, à savoir la place des femmes quand l'âge les pousse vers une retraite vécue comme une injustice. On est alors happé par une Pamela Anderson bluffante dans un rôle qui ne peut que renvoyer à sa propre carrière. Un rôle comme une introspection loin de toute dérision, le parallèle n'est pas anodin et nous frappe encore quand lors d'une audition un homme dit les quatre vérités à Shelly/Anderson. Par là même, si Pamela Anderson signe une performance qui signe le sommet d'une carrière qui était depuis des années celle d'une has been, une certaine Jamie Lee Curtis n'est pas en reste, osant la petite tenue et surtout nous offre une danse improvisée sur "Total Eclipse of the Heart" (1983) de Bonnie Tyler qui souligne l'écart entre la nécessité de la jeunesse et du sex appeal et l'âge réel de ces femmes qui n'ont pas plus vraiment leur place. Avec cette scène Gia Coppola assume et assure ce qu'elle veut montrer comme elle l'a déclarée : "Au fond, le film parle de ces femmes qui voudraient encore appartenir à un milieu qui ne veut plus d'elles..." Par contre d'autres passages prennent des chemins faciles et/ou sont moins probants... ATTENTION SPOILERS !... Etait-ce vraiment nécessaire d'avoir mis le régisseur père à l'insu de son plein gré ?! Shelly/Anderson en passionnée ok mais fallait-il vraiement qu'elle agisse comme une ado qui minaude constamment ?!... FIN SPOILERS !... Le casting est malin, et outre les femmes on adore voir Dave Bautista dans un autre registre que l'action movie, et en plus les cheveux longs lui donne une vraie allure. En conclusion, un drame humaine subtil et touchant, et de magnifiques portraits de femmes en marge du monde dont les paillettes restent des rêves illusoires. Un joli moment.

Note :                 

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14/20