Nouveau film et nouvelle superproduction chinoise pour le réalisateur Wuershan après "The Butcher, the Chef and the Swordsman" (2010), "Painted Skin 2 : the Resurrection" (2012) et "Mojin : the Lost Legend" (2015). Le projet est prévu comme le premier volet d'une trilogie adaptée du roman historique "L'Investiture des Dieux" (fin XVIe début XVIIe) de Xu Zhonglin ou peut-être de Lu Xixing qui reste une oeuvre fondamentale de la littérature chinoise, enrichi aussi de divers autres récits anciens des époques Song et Yuan. Le réalisateur-scénariste co-écrit le scénario avec Ran Ping auteur de "La Dernière Bataille de Genghis Khan" (2013) de Ping Wang et "Painted Skin 2 : the Resurrection" (2012) retrouvant ainsi Wuershan à l'instar de son collègue Ran Jianan qui a signé aussi "Chong Ai" (2019) de Larry Yang et "Chi Hu Shu Sheng" (2020) de Haolin Song et Liqi Yi, puis avec Cao Sheng scénariste de "He Dong Shi Hou 2" (2013) de Joe Ma. Le film est reçu le Coq d'Or du meilleur film 2023, soit l'un des prix les plus prestigieux du cinéma chinois. Le film étaient d'ores et déjà vu comme le projet le plus ambitieux du cinéma chinois doté d'un budget de 111 millions de dollars et va amassé plus de 372 millions de dollars au box-office Monde soit le 15ème film le plus rentable de l'année 2023, et ce même si les 61 millions d'entrées en Chine paraissent un peu ridicule dans un pays au 1,4 milliards d'habitants... Le Prince Yin Shou monte sur le trône du royaume des Shang dans le sang avec l'aide de sa maîtresse Su Daji elle-même sous l'emprise du Démon-Renard. Le sage taoïste Jiang Ziya descendu du Mont sacré Kunlun et Ji Fa, jeune guerrier élevé par Yin Shou, s'alient pour combattre le tyran...
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Yin Shou est incarné par Kris Philipps aussi connu sous le nom de Fei Xiang vu dans "Painted Skin 2 : the Resurrection" (2012) ou "The Monkey Kong 2" (2016) de Soi Cheang. Ji Fa est joué par Yu Shi remarqué dans "Shang Kong Zhi Wang" (2023) de Xiaoshi Liu, Jiang Ziya est incarné par Huang Bo vu entre autre dans "Crazy Alien" (2019) et "Breakup Buddies" (2014) tous deux de Ning Hao, retrouvant après ce dernier son partenaire Xia Yu vu dans "Le Voile des Illusions" (2006) de John Curran ou "La Naissance du Dragon" (2016) de George Nolfi. Citons ensuite Li Xuejian vu dans "Shanghaï Triad" (1994) et "Happy Times" (2002) tous deux de Zhang Yimou ou encore "L'Empereur et l'Assassin" (2001) de Chen Kaige, Yang Le vu dans "Number One" (2019) de Ah Nian et surtout à la télévision dont la série TV "Zong You Ji Feng Qi" (2023), Yuan Quan vue dans "The Last Tycoon" (2012) de Jing Wong ou "The Wasted Times" (2016) de Chang Er et retrouvant ses camarades après "Breakup Buddies" (2014), puis enfin Kun Chen remarqué dans "Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise" (2002) de Dai Sijie puis vu dans "Mulan" (2009) de Jingle Ma et Wei Dong, "Dragon Gate le secret des sabres volants" (2011) et "Détective Dee II : la Légende du Dragon des Mers" (2014) tous deux de Tsui Hark et retrouvant Wuershan après "Mojin : the Lost Legend" (2015)... Un casting forcément investi au vu de l'ambition affichée du cinéaste. En effet, après plus de 15000 auditions à travers toute la Chine il a lui même interviewé les 1400 sélectionnés pour au final choisir les 20 jeunes acteurs pour les 20 premiers rôles qui ont dû intégrer une formation de six mois basé sur la "théorie des Liuy", qui consiste à apprendre de façon intensive "les rites, la musique, le tir à l'arc, l'équitation, la calligraphie et les mathématiques." De surcroît ils ont suivi un entraînement musculaire et un régime afin que chaque acteur obtienne le corps qui correspond aux personnages qu'ils incarnent ! Clairement la production a vu grand et affiche son ambition, soit faire à la mode chinoise une fresque entre la série TV "Game of Thrones" (2013-2019) et "Le Seigneur des Anneaux" (2001-2003) de Peter Jackson.
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Une chose est sûre c'est qu'on est en pleine féérie, les contes et légendes se bousculent bien que soit quelque peu boursouflé tout ça, on est bien loin de la légèreté et la fluidité des Wu Xia Pian remis à la m ode depuis "Tigre et Dragon" (2000) de Ang Lee. Néanmoins la fresque en met plein les yeux, on est séduit par les costumes surtout, et le cahier des charges inhérents au genre coche les cases avec sorciers, guerrier, bestiaire fantastique... etc... Le véritable soucis vient du tout numérique, les effets spéciaux et autres CGI sont beaucoup trop présents, beaucoup trop visibles et de surcroît pas toujours et pas tous d'une qualité digne d'un tel projet. Résultat plusieurs séquences brûlent la rétine (et pas dans le bon sens). On notera également des scènes d'action qui manquent d'une chorégraphie plus inspirée, d'un traitement autour du désir et du sex-appeal moins timoré, d'une scénario moins alambiqué. On sait d'ores et déjà qu'il s'agit du début d'une trilogie, et on perçoit alors qu'un récit aussi compliqué risque de se perdre en route mais ça reste prometteur, les contes mythologiques à la sauce sabre et kung-fu ont un potentiel dingue qui fait rêver il faut donc se laisser aller...
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