Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan (2025) de Ken Scott

Une production française pour le réalisateur québecois Ken Scott remarqué avec le savoureux "Starbuck" (2011), mais ensuite on peut aussi citer "L'Extraordinaire Voyage du Fakir" (2018) ou "Au Revoir le Bonheur" (2021). Pour ce projet il adapte le roman autobiographie éponyme (2021) de Roland Pérez, avocat français et chroniqueur radio. L'auteur a proposé son manuscrit avant même la sortie du livre, à un producteur via un ami en commun, puis dans la foulée le projet a été proposé au réalisateur québecois rencontré au Festival de l'Alpe-d'Huez... 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d'une famille nombreuse. Malheureusement Rolandnaît avec une pied-bot qui l'empêche de se tenir debout. Malgré l'avis des médecins, Esther promet que son fils marchera comme les autres et qu'il aura une vie fabuleuse. On suit donc le combat d'une mère sur des décennies pour tenir sa promesse... 

La maman Esther est incarnée par Leïla Bekhti vue récemment dans "Je verrai toujours vos Visages" (2023) de Jeanne Herry et "La Nouvelle Femme" (2024) de Léa Todorov. Roland est joué enfant à différents âges par les jeunes Gabriel Hyverbaud, Naïm Naji et Noé Schecroun, puis adulte par Jonathan Cohen vu dernièrement dans "Making Of" (2023) de Cédric Khan, "Comme un Prince" (2023) de Ali Marhyar et "Les Pistolets en Plastique" (2024) de Jean-Christophe Meurisse, et retrouve son amie Leïla Bekhti après leur collaboration dans les séries TV "La Flamme" (2020) et "Le Flambeau" (2022). Citons ensuite Sylvie Vartan, star de la chanson française qui joue son propre rôle de retour au cinéma où elle a le plus souvent joué son propre rôle mais on peut citer aussi "D'Où viens-tu Johnny ?" (1963) de Noël Howard, "L'Ange Noir" (1994) de Jean-Claude Brisseau ou "Tu veux ou tu veux pas" (2014) de Tonie Marshall, Milo Machado-Graner vu dans "En Attendant Bojangles" (2021) de Régis Roinsard, "Anatomie d'une Chute" (2023) de Justine Triet, "Spectateurs !" (2024) de Arnaud Desplechin et "Mercato" (2025) de Tristan Séguéla, David Ayala vu tout récemment dans "Brûle le Sang" (2025) de Akaki Popkhadze et "On Ira" (2025) de Enya Baroux, Lionel Dray apparu dans "La Prisonnière de Bordeaux" (2024) de Patricia Mazuy et "Le Beau Rôle" (2024) de Victor Rodenbach, Joséphine Japy vue dans "Jack Mimoun et les Secrets de Val Verde" (2022) de Ludovic Colbeau-Justin et Malik Benthala et "Sur les Chemins Noirs" (2023) de Denis Imbert, Jeanne Balibar vue entre autre dans "Boléro" (2024) de Anne Fontaine ou "Le Système Victoria" (2025) de Sylvain Desclous,  Anne Le Ny vue dans "Un Ours dans le Jura" (2024) de et avec Franck Dubosc et réalisatrice aussi de "Dis-Moi juste que tu m'aimes" (2025), Iliana Belkhadra aperçue dans "L'Homme de la Cave" (2021) de Philippe Le Guay, Noël Rabia qui retrouve Leïla Bekhti après "Nous Trois ou Rien" (2015) de et avec Kheiron et vu depuis dans "Burn Out" (2017) de Yann Gozlan et "Play" (2019) de Anthony Marciano, puis retrouve également après la série TV "Family Business" (2019) Jonathan Cohen ainsi que les jeunes jumelles Syana Medjber et Nalya Medjber, puis enfin Bertrand Goncalves vu dans "Les Amandiers" (2022) de Valeria Bruni-Tedeschi ou "Marcello Mio" (2024) de Christophe Honoré... Les années 60 sont joliment reconstituées mais en mode image d'épinal, presque trop idyllique ou trop propre mais ça passe car on est bel et bien dans une fable moderne où il faut éviter de dramatiser pour montrer justement la beauté de la vie et l'optimisme qui correspond à la combativité d'une mère têtue comme une mule. Les couleurs vives sont ai diapason de ce destin qui évite toute fatalité grâce au combat d'une mère devant ce qu'on lui annonce comme inévitable. La fantaisie ambiante compense le drame de l'handicap, qu'on perçoit comme d'autant plus compliqué qu'on est dans les années 60.

Mais on s'interroge sur plusieurs points, on réagit sur des événements qui laissent perplexes... ATTENTION SPOILERS !... Maman refuse tout appareillage mais pourquoi ?! Ca n'empêche pas de continuer à chercher le "miracle" ! Si le petit Roland ne marche pas durant plus de six années comment croire qu'une fois debout il n'est pas plus de difficultés ?! (muscles forcément atrophiés par exemple, question d'équilibre...)... Et pire, pourquoi ne le voit-on jamais faire du cloche-pied tout simplement ?!Chose naturelle que tout gamin fait même sans handicap. Pourquoi avoir attendu autant d'années et donc pourquoi attendre les menaces des institutions pour lui faire des cours ?! FIN SPOILERS !... Plusieurs points qui ne sont pas des détails et où on se dit qu'effectivement la "saletés" (excellente Jeanne Balibar) fait bien de mettre un peu de pression pour que la mère réagisse. Plusieurs points qui se transforment au fil des ans pour "pourrir" la vie de son fils devenu adulte à tel point qu'on se dit que peu d'adultes acquiesceraient une invasion maternelle aussi pesante. Néanmoins ça passe une fois encore, grâce à une Leïla Bekhti épatante (mention spéciale au maquillage !), comme investit d'une mission, elle est touchante, drôle (maman drôle malgré elle !), combative, une force morale inouïe, digne et si aimante, elle est malgré tout une mère icônique à défaut d'être celle qu'on rêverait. Le film est une comédie filiale merveilleusement écrite et jouée et reste un hommage vibrant aux mamans. A voir et à conseiller.

Note :                 

Mère, Dieu Sylvie Vartan (2025) ScottMère, Dieu Sylvie Vartan (2025) ScottMère, Dieu Sylvie Vartan (2025) Scott

14/20