Initialement intitulé "Wise Guys" ce projet est connu depuis les années 70. Retitré en 2023 le film revient sur la rivalité entre deux des Parrains de la Mafia américaine les plus fameux, Vito Genovese (Tout savoir ICI !) et Frank Costello (Tout savoir ICI !). Le projet revint à Barry Levinson, réalisateur réputé de quelques excellents films comme "Rain Man" (1988), "Liberty Heights" (1999) ou "The Bay" (2012) et surtout il a déjà abordé la Mafia et croisé donc les deux mafieux dans son biopic sur un autre mafieux emblématique dans "Bugsy" (1991). Le scénario est signé de Nicholas Pileggi, auteur des romans qu'il adaptera au cinéma pour deux chefs d'oeuvre du genre, "Les Affranchis" (1990) et "Casino" (1995) tous deux de Martin Scorcese, mais aussi producteur de "American Gangster" (2007) de Ridley Scott et de "The Irishman" (2019) de Scorcese. Le film est doté d'un budget de 45 millions de dollars ce qui est peu comparé aux productions similaires, notamment il s'agit du même montant que pour "Casino" trente ans auparavant... À leurs débuts au sein du crime organisé Vito Genovese et Frank Costello étaient amis, mais devenus des Parrains puissants, leurs retrouvailles dans les années 50 amènent à une rivalité qui va être à son paroxysme en 1957 quand l'un va tenter de faire assassiner l'autre...

Etonnament, les deux Parrains, Genovese et Costello sont incarnés par le même acteur, la star Robert De Niro qui en connaît sur le genre puisqu'il a joué pas moins d'une bonne douzaine de mafieux depuis "Mean Streets" (1973) de Martin Scorcese, qu'il a d'ailleurs joué dans les films "Les Affranchis" (1990) et "Casino" (1995), et qu'il connaît aussi bien son réalisateur Barry Levinson qu'il retrouve pour la 5ème fois après les films "Sleepers" (1996), "Des Hommes d'Influence" (1997), "Panique à Hollywood" (2008) ainsi qu'après le téléfilm "The Wizard of Lies" (2017). Les épouses respectives des deux Parrains, sont jouées par Debra Messing aperçue dans "Polly et Moi" (2004) de John Hamburg ou "Lucky You" (2007) de Curtis Hanson, puis Katherine Narducci qui retrouve De Niro après "Il était une fois le Bronx" (1993) de lui-même et "The Irishman" (2019), et qui a aussi abordé la Mafia dans les séries TV "Les Soprano" (1999-2007) et "Godfather of Harlem" (2019-2023), ainsi que dans le film "Capone" (2020) de Josh Tank. Citons en core Cosmo Jarvis révélé dans "The Young Lady" (2016) de William Oldroyd et surtout connu pour son rôle principal dans la série TV "Shogun" (2024), James Ciccone vu récemment dans "L'Etrangleur de Boston" (2023) de Matt Ruskin et retrouve ses partenaires après "The Irishman" (2019) dont De Niro à l'instar de Michael Rispoli qui le retrouve après "La Loi de la Nuit" (1992) de Irwin Winkler et vu depuis dans "Snake Eyes" (1998) de Brian De Palma, "Summer of Sam" (1999) de Spike Lee ou "No Pain No Gain" (2013) de Michael Bay, Wallace Langham apparu dans "Little Miss Sunshine" (2006) et "Battle of the Sexes" (2017) tous deux de Valerie Faris et Jonathan Dayton ou plus récemment dans "Darkest Minds : Rébellion" (2018) de Jennifer Yuh Nelson, puis enfin Matt Servitto vu dans "Compliance" (2012) de Craig Zobel ou "Vox Lux" (2018) de Brady Corbet... Le film débute par un prolepse (quand on commence par une scène future qu'on va revoir plus tard donc dans le fil du récit), système narratif de plus en plus usité mais pas toujours judicieux comme ici puisqu'on connaît les tenants et aboutissants, car rappelons qu'il s'ait d'une histoire vraie, une histoire connue de tout passionné de la mafia américaine. D'ailleurs on constate qu'on n'apprend pas grand chose de la rivalité Genovese-Costello, outre sans doute l'importance des deux femmes des Parrains.

Le pire d'emblée reste le choix aussi stupide qu'inutile de faire jouer les deux Parrains par le même acteur, et ce même s'il s'agit de Robert De Niro. Genovese et Costello n'ont pas de lien familiaux, et se battre tout le film pour tenter de faire abstraction de l'acteur derrière deux personnages différents, de faire abstraction du maquillage au latex, n'ait pas une mince affaire. Et pire, on remarque que le Costello/De NIro est plus ressemblant au vrai Vito Genovese alors que le Genovese/De Niro est plus proche du vrai Costello ! Un gâchis qui renvoie logiquement aux images de synthèse rajeunissantes de "The Irishman" (2019). Il y a un bel usage des fausses images d'archives en Noir et Blanc, mais la voix Off du narrateur Costello peut paraître superflue. Mais ce qui compte est que cette partie d'Histoire reste passionnante même si on constate quelques erreurs ou approximations... ATTENTION SPOILERS !... a priori la réunion est ultime n'a pas été organisé par Costello mais par Genovese, on se demande comment et pourquoi les pontes Lucky Luciano et Meyer Lansky sont occultés même pas cités, rappelons que non Genovese et Costello ne se connaissait pas enfant... FIN SPOILERS !... Le film reste dans la moyenne du genre, des gueules patibulaires à souhait, un récit prenant, un scénario qui reste dans les grandes lignes parfaitement cohérent avec les faits avérés qui montre et démontre l'équilibre au sein de la Mafia entre violence et politique. Pas au niveau des meilleurs films du genre mais ça reste un très bon film à conseiller.

Note :