Black Dog


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Copyright The Seventh Art Pictures


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Pourquoi voir Black Dog ?
Cinéaste chinois né le 1er août 1968 à Pékin, Guan Hu est issu de la sixième génération de réalisateurs chinois, il s’est imposé comme une figure majeure du cinéma contemporain en Chine grâce à son style très réaliste, fin observateur de la société de son pays, le cinéaste mêle habilement poésie et critique sociale subtile.
Guan Hu a grandi dans une famille liée au cinéma, son père, Guan Zongxiang, était un acteur connu, après des études à l’Académie du cinéma de Pékin, où il intègre le département de réalisation dans les années 1980, il commence sa carrière dans un contexte où le cinéma chinois évolue sous l’influence de la politique d’ouverture et des tensions entre censure et créativité.
Contrairement à la cinquième génération de réalisateurs chinois (Zhang Yimou, Chen Kaige), centrée sur des fresques historiques, Guan Hu explore des récits plus intimes et contemporains, souvent tournés vers les marges de la société, il débute avec des courts métrages avant de signer son premier long métrage, Dirt (Toufa luanle, 1994), une comédie dramatique sur la jeunesse urbaine qui révèle déjà son goût pour les personnages décalés et les atmosphères brutes.
Guan Hu est connu pour sa capacité à capturer la réalité sociale de la Chine moderne tout en évitant les confrontations directes avec la censure, il joue habilement avec les contraintes de la censure, utilisant des métaphores et des silences pour critiquer sans provoquer.
Le cinéma en Chine est profondément influencé par la censure exercée par le gouvernement, le Parti communiste chinois (PCC) supervise étroitement l’industrie cinématographique via des organes comme l’Administration nationale du cinéma (China Film Administration), qui dépend du Département de la propagande.
Tout film produit ou distribué en Chine doit obtenir l’approbation des censeurs, ce qui façonne à la fois les contenus et les messages véhiculés, la censure chinoise ne se limite pas à interdire des films, elle impose des lignes directrices strictes sur ce qui peut être montré, parmi les thèmes tabous on trouve, la critique ouverte du Parti ou ses dirigeants, les représentations positives de la démocratie occidentale ou des mouvements séparatistes comme à Taiwan, au Tibet ou au Xinjiang ou encore la violence excessive et la sexualité explicite.
Les films de Guan Hu explorent fréquemment les thèmes de la marginalité, de la transformation sociale et de la quête d’identité dans un pays qui évolue très rapidement, des films qui mettent en lumière les laissés pour compte de cette société chinoise en perpétuelle mutation, mutation qui ne bénéficie pas à tout le monde.
Avec Black Dog (狗阵), le cinéaste atteint une sorte de quintessence de son œuvre, un récit personnel sur la rédemption, une critique de la modernisation et une célébration de la beauté où le regard se perd au loin.
Après avoir réalisé La Brigade des 800 (八佰), une superproduction qui rendait hommage à l'Armée nationale révolutionnaire qui a défendu l'entrepôt Sihang sous les ordres de Chiang Kai-Shek, lors de la bataille de Shanghai, au début de la seconde guerre sino-japonaise en 1937, Guan Hu retourne à un cinéma plus modeste mais tout aussi puissant.
Lauréat du Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2024, Black Dog reflète l'amour du cinéaste pour les anti-héros et la modernisation à outrance, on suit Lang (Eddie Peng), un ancien cascadeur à moto et ex-détenu, qui retourne dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi, en Chine, à la veille des Jeux olympiques de Pékin en 2008.
Cette ville, autrefois prospère grâce à l’industrie minière, est désormais abandonnée par ses habitants qui ont fui la crise économique, laissant derrière eux des hordes de chiens errants, engagé dans une patrouille locale chargée de capturer ces animaux.
Lang croise la route d’un lévrier noir, un chien insaisissable et craint pour sa supposée sauvagerie, contre toute attente, une amitié improbable naît entre ces deux âmes solitaires, marquant le début d’un chemin de rédemption pour Lang.
Eddie Peng livre une performance incroyable, une performance quasi muette mais bouleversante, toutes ses émotions passent par son regard, regard qui croise celui du levrier noir qu'il rencontre, tous les deux sont mutiques et sont rejetés par une société qui les juge inutiles, un rejet qu'ils vont transformer en chance.
Coté décors, Guan Hu magnifie le désert de Gobi, aidé par la photographie de Weizhe Gao, les deux hommes rendent cet espace hostile en un endroit poétique, le tout enveloppé dans une musique minimaliste où certains mélomanes auront reconnu la chanson Hey You de Pink Floyd, un choix extrêmement rare dans le cinéma chinois, un choix qui peut être vu comme une passerelle entre la Chine et l'Occident, ou bien pour signifier que son œuvre est universelle comme son message.
Avec Black Dog, Guan Hu réussit à mêler contemplation et tension dramatique, notamment dans les scènes de confrontation avec les gangs locaux ou les moments de complicité entre Lang et le chien, le rythme contemplatif et donc lent ne plaira pas à tout le monde, cependant si on se laisse porter par le film, alors on découvre une œuvre poétique qui allie parfaitement critique sociale, histoire d'amitié et visuelle magnifique.
Le retour de Guan Hu à un cinéma moins commercial est une véritable réussite, il signe avec Black Dog une véritable lettre d’amour aux invisibles et à la Chine rurale, sacrifiée au profit de la modernité urbaine.

Un diamant brut

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Synopsis :


Lang, un ancien cascadeur à moto et ex-détenu, retourne dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi, en Chine, à la veille des Jeux olympiques de Pékin en 2008.

Cette ville, autrefois prospère grâce à l’industrie minière, est désormais abandonnée par ses habitants qui ont fui la crise économique, laissant derrière eux des hordes de chiens errants, engagé dans une patrouille locale chargée de capturer ces animaux.Lang croise la route d’un lévrier noir, un chien insaisissable et craint pour sa supposée sauvagerie, contre toute attente, une amitié improbable naît entre ces deux âmes solitaires, marquant le début d’un chemin de rédemption pour Lang.


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Anecdotes :


Le lévrier noir du film, nommé Xin, a été adopté par Eddie Peng après le tournage.

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Le casting étant composé de plusieurs acteurs connus en Chine, le réalisateur les a fait passer plusieurs semaines dans des lieux reculés du désert de Gobi afin qu'ils s'affranchissent de leur apparence urbaine et soient plus crédibles en tant que résidents d'une zone rurale.

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Le film a été tourné entièrement dans le désert de Gobi.

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Le film a remporté douze prix dont celui de Best Production Design - Contemporary Reality Film au China Film Art Direction Academy Annual Award ainsi que meilleur film au Asian Film Festival Barcelona.

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