Bong Joon-ho, après son chef d’œuvre palmé à Cannes « Parasite », revient avec un blockbuster SF à la sauce américaine. On retrouve la même veine désespérée et désespérante sur la nature humaine, mais on est loin des standards de celui élevé au rang de maitre en 2019. La production US sur un gros budget impose un cadre bien balisé que n’imposait une production Sud-Coréenne ; on perd la magie du subjectif au profit d’un film grand public didactique et démonstratif. Mais au fait, qui est Mickey17 ? Un remplaçable. Mais qu’est un remplaçable ? Dans un futur proche, c’est un être humain qui accepte de voir sa mémoire sauvegardée et de servir dans le cadre de la conquête de l’espace, de cobaye, de mercenaire sur des missions à risque,… Sa mort ne compte pas car on peut le réimprimer à volonté. La mise en place dure environ 30 minutes et laisse présager du meilleur. Et là Mickey 17 est laissé pour mort, ne meurt pas ; on en réimprime un nouveau ; et le 17 va côtoyer le 18. Et si derrière Mickey 17, il y avait un conte satirique autour de la gouvernance US actuelle Trump-Musk ; une référence au premier mandat Trump ‘17, Mickey remplaçant Donald. C’est plus qu’une supposition quand on voie Mark Ruffalo joué, voire surjoué un Trump d’opéra, dans le rôle du despote magnétique. Donc ce film dénonce parfois en vrac et de manière parfois lourdingue (mode bulldozer) pas mal de dérives de notre monde actuel : transhumanisme, antispécisme, des riches préservés au détriment de pauvres réduits au rang de rats de laboratoire voire de chair à canons,… Sous ces allures de blockbuster frontal se dessine donc une charge politique faisant de cette dystopie une œuvre hybride entre comédie et film noir dans lequel transpire le pessimisme habituel de Bong Joon-ho sur l’avenir de l’humanité. De fait, drôle mais glaçant.

Un bon divertissement ; à mon sens plus destiné à un public ado/jeune adulte, à la longueur mal maitrisée avec ses 2h17 ; mais avec un Pattinsson, dans un double rôle, au meilleur de son potentiel

Sorti en 2025

Ma note: 12/20