Premier long métrage de Allen Coulter issu de la télévision avec entre autre la réalisation de séries TV dont "Millenium" (1996), "Sex and the City" (1998) ou "Les Soprano" (1999). Malgré un joli succès d'estime et son second film "Remember Me" (2010) le cinéaste reviendra au petit écran. Le projet revient sur l'affaire autour de la mort de l'acteur George Reeves (Tout savoir ICI !) star de la série Tv "Les Aventures de Superman" (1951-1958). Le titre initialement prévu reprenait justement la devise du superhéros "Truth, Justice and the American Way". Le scénario est écrit par Paul Bernbaum scénariste venu également de la télévision avec des séries TV comme "21 Jump Street" (1987) ou "Les Sorcières d'Halloween" (1998-2004). Le producteur Glenn Williamson travaille sur ce projet depuis 2001 : "Nous avons affaire à un thème qui fascinera toujours les gens : la mort tragique d'un personnage que l'on croit invincible. Pour toute une génération, la disparition de George Reeves équivaut à la fin d'une icône, la perte d'un repère. Il suffit de lire les unes des journaux après son décès : "Superman est mort" ou "Le Superman de la télé est mort", mais pas "George Reeves est mort". C'est pourquoi nous tenions à dévoiler sa vraie personnalité." Le biographe de l'acteur, Jim Beaver a servi de consultant sur le tournage. Le film a été présenté à la Mostra de Venise 2006 où l'acteur Ben Affleck a reçu la Coupe Volpi du meilleur acteur... 16 juin 1959, l'acteur George Reeves est retrouvé mort abattu d'une balle dans la tête laissant des millions de fans de Superman sous le choc. Malgré des circonstances étranges la police classe l'affaire comme un suicide. La mère de l'acteur n'y croit pas et engage le détective privé Louis Simo... 

Le détective Louis Simo est joué par Adrien Brody vu entre autre dans "Summer of Sam" (1999) de Spike Lee, "Le Pianiste" (2002) de Roman Polanski ou "Le Village" (2004) de M. Night Shyamalan. George Reeves est incarné par Ben Affleck qui joue là l'acteur de la série Superman après avoir joué "Daredevil" (2003) de Mark Steven Johnson et avant de devenir l'homme chauve-souris dans "Batman v Superman : l'Aube de la Justice" (2016) de Zack Snyder dans lequel il retrouvera sa partenaire Diane Lane qui débuta grâce à Francis Ford Coppola avec "Outsiders" (1983), "Rusty James" (1983) et "Cotton Club" (1984) retrouvant après ce dernier l'acteur Bob Hoskins vu dans "Qui veut la Peau de Roger Rabbit ?" (1988) de Robert Zemeckis, "Nixon" (1995) de Oliver Stone ou "Stalingrad" (2001) de Jean-Jacques Annaud. Citons ensuite Robin Tunney qui retrouve Adrien Brody après "Bread and Roses" (2000) de Ken Loach et qui retrouve après "The Zodiac" (2005) de David Fincher son partenaire Brad William Henke vu plus tard dans "Fury" (2014) de David Ayer ou "Split" (2016) de M. Night Shyamalan, puis Dash Mihok apparu dans "Sleepers" (1996) de Barry Levinson ou "Basic" (2003) de John McTiernan et retrouve aussi Adrien Brody après "La Ligne Rouge" (1998) de Terrence Malick, Kathleen Robertson vue dans "Nowhere" (1997) de Gregg Araki, "Psycho Beach Party" (2000) de Robert Lee King ou "Control" (2004) de Tim Hunter, Lois Smith remarquée dans "À l'Est d'Eden" (1955) de Elia Kazan et "Une Etrangère dans la Ville" (1955) de Mervyn LeRoy et vue depuis dans "Beignets de Tomates Vertes" (1991) de Jon Avnet ou "The Pledge" (2001) de Sean Penn, Molly Parker aperçue dans "Max" (2002) de Menno Meyjes ou "Neuf Vies" (2005) de Rodrigo Garcia, Gareth Williams apparu dans "La Neige tombait sur les Cèdres" (1999) de Scott Hicks ou "The Cell" (2000) de Tarsem Singh, Jeffrey DeMunn surtout vu dans "Les Evadés" (1994), "La Ligne Verte" (1999) et "The Mist" (2007) tous trois de Frank Darabont, Joe Spano vu dans les séries Tv "Capitaine Furillo" (1981-1987) ou "NCIS" (2003-...) et dans les films "Peur Primale" (1996) ou "La Faille" (2007) tous deux de Gregory Hoblit... Le film est scindé en deux parties succinctes mais narrées en parallèle ; la première suit Louis Simo et son enquête sur la mort de George Reeves, la seconde est un long flash-backs qui suit George Reeves de 1951 à sa mort en 1959. Si la ligne directrice reste le mystère autour de la mort de George Reeves le scénario s'attache aussi à nous immerger dans un contexte culturel marqué et particulier. En effet, derrière la mort de l'acteur, en filigrane, il y a aussi le passage de l'Âge d'Or de Hollywood à l'avènement de la télévision. On suit un acteur, George Reeves de seconde zone qui atteint les sommets de la popularité mais par le petit écran et via le regard des enfants alors qu'il rêvait d'être une "vraie" star de cinéma. Un acteur qui arrive grâce à sa maîtresse sans pour autant se satisfaire de ce qu'il a. De l'autre côté, après sa mort, il y a le détective privé Simo, une sorte de paria dans son milieu qui rêve de percer le mystère sur la mort de l'acteur pour enfin être connu et reconnu à sa manière.

On en revient au titre-devise "Truth, Justice and the American Way" et ce que ça représente dans l'inconscient collectif. Outre George Reeves et l'ambition freinée par un talent limité, il y a donc l'ambition de Simo qui a besoin de reconnaissance. Mais si l'environnement social et le contexte culturel est intéressant c'est bel et bien l'enquête qui tient en haleine. Mais l'affaire reste encore aujourd'hui sans non résolue, et le film reste dans cette logique en restant flou tout en montrant les trois hypothèses : 1- George Reeves s'est simplement suicidé, 2- il a été tué par sa fiancée Leonore Lemmon peut-être par accident, 3- il a été tué sur ordre de Eddie Mannix, époux de son ex-amante Toni Mannix. L'enquête de Simo permet de s'interroger, de voir et comprendre les trois différentes options possibles et plausibles autour de la mort de l'acteur. Par contre on notera quelques omissions ou approximations sur la véracité des faits comme le fait que George Reeves était peut-être un acteur de second plan mais qu'il tournait depuis la fin des années 30 sans interruption et que son premier film n'arrive donc pas qu'en 1959, et qu'il était fier de sa popularité en tant que Superman alors que le film suggère le contraire. Néanmoins, le plus décevant reste la réalisation, trop classique, trop scolaire, sans arriver à mettre de la tension ou même de la passion. Un drame qui reste intéressant et très bien joué servi par un casting impeccable.

Note :