
SEVERANCE S02 (AppleTV+) – 15/20 : Toujours aussi fou, dérangé et passionnant, Severance rajoute à son concept fantastique une couche sociologique lorsqu’elle interroge le degré de réalité des inters et questionne le statut qu’ils seraient en mesure de revendiquer vis-à vis de leurs exters. Leur quête pour découvrir la vérité après les évènements concluant la saison 1 complexifie un peu plus encore le récit et c’est jouissif. Comment faire interagir un inter avec son exter alors qu’ils partagent alternativement le même corps? Assumant pleinement son côté thriller cette saison 2 explore un peu plus le mystère Lumon, offre quelques clés de compréhension (encore partielles) et délivre des moments de télé assez dingues. Elle confirme surtout son statut de grande série générationnelle. Malgré quelques trous d’air dans le rythme, son final totalement barré et survolté, surprenamment poignant, capture tous les enjeux de la série.
PRIME TARGET (AppleTV+) – 13/20 : Un pitch original et intriguant, qui place les mathématiques et les nombres premiers au cœur d’un complot géopolitique majeur. Prime Target est parfois un peu déroutant, mais peut se targuer d’être « »AppleTV Quality » » dans l’exécution, la production value ou encore le casting (mention à Leo Woodal, vu dans White Lotus)
L’intrigue se tasse malheureusement sur la fin, ou plutôt elle se banalise et la série perd de son originalité, surtout que l’enjeu, cette fameuse menace portée par ce jeune mathématicien et sa potentielle découverte, restent abstraite, les scénaristes s’embarrassant peu d’expliquer vraiment pourquoi et quel serait les conséquences. Satisfaisant même si on reste un peu sur notre faim.
APPLE CIDER VINEGAR (Netflix) – 12,5/20 : Qui n’aime pas une bonne histoire d’arnaque ? Celle de Belle Gibson est particulièrement révoltante car elle touche à la santé des personnes qu’elle a trompé. Apple Cider Vinegar rappelle un peu en cela Dropout sur Disney+, en moins bien construit. La narration aux temporalités éclatées est un peu bordélique et on est souvent perdu dans sa chronologie.
Reste qu’elle met en scène des personnages forts, dont Belle évidemment, menteuse invétérée aussi horripilante que pathétique, magistralement interprétée par Kaitlyn Dever (Unbelievable, Dopesick et futur Abby de The last of Us), mais aussi de jeunes femmes frappées par la maladies séduites par Belle et également victimes des ravages de charlatans adeptes de médecines alternatives soi disant miraculeuses. Eclairant à défaut d’être maitrisé.