Fleur pâle


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Copyright Shochiku Ltd.


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Pourquoi voir Fleur pâle ?
La Nouvelle Vague japonaise (Nūberu Bāgu, dérivé du français "Nouvelle Vague") est un mouvement cinématographique qui émerge au Japon à la fin des années 1950 et se développe pleinement dans les années 1960.
Mouvement inspiré par la Nouvelle Vague française (Godard, Truffaut), la Nouvelle Vague japonaise partage avec son homologue français cette envie de couper les ponts avec les anciennes conventions, un esprit contestataire qui est né dans un Japon en pleine mutation après la Seconde Guerre mondiale.
La défaite de 1945, l’occupation américaine et la reconstruction rapide bouleversent le Japon, la culture n'est pas épargnée, dans les années 1950, une nouvelle génération de cinéastes, influencée par le cinéma européen et les idées progressistes, commence à remettre en question le système qui dominait jusqu'alors.
Les bouleversements sociaux et la montée de la jeunesse contestataire qui critique l’autorité, font du Japon, un terreau fertile pour des films d'un nouveau genre, de nouveaux thèmes apparaissent, sexualité, critique du capitalisme, du militarisme et de la société dans son ensemble.
Nagisa Oshima est peut-être le plus célèbre représentant de la Nouvelle Vague du pays du Soleil Levant, avec des films comme Contes cruels de la jeunesse (1960) ou L’Empire des sens (1976), il critique violemment la société japonaise, ses normes et son passé militariste.
Autre figure du mouvement, Masahiro Shinoda, né le 9 mars 1931 à Gifu, il est une figure majeure de la Nouvelle Vague japonaise, actif principalement dans les années 1960 et 1970, il est reconnu pour ses films qui allient une esthétique raffinée à des thèmes profonds, sans oublier de critiquer très subtilement la société japonaise.
Masahiro Shinoda grandit dans une période de guerre et de défaite, il ne se décourage pas pour autant et se tourne vers l'art, après des études de théâtre à l’université Waseda à Tokyo, il rejoint la Shochiku, un des grands studios japonais, il travaille sous la direction de Yasujirō Ozu, maître du cinéma intimiste.
À la fin des années 1950, la Shochiku encourage une nouvelle génération de réalisateurs à innover, offrant à Shinoda sa chance de passer derrière la caméra.
C'est en 1960 que le cinéaste réalise son premier film, One-Way Ticket to Love, il enchaîne ensuite avec Larmes sur le crin du lion (Koi no Katamichi Kippu) (1960) et Jeunesse en furie (Kawaita Mizuumi) (1961), des réalisations qui explorent la révolte et le désenchantement des jeunes dans le Japon d'après guerre.
En 1964, Masahiro Shinoda réalise ce que beaucoup pensent être son chef-d'œuvre, Fleur pâle (乾いた花),
 un film qui mêle poésie visuelle et réflexion existentialiste, le tout saupoudré d'une touche de nihilisme.
Avec Fleur pâle, Masahiro Shinoda souhaite renouveler le film de yakuza, il fait bien plus que cela puisque son film n'est ni plus ni moins qu'une œuvre emblématique de la Nouvelle Vague japonaise, mêlant le genre du film de yakuza à une esthétique noire et une réflexion existentialiste.
Adapté d’une nouvelle de Shintaro Ishihara, le film suit Muraki (Ryō Ikebe), un yakuza désabusé libéré de prison après avoir purgé une peine pour meurtre.
De retour dans un Tokyo en mutation, il croise Saeko (Mariko Kaga), une jeune femme énigmatique et obsédée par le jeu et les frissons, leur relation ambiguë les entraîne dans une spirale de risques au sein d’un monde criminel en perte de repères.
Fleur pâle bouleverse le genre du film de yakuza pour devenir une œuvre qui interroge sur la condition humaine d'une société japonaise perdue dans un Japon en transition, un Japon tiraillé entre son passé et son avenir incertain.
Avec Fleur pâle, le cinéaste rompt avec les codes du yakuza-eiga traditionnel (action, loyauté, honneur, tradition), fini l'action traditionnelle des films de yakuza, le réalisateur déconstruit le genre du film de yakuza, il abandonne l’action brute au profit d'une tension ambiante et d'une analyse de la jeunesse japonaise, une jeunesse en perte de repères et en quête de sens dans un monde où les repères traditionnels se désintègrent.
Fleur pâle est le reflet d’une génération perdue dans un Japon en transition, parfait représentant de la Nouvelle Vague, cette oeuvre est une explosion de créativité au service de la reconstruction d'un pays marqué par la guerre et les sirènes de la modernité.
Le noir est blanc est sublime, quasi hypnotique, la photographie colle parfaitement avec l'ambiance du film, une ambiance mélancolique amplifiée par la musique envoutante de Toru Takemitsu.
Rythme lent quasi hypnotique, Fleur pâle n'est pas un film qui plaira à tout le monde, néanmoins celui qui se laisse porter découvrira une œuvre importante du cinéma japonais, une œuvre qui a influencé des réalisateurs de renoms comme Takeshi Kitano ou Wong Kar-wai, des cinéastes qui ont repris ce mélange de style visuel et de mélancolie.

Une œuvre mélancolique

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Synopsis :


Muraki, un yakuza désabusé libéré de prison après avoir purgé une peine pour meurtre, de retour dans un Tokyo en mutation, il croise Saeko (Mariko Kaga), une jeune femme énigmatique et obsédée par le jeu et les frissons, leur relation ambiguë les entraîne dans une spirale de risques au sein d’un monde criminel en perte de repères.

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Anecdotes :


Le scénario du film a été écrit par Masahiro Shinoda et Masaru Baba d'après le roman de Shintarō Ishihara.

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Le film a été tourné en noir et blanc au format 35 mm.

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La voiture conduite par Mariko Kaga est une Renault Floride Cabriolet de 1959 avec un moteur situé à l'arrière.

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Le film est inclus dans la liste des Grands Films de Roger Ebert, un critique de cinéma particulièrement reconnu en Amérique.

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