Réalisateur de "Michael Kohlhaas" (1969), "Le Tambour" (1979) ou "Un Amour de Swann" (1984) l'allemand Volker Schlöndorff porte à l'écran le roman éponyme (1985) de Margaret Atwood, une des oeuvres dystopiques majeures. Le scénario est écrit par le dramaturge Harold Pinter déjà scénariste pour quelques succès comme "The Servant" (1962) de Joseph Losey, "Le Dernier Nabab" (1976) de Elia Kazan, ou "La Maîtresse du Lieutenant Français" (1981) de Karel Reisz et "Trahisons Conjugales" (1983) de David Hugh Jones pour lesquels il gagne deux fois l'Oscar du meilleur scénario adapté. Notons que le roman sera adaptée plus tard avec un beau succès populaire de la série TV "The Handmaid's Tale" (2017-2022). Et enfin précisons que l'écrivaine a signé la suite avec le roman "Les Testaments" (2019). Film interdit au moins de 12 ans... À la fin du 20ème siècle, les Etats-Unis sont gouvernés par un mouvement intégriste et conservateur de droite. La pollution, les accidents nucléaires ou les expériences génétiques ont rendu la plupart des femmes stériles. Les femmes encore fécondes sont placées comme reproductrices auprès des notables nommés Commandants. C'est ainsi que Kate est enlevée à sa famille pour servir de reproductrice auprès du Commandant Fred
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Kate/Offred est incarnée par Natasha Richardson, fille du réalisateur Tony Richardson et de l'actrice Vanessa Redgrave avec et pour qui elle a tourné enfant dans "La Charge de la Brigade Légère" (1968) et vue ensuite dans "Gothic" (1986) de Ken Russell, "Patty Hearst" (1988) de Paul Schrader et "Les Maîtres de l'Ombre" (1989) de Roland Joffé. Le Commandant est interprété par Robert Duvall monstre sacré vu dans la fresque "Le Parrain" (1972-1974) et "Apocalypse Now" (1979) tous de Francis Ford Coppola, et retrouve après "Network" (1976) de Sidney Lumet sa partenaire Faye Dunaway star de "L'Affaire Thomas Crown" (1968) de Norman Jewison, "Portrait d'une Enfant Déchue" (1970) de Jerry Schatzberg ou "Chinatown" (1974) de Roman Polanski. Citons ensuite Aidan Quinn aperçu dans "Recherche Susan Désespérément" (1985) de Susan Seidelman ou "Etroite Surveillance" (1987) de John Badham mais qui sera surtout remarqué dans "Benny & Joon" (1993) de Jeremiah S. Chechick et "Légendes d'Automne" (1994) de Edward Zwick, Victoria Tennant apparu dans "Les Chiens de Guerre" (1981) de John Irvin ou "Pacte avec un Tueur" (1987) de John Flynn, Elizabeth McGovern vue dans "Ragtime" (1981) de Milos Forman, "Il était une fois en Amérique" (1984) de Sergio Leone ou "Johnny Belle Gueule" (1989) de Walter Hill, Traci Lind qui retrouvera son réalisateur dans "The Voyager" (1991) et aperçue dans "Bugsy" (1991) de Barry Levinson et "the End of Violence" (1997) de Wim Wenders, Ed Grady apparu dans "D.A.R.Y.L." (1985) de Simon Wincer et retrouve après "Black Rainbow" (1989) de Mike Hodges l'acteur Muse Watson vu plus tard dans "Sommersby" (1993) de Jon Amiel ou le dyptique "Souviens-toi... l'Été Dernier" (1997-1998), David Dukes vu dans "Des Fraises et du Sang" (1970) de Stewart Hagman ou "À Demain, mon Amour" (1989) de Alan J. Pakula, puis enfin Reiner Schöne aperçu dans "Le Retour de Sabata" (1971) de Gianfranco Parolini ou "La Sanction" (1975) de Clint Eastwood... La musique est signée du japonais Ryuichi Sakamoto remarquée pour "Furyo" (1983) de Nagisa Oshima, puis ensuite pour "Le Dernier Empereur" (1987) et "Un Thé au Sahara" (1990) tous deux de Bernardo Bertolucci... Précisons que pour son roman Margaret Atwood s'est inspiré du système de la Solution Finale par les nazis et du roman "La Lettre Ecarlate" (1850) de Nathaniel Hawthorne. Résultat, un film dystopique qui reprend les codes du genre comme une société inégalitaire à deux niveaux et un système totalitaire. Ici la dimension féministe est essentielle et centrale, où comment les femmes sont les victimes principales et ce, d'un côté ou de l'autre puisqu'il y a les femmes stériles qui doivent accepter que leur conjoint se reproduisent avec les femmes fertiles.
La première chose qu'on remarque reste le style du film, qui paraît presque suranné, daté façon seventies plutôt que d'être un film de 1990. Par là même, on ressent le manque de moyen et notamment sur les paramètres techniques d'un régime totalitaire dont on ne perçoit jamais la force ou le pouvoir. Le scénario ne surprend pas vraiment, suivant un canevas connu avec des personnages trop lisibles pour permettre autre chose qu'une intrigue linéaire. Le film aurait peut-être gagné en émotion si les parties flash-backs (dans le roman kate se remémore sa vie passée) n'avait pas été occultées. Heureusement les acteurs sont excellents (mention spéciale au couple Dunaway-Duvall), quelques passages ne sont pas dénués d'un certain effroi, et la mise en abyme très clinique impose une atmosphère sécuritaire qui fait froid dans le dos. Si l'histoire est passionnante avec un potentiel certain, le film lui manque de force et de chair, une fois n'est pas coutume, on salue alors la qualité de la série TV "The Handmaid's Tale" (2017-2022).
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