
De Steven Soderbergh
Avec Michael Fassbender, Cate Blanchett
Chronique : Thriller cérébral et anti-spectaculaire, The Insider bénéficie de tout le savoir-faire de Steven Soderbergh pour contourner les chausse-trappes d’une intrigue assez alambiquée et pas toujours très compréhensible. Il en fait un film d’espionnage minimaliste, sexy et un poil cynique en nous plongeant dans l’intimité d’un couple d’agents secrets dont le mari doit débusquer une taupe parmi ses proches collaborateurs. Parmi les suspects … sa propre femme.
Pas de baston, quasiment aucun coup de feu, mais des confrontations, des mensonges, insinuations et fausses pistes, tout ça dans une atmosphère feutrée et à la narration cadencée par un étrange faux-rythme. Soderbergh y déploie une mise en scène élégante et « jazzy », délivrant de très jolis effets comme le plan séquence introductif, tout en maîtrise. Les conspirations et le « qui trahit qui » ne sont pas toujours évidents à suivre, mais on retombe plus ou moins sur nos pattes, et le complot est surtout un prétexte pour tordre le genre du film d’espionnage et l’amener vers autre chose, déplaçant la notion de confiance des services secrets au lit conjugal et c’est assez piquant. Ça parle beaucoup, ça interroge, ça suspecte, espionne, surveille, ça séduit et ment mais ça ne castagne pas. Ce n’est pas désagréable, pas trépidant non plus, mais en misant sur des personnages bien construits, un casting costaud et un couple vedette ultra glamour (Blanchett/ Fassbender), The Insider dépasse un peu le statut de simple thriller, d’autant que les dialogues sont très bien écrits, parfois drôles, jouant du cynisme et du double sens. Et c’est suffisamment concis pour préserver l’intérêt sur 90 minutes.
Synopsis : THE INSIDER est un film d’espionnage haletant qui raconte l’histoire d’un couple d’agents secrets, George Woodhouse et sa femme Kathryn. Lorsque Kathryn est soupçonnée de trahison envers la nation, George doit faire face à un dilemme déchirant : protéger son mariage ou défendre son pays.