Spécialiste de la comédie avec entre autre avec ses films "Telle Mère, Telle Fille" (2016), "Parents d'Elèves" (2020) et "Nice Girls" (2024) Noémie Saglio s'attaque cette fois-ci à un joli succès de la bande-dessinée franco-belge "Natacha" (1970-...) de François Walthéry (qui fait d'ailleurs un caméo vocal) et Gos. Lectrice de la BD depuis son enfance elle y voit aujourd'hui une femme drôle, indépendante et aventurière mais pas moins féminine qui permet un jolie portrait de femme dans un contexte post-#MeToo encore compliqué. La réalisatrice-scénariste conserve l'esprit de la BD mais la modernise logiquement pour la rendre accessible aux nouvelles générations et ne reprend donc pas un album en particulier mais écrit ainsi une histoire originale en collaboration avec Laurent Turner scénariste entre autre des films "Radin !" (2016) de Fred Cavayé, "L'Odyssée" (2016) de Jérôme Salle, "Sous le Même Toit" (2017) de Dominique Farrugia ou "Pourris Gâtés" (2021) de Nicolas Cuche... Depuis sa plus tendre enfance, Natacha rêve de devenir hôtesse de l'air mais la route est semée d'embûches. Alors qu'elle s'apprête enfin à embarquer elle se retrouve mêlée à un vol audacieux de la peinture La Joconde. Elle va y voir l'opportunité de montrer de quoi elle est capable et s'engage dans une course-poursuite pour tenter de retrouver La Joconde accompagné bien malgré lui son collègue steward Walter... 

Le rôle-titre est incarnée par Camille Lou vue dans "Pourris Gâtés" (2021) de Nicolas Cuche et "Notre Tout Petit Petit Mariage" (2023) de Frédéric Quiring puis retrouve après "Chasse Gardée" (2023) de Antonin Fourlon et Frédéric Forestier son partenaire Didier Bourdon vu dans "Quatre Zéros" (2024) de Fabien Onteniente et "Un Noël en Famille" (2024) de Jeanne Gottesdiener. Citons ensuite le steward joué par Vincent Dedienne vu récemment dans "Les Pistolets en Plastique" (2024) de Jean-Christophe Meurisse et "Joli Joli" (2024) de Diastème, Elsa Zyberstein vue dans "Coup de Chance" (2023) de Woody Allen et "Finalement" (2025) de Claude Lelouch, Antoine Gouy vu dans "Anti-Squat" (2023) de Nicolas Sihol et "Délocalisés" (2025) de Ali et/avec Redouane Bougheraba, Isabelle Adjani vue dans "Mascarade" (2022) de Nicolas Bedos et "Voleuses" (2023) de et avec Mélanie Laurent, Anne Charrier qui retrouve sa réalisatrice de "Parents d'Elèves" (2020) et vue depuis dans "L'Astronaute" (2022) de Nicolas Giraud et "Heureux Gagnants" (2024) de Maxime Govare et Romain Choay, Baptiste Lecaplain vu dans "Jamais sans mon Psy" (2024) de Arnaud Lemort et "Nice Girls" (2024) retrouvant ainsi Noémie Saglio à l'instar de l'acteur Philippe Vieux après "Telle Mère, Telle Fille" (2016) et vu récemment dans "Des Mains en Or" (2023) de Isabelle Mergault et "Cocorico" (2023) de Julien Hervé, puis enfin Fabrice Luchini vu dernièrement dans "Marcello Mio" (2024) de Christophe Honoré et "Le Secret de Khéops" (2025) de Barbara Schultz, et n'oublions pas la toute jeune Daphné Richard alias Natacha jeune remarquée dans "Les Petites Victoires" (2023) de Mélanie Auffret... Premier constat, malgré la comédie et la fantaisie de cette aventure la réalisatrice a insisté sur un certain réalisme avec un tournage en milieu réel donc dans de véritables avions et aéroports, mais aussi de nombreux véritables stewards et hôtesses de l'air en consultants sur le tournage mais aussi en tant que figurants pour que les gestes et attitudes des équipages soient le plus authentiques possibles, dans la mesure de la comédie ! La réalisatrice précise : "Il n'y quais pas de studio dans ce film ! En termes de travail sur la lumière, c'était donc très ardu. Je ne voulais pas que ça soit suranné, ni me contenter de copier-coller l'univers de la BD des années 60." 

On est aussi assez frappé par la forte luminosité du film, un choix malin qui offre des couleurs chatoyantes et chaleureuses, qui accentue le côté exotique mais aussi l'aspect d'innocence et de liberté. La vraie réussite est d'avoir gardé l'esprit de la BD en mêlant de façon cohérente les années 60 à aujourd'hui vie un ersatz des lanceurs d'alerte avant les réseaux sociaux qui pourraient être assimilés aux complotistes, mais surtout on savoure les nombreux clins d'oeil à l'avenir proche (aujourd'hui !) avec une héroïne que la réalisatrice voit judicieusement comme "la Cameron Diaz française, à la fois ta meilleure amie et une fille sublime...", mais on peut la voir aussi comme un pendant à la française du film "La Revanche d'une Blonde" (2001) de Robert Luketic. Certe, les gags sont parfois un peu faciles, pas toujours très recherchés, pas toujours très drôles mais c'est aussi l'effet BD à assumer et le tout reste divertissant avec un charme certain. Un (relatif) bon moment plein de fantaisie à défaut d'être hilarant.

Note :