
De Ken Scott
Avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Joséphine Japy
Chronique : Tiré du roman autobiographique de Roland Perez, Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan raconte le drôle de destin de son auteur. C’est aussi (et surtout) l’histoire de sa mère qui, portée par une foi inébranlable autant que par une redoutable mauvaise foi, va consacrer sa vie et ses prières pour qu’un miracle advienne et que son fils, né avec un pied-bot, marche sans appareillage et se voit offrir une vie fabuleuse.
Le film de Ken Scott est avant tout un Leila Behkti show. Ce n’est pas forcément un grand rôle, il manque de profondeur dramatique, de nuances dans son évolution, mais c’est une grande performance de comédienne. Elle incarne Esther Perez de ses 30 à ses 85 ans et l’accompagne dans les différentes étapes de sa vie avec une gouaille, une énergie, et un investissement épatant. D’une présence exceptionnelle, elle est tour à tour, piquante, drôle, extravagante, touchante…
Quitte, à l’image de son personnage de mère juive excessive, à vampiriser le reste.
A commencer par les autres personnages. J’aime beaucoup Jonathan Cohen, mais c’est un miscast total pour le rôle de Roland adulte, trop monocorde. Certes il n’est pas aidé par le maquillage (sa mère prend 30 ans dans la gueule et lui à peine une ride et un cheveu blanc), mais le problème vient surtout du fait que Marc La Flamme et Serge le Mytho pointent trop souvent le bout de leur nez et l’empêche d’être totalement le personnage et de le faire évoluer.
Scott ne veut pas vraiment choisir entre donner toute sa place à cette relation mère-fils fusionnelle et raconter malgré tout ce qui se passe autour. En résulte un scénario bancal, bâclant les autres arcs narratifs. De la disparition totale des frères et sœurs une fois adulte, au passage éclair de la relation de Roland avec sa femme, rien n’est abouti. Et comme pour le très surcoté Starbuck, le réalisateur appuie son propos, insiste grossièrement pour s’assurer que son spectateur ait bien tout compris, tirant de grosses ficelles et n’hésitant pas à jouer des clichés.
Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est mal foutu donc, mais s’avère tendre et touchant par moment, capable de livrer de jolies scènes qu’accompagnent les chansons de Sylvie Vartan. Il est surtout parcouru par l’énergie contagieuse de Leila Behkti, son principal centre d’intérêt. Mais qui vaut le détour.
Synopsis : En 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d’une famille nombreuse. Roland naît avec un pied-bot qui l’empêche de se tenir debout. Contre l’avis de tous, elle promet à son fils qu’il marchera comme les autres et qu’il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n’aura de cesse de tout mettre en œuvre pour tenir cette promesse. À travers des décennies d’épreuves et de miracles de la vie, ce film est le récit d’une histoire vraie, drôle et bouleversante, celle d’un destin incroyable et du plus grand amour qui soit : celui d’une mère pour son enfant.