Séries | DE ROCKSTAR À TUEUR – 14/20 | DEXTER : LES ORIGINES – 14/20 | WHITE LOTUS S03 – 13/20

Séries ROCKSTAR TUEUR 14/20 DEXTER ORIGINES WHITE LOTUS 13/20

DE ROCKSTAR À TUEUR (Netflix) – 14/20 : La série documentaire revient en détail et avec de nouveaux éléments (témoignages, enregistrements vidéo) sur le meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat à Vilnius à l’été 2003. Il dissèque le traitement odieux de l’affaire par des médias relayant les mensonges abjects de son entourage pour sauver Noir Désir (qui n’a jamais autant vendu qu’après le drame), il rend compte des pressions pour réhabiliter Cantat et relativiser son geste (Pascal Nègre, quel ordure) ou pire, transférer la faute sur la victime (Lio, admirable, défendant son amie seule face à la meute). Tout révulse dans ces trois épisodes qui s’attachent aussi à raconter le destin moins connu mais tout aussi tragique de l’ex-femme de Cantat, Krisztina Rády, morte de l’avoir protégé. « Bertrand Cantat dort toujours quand ses femmes meurent », dira l’avocat de la famille Trintignant…
Un documentaire salutaire, même 20 ans après, pour rappeler qu’on ne tue pas par amour et qu’un féminicide sera toujours la conséquence du comportement toxique et violent d’un homme. Et lorsqu’on voit l’indécence et la perversité de Cantat remontant fièrement sur scène, ça donne des hauts le cœur….

DEXTER : LES ORIGINES S01 (Canal+) / 14/20 : On pouvait légitimement se poser la question de l’intérêt d’un prequel pour une série déjà bien essorée par 8 saisons et une suite, mais Dexter : Les Origines est une excellente surprise. De la gestion du «  »dark passenger » » aux premiers crimes sur lesquels il s’est fait la main et a peaufiné son modus operandi, la série parvient d’abord à intriguer puis à réellement tenir en haleine grâce à une très bonne intrigue inédite en fil rouge, des flash-backs qui reviennent sur le destin effroyable de la mère de Dex, des connexions inattendues, et une volonté de ne pas édulcorer la série. Cette première saison s’avère extrêmement sanglante, ce qui contraste avec le ton léger de la mise en scène (couleurs chaude, musique latino…). Le gimmick de la voix off (par Michael C. Hall) fait habilement le lien entre le Dexter original et Patrick Gibson, sa version rajeunie, impressionnant de mimétisme. Le casting est d’ailleurs globalement excellent.
Saignant, tranchant, convaincant. Dexter is back.

WHITE LOTUS S03 (Max) : 13/20 : Passé le regret de ne pas avoir un générique à la hauteur de celui de la saison 2, on se console rapidement avec l’entêtante musique originale, les images splendides de Koh Samui en Thaïlande et la mise en scène ultra-léchée, marque de fabrique de la série. Mais le cœur de White Lotus, ce sont ses ses personnages. Et ils sont une nouvelle fois admirablement bien croqués, délivrant de délicieuses punchlines tout au long des 8 épisodes. Tour à tout mauvais, hypocrites, détestables ou pathétiques, ils semblent évidemment tous avoir quelque chose à cacher.
Le whodunit qui suit le flash forward du premier épisode introduisant THE cadavre est maintenant bien maîtrisé, les histoires qui se croisent forment un solide storytelling qui fait qu’on ne s’ennuie jamais.
Mais le gros problème de cette saison, c’est son scénario. Oui, on aime quand c’est over the top, excessif, à la limite tiré par les cheveux, mais là il n’y pas pas grand chose de crédible (au hasard une histoire de pistolet, une sobriété contrariée, un bonne âme virant vénale…), et ça gâche fortement l’impression générale, renforcée par un final bâclé sauvé in extremis par la royale Carrie Coon. Une saison 3 beaucoup moins aboutie, moins iconique, il va falloir se ressaisir pour la prochaine!