
Double portait senteur naphtaline
Pansy est d’une agressivité sans limite pour tous ceux qui l’entourent ou qui croisent son chemin ; les premières victimes sont son mari et son fils obèse et totalement inhibé de 22 ans. Les deux en ont pris leur parti, la communication est rompue avec ce roquet insupportable ; leur famille est dysfonctionnelle. A côté de cela, Pansy a une sœur, Chantelle. Dans ce film choral, on va faire des va et vient entre les deux familles. Et chez Chantelle, tout n’est que joie, partage et amour entre elle-même et ses deux filles de plus de 20 ans. On boie des coups en rigolant en dandinant du popotin sur des musiques entrainantes. Comment faire plus caricaturale pour bien mettre l’accent sur les dégâts causés par le manque d’amour, de communication et surtout la maladie mentale ? Etant aller voir le film sans lire le pitch comme à mon habitude ; le personnage de Pansy débitant sa hargne et sa rage telle une mitraillette, jouée par une Marianne Jean-Baptiste habitée, m’a fait rire dans les premières scènes puis m’a rapidement épuisée par ces répétitions de scènes sans avancée narrative. Le premier problème est que la maladie mentale était la dépression ; pendant longtemps on pense surtout à des problèmes cognitifs bien plus graves. Ce sont les échanges entre les deux sœurs qui nous font comprendre le mal être de Pansy, mais bien difficile d’y adhérer. Mike Leigh, le génial réalisateur de « Secrets et mensonges », Palmé à Cannes il y a 30 ans sait toujours bien filmer la sororité par contre. Un autre problème majeur du film est que sous couvert d’éviter tout cynisme et de rester assez naturaliste ; rien ne bouge durant 1h35 ; les personnages restent murés comme plonger dans la naphtaline. Ce n’est pas parce que certaines personnes sont difficiles à aimer qu’elles n’ont pas besoin de notre affection ; on perçoit bien le message du film mais pour toutes les raisons ci-dessus, on reste à l’écart à regarder de bons numéros d’acteurs. C’est au moins çà.
Sorti en 2025
Ma note: 9/20