[Critique] Mensonges d’Etat

Mais est ce vraiment un film réalisé par Ridley Scott ou plutôt réalisé par son frère Tony ? On pourrait se poser la question à la vue de son nouveau film tant le style ressemble à s’y méprendre à un croisement entre Spy game, jeux d’espions (2002) et Ennemi d’Etat (1999) de Tony Scott.

C’est l’histoire d’un agent de la CIA, Roger Ferris joué par Leornado Di Caprio, chargé de débusquer un terroriste en Jordanie. Soutenu depuis les Etats Unis par un vétéran de la CIA, Ed Hoffman (Russel Crowe) et sur place par le chef des renseignements jordaniens Hani Salaam (Mark Strong), Ferris devient bientôt le pion de ces deux protagonistes supposés agir dans l’intérêt de sa mission…

Il est aisé de voir ici une vision du monde très manichéenne et réductrice : d’un côté nous avons le monde américain et son administration bornée, manipulatrice, à la pointe de la technologie, pratiquant la torture et très incompétente sur le terrain. De l’autre le monde arabe, ses hommes sur place, refusant le mensonge, possédant des moyens techniques ‘dépassés’, mais compétent et oeuvrant à la capture des terroristes, personnages d’ailleurs présentés de façon tout à fait sommaire.
Au milieu de tout çà se trouve Ferris, écartelé entre son devoir, l’obéissance aux ordres qui viennent d’en haut et les intérêts d’un peuple dont il est manifestement épris.
Au terme d’un fantastique imbroglio celui-ci choisira finalement son camp là où se trouve ses vrais amis.
Quel dommage cependant que le scénario et le propos du film enfoncent tant de portes ouvertes !