[Critique] L’homme sans âge

Par Leblogcine

Alors que nous restons sans nouvelle du prochain film réalisé par Coppola -Tetro- il est encore temps de se rappeler la bonne surprise que nous avons eu lors de la sortie de son dernier film. Avec l’Homme sans age -Youth without youth- Coppola s’est accordé un retour aux origines. L’adaptation du roman de Mircea Eliade a offert l’occasion au talentueux réalisateur de s’attaquer à l’une de ses obsessions : le temps.

Un coup de foudre

Dominic Mattei est un vieillard fatigué de vivre, un célèbre linguiste qui ne parvient pas à achever l’oeuvre de sa vie : découvrir les origines du langage. Nous sommes dans les années 30, en Roumanie, et le vieil homme se met sur la route d’un éclair. A son réveil, il a regagné la fougue de la jeunesse, ne vieillit plus et commence à développer des pouvoirs psychiques impressionnants. Le spectateur le suivra alors dans son voyage temporel. Une fuite en avant pour échapper aux nazis, à son amour perdu et à son incapacité à finir son livre, en compagnie d’un double dérangeant…

Un talent sans âge

Dix ans après son dernier film, Coppola revient en 2007 sans que sa réalisation n’ait pris une seule ride. La mise en scène est agréable, les plans parfois surprenants mais toujours bien choisis. Des paysages grisâtres de la Roumanie en hiver aux montagnes ensoleillées de l’Inde, en passant par les plages maltaises, les tribulations du héros sont filmées avec une esthétique à part.
L’Homme sans Age, sous son histoire aux accents fantastiques, s’avère aussi beau, terrible et émouvant qu’un Apocalypse Now des débuts. Dominic Mattei, malgré ses pouvoirs, est filmé tel un homme « comme les autres », un personnage torturé mais plein d’espoir. On saluera d’ailleurs la performance de Tim Roth, époustouflant en schizophrène.

Au final

Restent, après le visionnage du film, des interrogations à la pelle, une émotion contenue, une légère tristesse et beaucoup de poésie. Pas vraiment destiné à ceux qui détestent se faire des noeuds au cerveau, L’Homme sans Age plaira aux cinéastes avertis, qui se plaisent à voir de belles images, de belles histoires et peu d’action.