"Je suis bien venu au monde sous le nom de Michael Peterson, mais je le quitterais sous mon nom de scène : Bronson."
Il s'agit d'un drame britannique qui sors en France le 15 juillet 2009 (le film est sorti en Grande Bretagne le 13 mars 2009) et dont la durée est de 1 heure 32.
"Bronson" est un film écris et réalisé par Nicolas Winding Refn.
Le film à été produit par Daniel Hansford, Rupert Preston, Terry Stone et Jane Hooks.
Le scénario à aussi été co-écris par Brock Norman Brock et Kelly Marcel.
Film interdit aux moins de 12 ans en salles.
Voici quelques indications concernant le vrai Charles Bronson qui à inspiré ce film :
- De son vrai nom Michael Peterson, il est né en 1952. En 1987, l'organisateur de ses combats lui donne son nouveau patronyme : Charles Bronson.
- Originaire d'Aberystwyth, à l'ouest du Pays de Galles, il s'installe ensuite à Merseyside, puis à Luton, que l'on considère souvent comme sa ville natale.
- En 1974, alors âgé de 19 ans, il est condamné à 7 ans de prison pour un vol à main armée qui tourne court. Un vol au cours duquel personne n'est blessé.
- Il a passé 34 années en prison, dont 30 en isolement cellulaire.
- Il a été libéré le 30 octobre 1988, et a connu seulement 68 jours de liberté avant de commettre une nouvelle infraction. Incarcéré, il est de nouveau libéré le 9 novembre 1992, et connaît 53 autres jours de liberté.
- Depuis 1999, il n'a plus le droit de se mêler aux autres prisonniers.
- En 2000, il est condamné à la réclusion à perpétuité, et écope notamment de trois années d'emprisonnement pour avoir pris un enseignant en otage pendant 44 heures; même si l'enseignant en question n'a pas été blessé.
- Il a été l'objet de violences physiques et psychologiques tout au long de ses années de détention. Depuis 7 ans, il n'a plus de comportement violent, et a été diagnostiqué sain d'esprit.
- Bronson s'impose un entraînement physique intensif, et effectue quelques 2500 pompes par jour.
- En 2002, il publie "Solitary Fitness", qui décrit son entraînement physique individuel dans des conditions difficiles et dans un espace extrêmement confiné.
- Depuis une dizaine d'années, il se consacre à l'art. Ses œuvres sont uniques en leur genre, et ont été exposées dans le monde entier. Poète à ses heures, il a remporté 11 Prix pour ses œuvres et créations artistiques.
- Bronson est toujours prisonnier de "catégorie A", et incarcéré en isolement cellulaire au Quartier de Haute Sécurité de la prison de Wakefield. Il est âgé de 56 ans.
Lors de la première du film en Grande-Bretagne, un scandale a éclaté. Une personne a diffusé une bande audio, qui s'est révélée être un message enregistré par le vrai Michael Petersen, à propos du film qui allait être projeté. Étant sous le coup d'un régime carcéral spécifique, beaucoup se sont demandés comment un tel enregistrement avait pu sortir de prison sans l'accord du Ministère de l'Intérieur, qui n'était de plus pas au courant de l'existence de cette bande audio.
"Bronson" a obtenu le Prix "Sang neuf" au festival international du film policier de Beaune en 2009, qui a pris la relève après les 25 ans de service du festival de Cognac. Le film fut egalement nominé pour le Grand Prix lors du festival de Sundance.
Note d'intention du réalisateur Nicolas Winding Refn : "C’est grâce au producteur Rupert Preston, qui a distribué tous mes précédents films, que je me suis intéressé à 'Bronson'. Il m’a donné le scénario, en pensant que j’aurais peut-être envie de le mettre en scène. Mais, honnêtement, j’ai un peu hésité parce que j’avais déjà réalisé plusieurs longs-métrages sur des personnages violents, et en particulier des hommes. Après avoir lu le scénario, et en avoir discuté avec Rupert et le producteur exécutif Allan Niblo, on s’est dit qu’on pouvait donner au film une ampleur inattendue. Au fur et à mesure de nos discussions, j’ai commencé à trouver ce projet de plus en plus exaltant et, par chance, j’ai réussi à me libérer pour le tournage car, à l’époque, je travaillais sur un autre film ('Valhalla Rising – le guerrier silencieux' – Sortie prévue en 2010).
Comme je ne suis pas anglais, et que je n’ai pas vécu en Grande-Bretagne, je n’avais jamais entendu parler de Charles Bronson et, du coup, ma toute première réaction a été de me demander ce qui m’intriguait chez cet homme. Je me suis mis à lire ses livres en essayant de comprendre la face cachée de sa personnalité qui me fascinait. C’est alors que j’ai commencé à réécrire le scénario, en me disant que cet homme était plus profond qu’il n’y paraissait au premier coup d’œil.
J’ai décidé de consacrer le film au "personnage" de Charles Bronson, plutôt qu’à Michael Peterson, son vrai nom. Personnellement, je ne suis pas en mesure de le juger puisque je n’avais aucune idée préconçue à son sujet, et que je ne savais rien de ses exploits qui ont fait la Une des magazines. À partir de là, le thème du film est devenu le changement d’identité…
En outre, contrairement à la plupart des films de prison qui traitent de l’évasion, j’ai trouvé intéressant d’explorer ce monde étrange qu’est l’univers carcéral en montrant qu’il pousse certains détenus à rester délibérément en prison ou que ces derniers tentent de se battre contre le système tout en étant soumis à une organisation extrêmement autoritaire.
C’est sa soif inextinguible de notoriété qui a conduit Bronson à rester en prison pendant si longtemps. C’est cette facette-là de sa personnalité qui m’a intéressé dans le film.
Au début des préparatifs, on a envisagé de rencontrer Charles Bronson, mais comme je ne suis pas anglais, le ministère de l’Intérieur ne nous a pas accordé l’autorisation. Malgré tout, j’ai ensuite reçu une lettre très cordiale de la part de Bronson et j’ai donc eu la possibilité de lui parler au téléphone pendant une vingtaine de minutes. Je lui ai demandé s’il accepterait d’écrire un bout de dialogue qu’on pourrait intégrer dans le scénario et utiliser en voix-off, et il a accepté : le texte qu’il m’a envoyé était excellent. Dans l’ensemble, la collaboration avec Bronson a été formidable.
Je tourne dans l'ordre chronologique, ce qui déstabilise certains comédiens, mais Tom Hardy, qui interprète le rôle-titre, a très bien joué le jeu et le film en a bénéficié.
En général, je me refuse à commenter moi-même mes films parce que je n'ai jamais grand-chose à en dire, et je trouve qu'il est préférable d'écouter les autres. Avec 'Bronson', ce qui a suscité ma curiosité, c'est que j'étais conscient que le film parlait de deux sujets : d'abord, l'obsession des jeunes pour la notoriété et la question de savoir ce qu'on fait de cette notoriété une fois qu'on l'a acquise. Ensuite, je trouvais qu'il y avait quelque chose de vraiment fascinant dans le fait de considérer Charles Bronson comme un peintre face à sa toile.
Je crois que cette dimension-là est le vrai sujet du film. Mais je ne l'ai découvert qu'au milieu du tournage, au moment où cette image s'est imposée à moi. J'étais alors en pleine réécriture de la fin du film afin de comprendre ce qui me fascinait chez le personnage. Charles est l'incarnation de la métaphore du peintre à la recherche de sa toile : un artiste tente de nombreuses expériences, a un comportement imprévisible, violent, fou et même destructeur, avant de trouver ses marques. Cela m'a sauté aux yeux lorsque nous avons tourné la scène finale, et je me suis demandé pourquoi il faisait ce qu'il faisait, et j'étais incapable de répondre à cette question. Alors, je me suis dit qu'il voulait quelque chose, qu'il voulait de la musique, qu'il a des émotions auxquelles il souhaite donner forme, et qu'il lui faut une toile pour y parvenir. Bronson est avant tout un artiste dont je venais d’achever le portrait."
Tom Hardy (Michael Petersen / Charles Bronson), Matt King (Paul Daniels), James Lance (Le Professeur d'arts plastiques), Kelly Adams (Irène), Amanda Burton (La mère de Michael Petersen), Katy Barker (Julie), Edward Bennett-Coles (Brian), William Darke (Michael Peterson à 13 ans), James Lance (Phil), Juliet Oldfield (Alison), Hugh Ross (L'Oncle Jack), Joe Tucker (John White)...
1974. Livré à lui-même, Michael Peterson, 19 ans, cherche à faire la Une des journaux : rêvant de devenir célèbre, il tente de braquer un bureau de poste avec un fusil à canon scié qu'il a lui-même bricolé. Rapidement interpelé, il est d'abord condamné à sept ans de prison. A ce jour, il a passé 34 années en prison, dont 30 en cellule d'isolement.
Bien que j'en avais entendu parler dans la presse spécialisé, ce "Bronson" ne faisait pas spécialement partie de mes grandes attentes. C'est pas que le sujet ne m'intéressai pas bien au contraire c'est juste que je ne pensais pas forcément à ce film. Pourtant, lorsque j'ai eu l'occasion d'assister à une avant première parisienne de ce film en présence du réalisateur, je me suis dit qu'il serait tout de même intéressant d'y jeter un coup d'œil surtout que vu l'engouement médiatique qu'il y à autour de ce film, je ne sais pas si il restera longtemps à l'affiche (même si c'est tout le mal que je lui souhaite ;-) ).
Le scénario de ce film est un peu maladroit je trouve. Bien qu'on soit tout de suite plongé dans le vif du sujet, il m'as été un peu difficile de rentrer dans ce film. Ne sachant jamais dans quel direction le film veut aller, je dois admettre que j'ai été un peu perdu en cours de route. Pourquoi ? Dans quel but ? Fiction ou réalité ? Malgré une trame des plus simpliste avec un ordre chronologique respecté, le film m'as paru un peu brouillon. Pourtant, tout comme "The Wrestler" (que je cite juste pour l'exemple car les films n'ont pas grand chose en commun), ce film as continué de me travaillé même une fois que j'avais quitté ma salle. Il nous fait rentrer dans la folie de son personnage et une fois le mot fin arrivé, on ne peut s'empêcher d'y réfléchir pour essayer de comprendre. Le côté fiction et réalité est parfaitement dosé. Le côté réalité nous montre un portrait peu glorieux de cet homme violent qui éprouve un besoin de célébrité. Si on peut reprocher au scénario de glorifier un peu son personnage, il à tout de même le mérite de nous faire découvrir l'envers du décor de l'univers carcéral. Dénonçant un système qui petit à petit va baisser les bras ne sachant plus quoi faire de lui (allant jusqu'à le mettre tout simplement dans un asile de fous), on va découvrir un monde où le spectateur ne va pas pouvoir s'empêcher lui aussi de se sentir enfermé tout en tournant en ridicule ceux qui contrôle les prisons. Le côté fictif, avec notamment le personnage de Michael Peterson, sur le devant de la scène s'exprimant devant un auditoire à sa cause, va plus cherché à nous faire comprendre pourquoi il fait tout ça. Il y a d'ailleurs pas vraiment d'explication rationnel à un tel comportement mais le film va plus s'attarder sur Charles Bronson (son nom de scène comme le dit le film) qu'à Michael Peterson. Ne cherchant pas à s'enfuir de prison mais plutôt à y rester (d'ailleurs cela se ressens bien dans les scènes de bagarres à la prison qu'il veut juste se battre mais pas s'évader ou alors du simple faite que pour lui il n'es pas dans une cellule mais dans une chambre d'hôtel), le scénario va brosser le portrait de ce personnage qui petit à petit va prendre le dessus. Il va aussi être le moyen d'exprimer une certaine violence que ce soit psychologique que physique et apporter tout le côté décalé à cette histoire tant sa quête de notoriété va l'entraîner loin. Dommage que tout ne soit pas intéressant car il y avait de l'idée mais le dosage du film reste toutefois correct.
Du point de vue de la distribution, il y à surtout un acteur qui ressors et fort heureusement pour nous, il s'agit de celui à qui on à donner le rôle titre. En effet, Tom Hardy porte le film sur ses épaules et nous livre une prestation excellente des plus convaincantes. Je ne connaissais pas cet acteur (j'ai juste vu "Marie-Antoinette" où il tient un petit rôle) mais je dois dire que j'ai été bluffé par son interprétation juste de ce personnage des plus complexes. Ce livrant à corps perdus dans ce film, l'acteur donne de sa personne et cela se ressens. En voyant l'affiche du film, je me suis juste dit que ses gros bras allait surtout être mis en avant mais même si l'acteur développe une carrure impressionnante, Tom Hardy va bien plus loin en s'investissant à fond dans son rôle. Que ce soit dans son regard ou dans sa gestuelle, il incarne à merveille le côté décalé, déjanté, comique et fou de son personnage. Du début jusqu'à la fin, je n'ai pas trouvé de fausses notes dans son jeu et du coup, j'ai bien envie de découvrir un peu le reste de sa filmographie. A côté de lui (et aussi parce que c'est surtout lui que le scénario met en valeur), le reste de la distribution peut paraitre un peu plus anecdotique pourtant chaque second rôle s'en sors bien comme Matt King qui fait un bon Paul Daniels où encore James Lance qui dans son rôle de professeur d'arts plastiques va stéréotypés son personnage au point que cela colle avec la folie de Michael Peterson. Chaque acteur fait parfaitement ce qu'on lui demande pour donner de la crédibilité à cette histoire tout en lui apportant un côté décalé.
La mise en scène de Nicolas Winding Refn est très sobre ce qui colle bien avec son sujet. Je suis pas devenu fan de sa façon de filmer d'ailleurs il ne m'as pas donné spécialement envie de découvrir la trilogie "Pusher" (même si j'en entends de bons échos) mais il y à quand même quelques plans qui sortent du lot comme celle d'ouverture qui nous installe tout de suite le climat général du film où alors les passages où Michael Peterson est sur scène ou l'univers du one-man-show est parfaitement accentué. Les décors sont très bien exploités au point que l'on se sente nous aussi enfermé, un enfermement qui va se faire de plus important d'ailleurs au fur et à mesure que le film avance comme le prouve la toute dernière scène que je ne révélerai pas pour ne pas gâcher la surprise du film à ceux qui souhaite le découvrir. Cet enfermement se traduit aussi par un jeu de lumière qui est toujours bien choisi en fonction de la situation tandis que les maquillages sont plutôt bien réussi. Le film avance un peu en dent de scie du point de vue du rythme capable de nous offrir de véritable moment endiablés comme les scènes de bagarres prenantes et d'autres un peu moins. Du coup, on ressens quelque creux au niveau du film ce qui est regrettable et par moment j'admets que j'ai trouvé cela un peu ennuyeux. En revanche, la très bonne bande originale permet de pallier un peu ce manque de rythme. D'ailleurs la comparaison sur l'affiche du film au "Orange mécanique" de Stanley Kubrick est parfaitement compréhensible tant ce mélange de violence et de musique nous saute aux yeux même si là encore, les deux films possèdent leurs propres univers respectifs. La musique accentue en tout cas le côté spectacle que Michael Peterson donne à ses actes dans sa recherche de notoriété tout en appuyant le côté décalé du film.
Au final, à la sortie du film de "Bronson", j'étais un peu déçu mais avec le recul, je trouve tout de même le film intéressant. Il fait preuve de pas mal de maladresse et j'aurais aimé qu'il s'attarde un peu plus sur l'homme Michael Peterson que sur son personnage Charles Bronson. Manquant d'un peu de rythme par moment, on se demande parfois où le film veut en venir mais pour ma part il ne m'as pas laissé indifférent. D'ailleurs, je pense que le film vaut plusieurs visionnage et même si je ne pense pas me procurer le dvd quand il sortira (quoique il ne faut jamais dire fontaine je ne boirais pas de ton eau ;-) ), Nicolas Winding Refn livre un film déjanté qui mérite d'être vu. L'excellente prestation de Tom Hardy vaut elle aussi le détour au point qu'avec un autre acteur je ne sais pas si le rendu final aurait été le même. Je ne regrette pas de l'avoir vu en tout cas mais bon, je reste quand même un peu sur ma faim...