[Critique] Amerrika

La réalisatrice Cherien Dabis signe son premier film, Amerrika, présenté à la quinzaine des réalisateurs de Cannes 2009, et prix de la critique . Une fable contemporaine sur le racisme, qui évoque la confrontation entre deux cultures.

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L’Amerrika post-11 septembre

Mouna et son fils sont palestiniens. Chez eux, ils se sentent comme des étrangers. Alors le jour où ils obtiennent leur visa pour les Etats Unis, ils se disent qu’après tout, autant être des étrangers ailleurs. Ils rejoignent des membre de leur famille dans l’Illinois, et commence une nouvelle vie… Pas si facile que ça. Rapidement confrontés aux réactions racistes des américains, ils devront se serrer les coudes afin de faire comprendre à leurs voisins que non, tous les arabes ne sont pas des terroristes.

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Malgré un thème difficile, le film reste léger, élégant, sans jamais perdre pour autant tout son réalisme. Pas une seconde on ne sombre dans du mélo, tandis que certaines scènes gardent tout de même une saveur particulièrement amère. Ni véritable happy ending, ni drame, Amerrika s’avère tout de même une excellente comédie, agrémentée de dialogues savoureux.

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Un sourire inoubliable

On se souvient des magnifiques performances de Hiam Abbass dans Free Zone de Amos Gitaï en 2005 et dans Les Citronniers de Eran Riklis en 2008. Cette fois, la sublime actrice se glisse dans la peau du second rôle de Amerrika, et se retrouve totalement éclipsée par une véritable révélation : Nisreen Faour. La plantureuse actrice rayonne, et marque l’écran de son jeu si naturel. Elle incarne un personnage enthousiaste et resplendissant comme on en voit trop peu. Rien que pour sa prestation, le film vaut le détour.

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Mais pas que. En même temps qu’une belle réflexion sur le racisme, Amerrika est l’occasion de passer un délicieux moment, entre rire et larmes.

Date de sortie : 17 juin 2009

Réalisé par Cherien Dabis