[Critique] Toy Boy

Par Leblogcine

Ne vous méprenez pas : si l’affiche indique vaguement quelque chose entre le teen-movie et la comédie romantique, le film, lui, s’approche plus de la comédie noire.  Toy Boy, malgré son caractère fortement érotique ici ou là, est un film plutôt intelligent et original.

Billets verts et billets doux

Niki est beau, jeune, a un charme fou, et il le sait. Parti sans un sous en poche pour Hollywood, il mène une vie de débauche largement financée par ses riches conquêtes féminines. Sexe, argent, et belles filles, tel est son quotidien jusqu’à sa rencontre avec Heather, elle aussi habituée à vivre aux crochets de milliardaires. Et si c’était l’amour, le vrai ? Et si c’était l’occasion pour ce gigolo SDF de se poser et fonder une famille ?

La scénario rappelle fortement Hors de Prix, la comédie de Pierre Salvadori avec Gad Elmaleh et Audrey Tautou. Toutefois, les deux films n’ont en commun que leur pitch. Bien plus cruel et sombre, bien moins grand public, Toy Boy démontre les travers d’un monde dominé par les billets verts et le sexe. La première partie du film n’est qu’une succession aguicheuse de scènes particulièrement chaudes et de visions de belles jeunes femmes dénudées, histoire de poser l’ambiance. Par la suite, on assiste à la déchéance progressive d’un héros pour lequel on a de plus en plus de sympathie, jusqu’à une fin entre drame et happy end.

Sourire ravageur

L’acteur principal, c’est Ashton Kutcher, le débile Kelso de l’excellente série That’s 70’s Show. Et rien que parce qu’on se souvient de ce personnage, on ne peut être que bluffé par le naturel avec lequel il endosse le rôle de Niki. Méconnaissable, totalement à l’aise, il nous emmène dès le début de la narration dans un monde très extrême, qu’il nous rend pratiquement normal. Il joue avec la caméra au point que, messieurs, il faudra retenir votre copine à chaque sourire du beau gosse. Côté actrices, Anne Heche s’impose face à cette figure masculine avec une certaine gravité, mais on ne peut pas en dire autant de ses collègues, qui, bien que ravissantes, passent un peu incognito.

Au final

Ce n’est pas LE film à voir cet été, mais il est suffisamment surprenant et hors du commun pour plaire à un cinéphile. Son humour cassant, sa verve et ses belles images en font un film idéal pour ceux qui aiment rire mais pas les comédies. Son trio gagnant humour-amour-sexe séduira aussi bien les demoiselles un peu romantiques que leur compagnon, et pour une fois, ne laissera pas un arrière-goût amer aux célibataires !

Toy Boy, réalisé par David MacKenzie

sortie le 8 juillet 2009