Après la fresque autour du Che, Steven Soderbergh a eu envie de se détendre. Retour à un esprit plus léger avec Matt Damon dans The Informant !
Autant le dire tout de suite, comme souvent dans les films de Steven Soderbergh, c’est assez bavard. Les dialogues n’en finissent pas. Des fois ça marrant (les mensonges à rallonge de Damon), mais ça devient vite lassant. Surtout parce que ce n’est pas vraiment utile et que ça embrouille inutilement l’intrigue. Du coup, le rythme du film en pâtit pas mal et c’est assez longuet. Heureusement l’atmosphère de début des années 90 est bien retranscrite et est assez amusante. Surtout que l’on n’a pas encore l’habitude de voir cette période dans les films. C’est donc dans la bonne humeur que se déroule l’histoire.
Mais malgré ses petites longueurs, il y a quelque chose qui nous donne envie d’aller jusqu’au bout de cette histoire. Et ce petit quelque chose, c’est bien la performance de Dam Damon. Pour l’occasion, il a prit quelques kilos et adopte un look rétro bien d’époque mais surtout, il incarne à la perfection le personnage de Mark Whitacre. Naïf, au fond très gentil, on se doute qu’il cherche quand même quelque chose en dénonçant sa boite au FBI. Damon a le talent de délivrer au fur et à mesure les mensonges en nous faisant toujours rire. Ce faussaire de génie qui ne peut s’empêcher de mentir pour profiter illégalement de sa relation avec le FBI est totalement attachant. Du coup on ne peut pas lui en vouloir même si ce qu’il fait n’est pas bien. C’est un imposteur doux-amer qui pourrait bien valoir à son interprète un golden globe.
A signaler également le retour devant la caméra de Scott Bakula. Après être apparu en guest-star dans Chuck, l’acteur phare de Code Quantum semble vouloir revenir dans des seconds rôles savoureux et ça fait plaisir.
Voilà donc un bon petit film, mineur dans la carrière du cinéaste, qui fait passer un bon moment et nous permet de voir une autre facette du jeu de Matt Damon. Juste pour ce dernier point, ça vaut le coup.