Culte du Dimanche : Les Dents de la Mer

Par Fredp @FredMyscreens

Plus de 30 ans au compteur et pourtant ce film qui a traumatisé des millions de personnes n’a pas besoin de remake. Normal, c’est un Spielberg : Les Dents de la Mer.

A l’origine, Jaws est un livre de Peter Benchley. Mais avant même la sortie de l’ouvrage, les producteurs y ont vu un tel potentiel qu’ils en ont confié la réalisation à un jeune qui monte. Après le succès d’estime de Duel, Steven Spielberg est désigné et le voilà donc aux commande de ce qui deviendra l’un des meilleurs film de suspens de tous les temps.

Et pourtant, c’était mal parti puisque les producteurs voulaient au départ des stars dans ce film estival. De ce côté, Spielberg a réussi à obtenir les acteurs qu’il désirait. Moins connus mais tout aussi doués, Roy Scheider, Richard Dreyffus et Robert Shaw permettront à chacun de s’identifier à l’un des personnages (le scientifique aventurier, le père de famille, le survivant guerrier). Mais un acteur fut particulièrement difficile à diriger. Il s’agit bien évidemment de Bruce, le requin. L’animatronique n’était pas alors au top et le requin-robot tombait systématiquement en panne. Bien lui en a pris puisque son absence des images nous fera beaucoup plus peur qu’une présence grand-guignolesque.

Évidemment, il est inutile de rappeler les détails de l’histoire de cette station balnéaire où un requin sème la terreur. Le pitch est lui-même le meilleur vendeur du film. Et ça a bien marché. Il faut dire qu’avec la réalisation au suspens insoutenable de Spielberg et la célèbres partition musicale de John Williams (les 2 notes les plus effrayantes de l’histoire du cinéma lui ont d’ailleurs valu un oscar), la terreur était bien présente dans les salles. De la célèbre séquence d’ouverture avec cette baigneuse qui se fera dévorer sans que l’on ne voit rien à la révélation surprise du requin en arrière plan lors de la poursuite, le suspens est toujours au maximum. Si présent qu’une bonne partie des spectateurs n’aura pas vraiment envie de se baigner dans la mer en cet été 1975.

Mais Spielberg n’oublie pas d’intégrer dans cette histoire une dimension humaine. Le thème de la famille qui se décompose est une constante dans son oeuvre et est ici bien présent à travers la relation père-fils Brody mais également au travers des morts causées par le requin : la femme, l’enfant (que sa mère, apparemment célibataire puisqu’on ne verra jamais le père, cherche à venger) et l’homme.

Au final, le succès est tel qu’il sera le premier film à amasser plus de 100 millions de dollars au box-office. Le film sera certes critiqué pour sa violence et son scénario peu épais, mais son efficacité redoutable mettra tout le monde d’accord. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’il sera défini plus tard comme le premier blockbuster du cinéma. Une révolution pour le système hollywoodien.

Aujourd’hui encore, le film fait toujours son effet et n’a pas vraiment vieilli. Un remake comme il s’en fait beaucoup aujourd’hui serait donc inutile. D’autant plus que le film reste tout de même le 7e plus gros succès de tous les temps (en tenant compte de l’inflation), et figure dans tous les classements comme une référence. Sans oublier la phrase culte de Brody, « Il nous faudrait un plus gros bateau» .

Après ce succès, Spielberg sera donc le réalisateur chouchou d’hollywood pour réaliser des films d’envergure mais il aura également le choix de réaliser des films plus personnels. Ce qu’il fera tout de suite avec Rencontres du Troisième Type.

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