Micmacs à Tire-Larigot, la critique

Par Fredp @FredMyscreens

Après 5 ans d’attente, Jean-Pierre Jeunet revient avec Dany Boon pour Micmacs à Tire-Larigot. Que dire si ce n’est que c’est du pur Jeunet !

Comment faire pour s’assurer du succès d’un film ? C’est simple, vous prenez le réalisateur qui a réalisé un grand succès populaire (Amélie Poulain) et un acteur qui en a fait un autre (les Ch’tis). Mais heureusement,  Micmacs à Tire-Larigot, c’est quand même un peu plus que cette simple addition.

Dany Boon campe donc ici Bazil, un employé de vidéo-club qui se prend en balle dans la tête. Alors qu’il a tout perdu, il va se lier d’amitié avec une bande de bras cassés et décider de se venger des 2 sociétés de ventes d’arme responsables de son malheur. L’occasion pour le spectateurs d’assister à des magouilles dans la bonne humeur.

Si une chose vient d’emblée à l’esprit dès le début de la projection, c’est bien qu’il s’agit d’un film de Jean-Pierre Jeunet. Filtre jaune (un peu trop présent mais, c’est JP) et esthétique et mouvements de caméra ultra-léchés, anecdotes dans lesquelles chacun se reconnaitra, un Paris quasi-intemporel, des personnages avec des vraies gueules et caractères, tout y est. Pour ceux qui adorent Jeunet, ce sera donc un pur bonheur, pour ceux qui n’aiment pas, tant pis pour eux. Ce qui est étonnant, c’est qu’après le bonheur d’Amélie et la tristesse du Long Dimanche, on se retrouve ici avec un esprit plus proche de la collaboration de Jeunet avec Caro des débuts. Et ça, c’est pas mal.

Du côté des comédiens, le casting est parfait. Au premier rang, Dany Boon s’en sort très bien dans le rôle de Bazil, touchant sans faire de Boon. Jeunet a la capacité de driver les humoristes pour en faire de bons comédiens qui camperont leur personnage avec une vraie âme (comme il l’avait fait pour Jamel dans Amélie), et du coup on ne pense pas un seul instant aux Ch’tis en voyant Dany Boon. A côté de lui, ont retrouve toute une clique avec des comédiens habitués à l’univers de Jeunet comme Dominique Pinon, Yolande Moreau ou André Dussolier et quelques petits nouveaux comme Julie Ferrier, Omar Sy, Jean-Pierre Marielle et bien d’autres. Ils sont tous impeccables et attachants, chacun avec son caractère, sa petite histoire, son rôle à jouer dans la magouille mise en place par Bazil. Le plus drôle étant Redmington (Omar), le vrai dictionnaire d’expressions. Toute la bande fonctionne à merveille dans cette histoire remplie de répliques bien écrites et de situations cocasses.

Toutefois, en plus d’une petite histoire d’amour inutile entre Bazil et la môme caoutchouc, quelque chose peu déranger un peu à la vision du film. Cette petite chose, c’est que l’on s’attendait peut-être un manque de nouveauté et de surprise de la part de Jeunet. Non pas que le film ne soit pas intéressant, loin de là. Mais on est en terrain bien connu et si l’on prend plaisir à s’y balader, il nous manque un petit soupçon d’aventure, d’âme, qui nous y ferait rester bien plus longtemps. En d’autres termes, le cahier des charges est bien rempli mais on n’en déborde pas vraiment. Mais ne boudons pas ce plaisir car ces Micmacs à Tire-Larigot sont quand même très agréables à suivre. C’est du pur Jeunet comme on s’y attendait.