Clones (Surrogates en VO) a tout du blockbuster américain. Un acteur principal, Bruce Willis, abonné aux films cultes, un producteur, Disney, rarement en bas du box-office, et un réalisateur, Jonathan Mostow, qui a travaillé sur des films d’actions à gros budget… Possiblement culte ?
Dolly peut retourner dans son étable
Les « clones » sont la nouvelle technologie à la mode. Sortir de chez soi, avoir des super-capacités, être beau et jeune à jamais, et resistant à tout… sans bouger de son fauteuil. Plus de maladie, plus de crime : le paradis est pratiquement atteint pour les milliards d’êtres humains qui utilisent des substituts. Deux agents du FBI enquêtent pourtant sur une machination visant à tuer les êtres humains via leurs clones, rendant de ce fait les substituts plus dangereux encore !
Hors des cases
Adaptation d’un comic-book, Clones s’est un peu détaché de la trame principale, concentrée sur l’influence du virtuel sur le réel, et flirte avec le film d’action à gros budget. Son côté « action » lui réussit, et s’il ne creuse pas assez la complexité des relations entre êtres humains, il gère très bien son côté « thriller ». L’intrigue, sur plusieurs niveaux, surprend jusqu’au final, grandiose bien que conventionnel. Elle nous marque d’autant plus par la proximité de la situation fictionnelle avec notre propre réalité.
Et Bruce Willis sauva le monde (encore)
S’il ne devait y avoir qu’une raison de voir Clones, ce serait ses acteurs. Bruce Willis incarne à la perfection le classique policier qui frôle le hors-la-loi, avec toutefois une nuance : cette fois il doit se composer deux personnages radicalement différents, à savoir le clone-parfait et l’homme-déchet. Il s’en sort très bien, tout comme ses collègues, notamment grâce à un fabuleux travail de maquillage. Radha Mitchell et Rosamund Pike tirent leur épingle du jeu dans des rôles féminins très présents, et les apparitions de James Cromwell sont un régal.
Au final
Clones s’est arrêté à mi-chemin entre l’échec et la réussite. Il survole correctement un thème de SF passionnant, se sert de bons acteurs, d’une réalisation honnête et d’un bon budget. Toutefois, on peu se sentir déçu par sa courte durée (même pas une heure et demie!) qui ne laisse vraiment pas le temps aux personnages d’exister. En bref, Jonathan Mostow semble une fois encore réaliser un film qui plaira aux moins exigeants, et à eux seulement.