A l’occasion de la sortie de son Drôle de Noël de Scrooge mercredi dernier, revenons donc sur un film culte de Robert Zemeckis dans lequel il repoussait déjà les techniques de l’animation : Qui veut la peau de Roger Rabbit.
1985. Retour vers le futur consacre Robert Zemeckis comme une valeur sûre de l’entertainement Hollywoodien aux côté de ses amis Spielberg et Lucas. Il va alors plancher sur un projet assez inédit et ambitieux combinant prise de vues réèles et animation : Qui veut la peau de Roger Rabbit.
Pour ce qui est de l’histoire, nous avons ici affaire à un récit assez original puisqu’il mélange film noir à ambiance James Ellroy et l’univers des toons (puisque ceux-ci existent réellement). Le détective campé par Bob Hoskins a donc perdu son frère et sombré dans l’alcool mais doit donc mener l’enquête sur la mort d’un magnat d’Hollywood que notre fameux Roger aurait assassiné pour devenir le dirigeant de Toonville.
Bien évidemment, la technique pour mener à bien cette histoire a déjà été utilisée par Disney sur plusieurs films comme Mary Poppins ou Peter et Eliott mais reste dans l’ensemble assez peu commune, surtout dans les années 80. L’aspect inédit réside ici dans l’utilisation des toons à profusion et leur interaction jusque là inédite avec les décors et les acteurs. Jamais ils n’avaient aussi bien intégrés à leur environnement. D’autant plus que cela était ici indispensable au récit puisque nous nous trouvons dans un environnement réaliste. C’est donc l’une des premières fois qu’un acteur devait évoluer sur fond bleu et imaginer un partenaire de jeu virtuel qu’il devrait toucher et à qui il devait parler tout au long du film. Grâce au jeu génial de Bob Hoskins, aux efforts particuliers sur les dessins et l’animation d’éléments réels sur le plateau, le film est une véritable réussite technique. Encore aujourd’hui, le film est vraiment bien foutu et à très bien vieilli (la bonne idée d’avoir planté le décor dans les années 40 y est aussi pour beaucoup, rendant l’ensemble harmonieux).
Mais il ne faut pas que la technique pour faire un film culte. Il faut aussi une histoire cool, des acteurs et des personnages au top. Alors si du côté de l’histoire, c’est plutôt sympa mais sans non plus aller à l’extrême, du côté des personnages, on se lâche totalement. Évidemment, tout le monde a en mémoire Roger, le lapin délirant entre Warner et Tex Avery (à la voix inimitable de Charles Fleischer) et surtout sa femme, la plantureuse Jessica Rabbit, au look purement film noir combiné à celui de Tex Avery. C’est aussi le retour du barré Christopher Lloyd (Doc de Retour vers le Futur, fidèle de Zemeckis) dans le rôle du grand méchant barjo et inventeur de la mortelle « trempette» .
Mais côté personnages, ce qui est plus surprenant, c’est de voir que Disney, Warner et Tex Avery on tous donné leur accord pour laisser leurs personnages apparaitre dans le film (la seule condition étant un temps de présence égal pour chacun). On a donc droit à deux scènes mémorable comme Mickey et Bug Bunny sautant en parachute ou Donald et Daffy Duck se battant avec leurs pianos.
Alors au final, certes, Qui veut la peau de Roger Rabbit, n’est peut-être pas un grand chef d’œuvre du 7e art, mais il aura tout de même bénéficié d’un très fort capital sympathie et d’un bon succès au box-office. Mais surtout il nous permet de mieux comprendre l’orientation actuelle de Zemeckis dans la performance capture et est à saluer pour sa performance technique de l’époque où les ordinateur ne mettaient pas encore leur nez dans tous les film. De quoi avoir tout de même le statut de film culte.