La Route, la critique

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Parce que La Route est un livre intense et ultra primé, son adaptation au cinéma était attendue au tournant. Un défi relevé haut la main qui nous donne un film bouleversant.

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A l’origine, il y a un roman, La Route de Cormac McCarthy (auteur de No Country for Old Men, déjà brillamment adapté par les frères Coen), une oeuvre crépusculaire racontant le parcours d’un père et son fils dans un monde post-apocalyptique. Récompensé par le prix Pulitzer, le roman offre une lecture sombre de l’avenir de l’homme en milieu hostile et en même temps tout l’espoir que l’on peut porter sur ses enfants avec une relation père-fils intense. Il faudra donc tout le talent de John Hillcoat (réalisateur australien encore inconnu mais très estimé avec The Proposition que nous pourrons découvrir le 16 décembre) pour mener à bien le projet d’une adaptation au cinéma.

Dès les premières images, on est surprit de voir le roman prendre vie. Les paysages apocalyptiques, ce monde de cendres, sans soleil, aux immeubles détruits, aux arbres morts est tel qu’imaginé à la lecture du livre. Au milieu de ces ruines, un père et son fils font route vers le sud. La route est longue, difficile. A la recherche perpétuelle de nourriture tout en voulant échapper aux autres groupes d’humains  devenus (pour beaucoup) cannibales. Un père et un fils dont nous ne connaitrons jamais les noms mais auxquels on s’attachera tout de suite tant la relation qu’ils partagent est forte et proche de ce que tout parent peu ressentir. De ce côté, l’adaptation est en tout point fidèle au roman.

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La seule différence est la présence un peu plus prononcée de la mère dans les flash-back. Une mère qui ne voulait pas que son fils vive dans ce monde et qui abandonnera sa famille. Mais cette présence importante n’est en aucun cas une trahison puisqu’elle renforce le drame vécu par le père et le fils. Avec leur lutte, leur parcours et leur relation, ces deux personnages portent beaucoup de questions sur notre nature d’humains et de parents. Pourrions-nous vivre dans un tel monde ? Comment tout transmettre à notre enfant pour qu’il survive dans ce monde hostile lorsque l’on va disparaitre ? Jusqu’où peut-on aller pour protéger et nourrir notre famille ?

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Ajoutez à cela que les comédiens sont tous d’une justesse époustouflante. Viggo Mortensen était évident dans le rôle et le rempli à merveille, il n’y a que lui pour faire passer autant d’émotion dans ces regards et ces mots et porter ainsi à ses côté, le jeune Kodi Smit-McPhee, petit prodige d’une intensité incroyable. Ce duo fonctionne à merveille et ils rendent à eux deux cette histoire et cette relation uniques et terriblement touchantes. Ils rencontreront sur leur chemin un Robert Duvall méconnaissable et un Guy Pearce ambigu jusqu’au dernières images plus réconfortantes. Quand aux flash-back, Charlize Theron y apporte une luminosité qui s’éteindra peu à peu.

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Dans ce drame bouleversant, des émotions intenses se dégagent de certaines scènes, entre mélancolie nostalgique (le coca-cola ou le garde-manger), l’horreur (la maison des cannibales) et le désespoir permanent. Mais au final, malgré toute la mélancolie qu’il se dégage du récit, l’espoir surgira, en espérant un monde meilleur où il reste encore des gentils dans ce monde.

La Route est donc plus qu’un simple récit. C’est un parcours mené avec le cœur d’un homme et de son fils qui cherchent à survivre. Une experience émotionnelle hors norme et bouleversante sans être larmoyante, simplement profondément humaine. C’est simple, lorsqu’arrive le générique de fin, on a du mal à quitter son siège.