Esther, la critique

Par Fredp @FredMyscreens

Quelque chose ne va pas chez Esther, c’est ce que dit l’affiche du film sur son héroïne. C’est aussi ce que l’on peut dire au sujet du film.

La branche du cinéma d’horreur avec enfant maléfique est ultra-balisée et, disons-le tout de suite, Esther ne s’en démarque pas beaucoup. Il s’agit d’une énième histoire d’un couple à problèmes qui adopte une gamine qui cache un gros secret et se révèlera assez méchante. Pas très original sur le fond donc.

Et pourtant, au début, on a envie d’y croire parce que la gamine est vraiment ambiguë et son interprétation par la jeune Isabelle Furman est plutôt pas mal dans ce rôle. Mais à côté quelque chose ne va vraiment pas bien. Que ce soit l’ interprétation des adultes au plus bas , la mise en scène de Jaume Collet-Serra hyper plate ou encore le scénario longuet et bien trop balisé.

En effet, Vera Farmiga joue le rôle de la mère qui a la volonté mais cumule les problèmes (alcool, fausse couche, accident d’un gamin) pour que personne ne la prenne au sérieux et Peter Sarsgaard n’est là que pour sauter sa femme avec le regard vide, sans émotion. Heureusement, les enfants sont attachants et grâce à eux on pourra ressentir quelque chose de temps en temps.
D’un autre côté, si Jaume Collet-Serra s’en était plutôt bien sorti dans la Maison de Cire en jouant le second degré, ici, c’est très (trop) classique pour élever notre intérêt. Du coup, ce qui aurait pu être une bonne surprise souffre d’un développement assez laborieux qui ne suscitera notre intérêt que lors de la révélation du secret de la gamine. Alors le film s’embarque d’un coup dans le slasher pour soulager tout le monde en foutant enfin une bonne torgnole à la peste (il était temps !).

Résultat, en étant pas trop exigeant, le film passera comme un lettre à la poste mais il ne faudrait pas en augmenter le prix du timbre car de toute façon, on ne s’en rappelera pas vraiment le lendemain. Mais ce n’est certainement pas le thriller de l’année, encore moins le film à gamin effrayant de la décennie. C’est comme ça, quelque chose ne va pas chez Esther.