Culte du dimanche, Le Roi Lion

Par Fredp @FredMyscreens

Disney s’apprête à sortir La Princesse et la Grenouille, représentant le retour du studio à l’animation traditionnelle. L’occasion de revenir sur le plus gros succès de la firme au oreilles de Mickey : Le Roi Lion.

Au début des années 90, les studios Disney sortent coup sur coup deux classiques de l’animation : La Belle et la Bête puis Aladdin. Des films de grande qualité et au succès mérité. L’arrivée du Roi Lion en 1994 marque alors le point culminant du studio.

En effet, non seulement le film est une réussite artistique mais également un incroyable succès auprès du public, à tel point qu’il deviendra à l’époque l’un des plus grands succès de tous les temps (jusqu’à l’arrivée de certains Titanic, Harry Potter, Seigneur des Anneaux). Alors pourquoi un tel succès ? C’est bien simple. Pour la première fois, Disney ne met aucun humain dans l’histoire. Et pourtant, il s’agit d’un parallèle incroyable avec les histoires de royauté et de succession moyenâgeuse. Mais au travers des animaux, il est bien plus facile de faire passer cette histoire adulte auprès d’un public de 7 à 77 ans sur l’ensemble du globe, surtout avec des thèmes forts.

On aura beau dire qu’il s’agit d’une copie du Roi Léo d’Ozamu Tezuka (ce qui est vrai), c’est la dimension shakespearienne qui ressort de cette histoire. Un jeune prince pense avoir tué son père (il s’agit même du premier mort à l’écran dans un Disney … oui, dans Bambi, la mort de la mère est suggéré hors champ) alors qu’il s’agit du méfait de son oncle pour prendre le pouvoir. Se sentant coupable, le jeune prince s’exile avant de venir reprendre son trône. Cette histoire est vraiment universelle et compréhensible par tous, avec des niveaux de lecture multiples (les animaux et gags pour les plus jeunes, la douce révolte et les doutes de Simba pour les ados et les valeurs et clins d’oeils pour les adultes). Et grâce à Disney, elle est installée de manière magistrale.

Il n’y a qu’à voir la séquence d’introduction débutant sur les chants africains qui nous entrainent directement dans la savane pour fêter la naissance du jeune Simba. Une grande puissance ce dégage de cette scène mémorable qui nous fait entrer dans le vif du sujet. Et pour la suite, les réalisateurs Roger Allers et Rob Minkoff nous racontent leur histoire royale avec rythme, humour et grandes émotions dignes des meilleurs Disney. Ainsi ils créent des personnages secondaires marquants un thème original (de Zazu à Timon & Pumba en passant par les hyènes) et racontent pour Mickey (j’entends par là qu’il s’agit d’une histoire sur les responsabilités et non dirigée par l’amour).

L’un des autres points forts du film est sans conteste sa bande-originale. Que ce soit la musique (et le thème musical puissant) de Hans Zimmer ou les chansons de Tim Rice et Elton John, la composition a de quoi retenir grandement notre attention et n’est jamais mièvre comme peuvent l’être les chants de princesse traditionnels chez Disney. Les récompenses (oscars et golden globe) pleuvent alors pour cette bande-son.

Au final, Le Roi Lion aura marqué une génération entière, souvent en étant leur point d’entrée dans le cinéma. Comme beaucoup de grandes réussites de l’animation, le film n’a pas pris une ride et ses dérivés sont encore aujourd’hui de grands succès (il n’y a qu’à voir la durée de vie du spectacle musical de Broadway). Du coup, il reste encore le long-métrage en animation traditionnelle qui a remporté le plus grand succès de tous les temps et son Golden Globe n’est pas volé. Forcément, ce Roi Lion est donc devenu culte.