Mr Nobody, la critique

Par Fredp @FredMyscreens

Il était très attendu cet étrange Mr Nobody. Et Jaco Van Dormael a tous les moyens en sa possession pour nous offrir une vision unique de la vie … un peu trop unique justement.

Il y a des réalisateurs qui se font rares pour présenter des films de qualité. Le belge Jaco Van Dormael (Toto le héros, Le Huitième Jour) est de ceux là. Pour son retour avec Mr Nobody, il aura travaillé 7 ans sur le scénario et bénéficier de l’un des plus gros budgets européens pour un film de ces dernières années.

Le résultat de cet investissement financier et personnel hors norme est une histoire étonnante. Dans un futur aseptisé où les humains sont devenus immortel, Nemo, le dernier mortel en fin de vie, raconte sa vie. Ou plutôt ses vies. Car il a vécu tant de choses depuis qu’il a dû choisir entre partir avec sa mère ou son père en étant enfant.

Une histoire vraiment touchante donc puisque toutes ses vies sont faites d’instants toujours forts. Une histoire originale avec son infinité de possibilités qui s’offrent au héros. Une histoire mise en scène de manière originale et visuellement étonnante. Mais une histoire trop confuse pour en ressentir l’émotion jusqu’au bout.

En effet, si le réalisateur manie bien la caméra pour nous offrir des plans originaux, de toute beauté et pleins de poésie (techniquement, le film est une véritable réussie et un grand enchantement pour les mirettes), c’est du côté de l’histoire que ça pèche. Car malheureusement, malgré les prestations impeccables de Jared Leto, Sarah Polley, Diane Kruger, et Rhys Evans, le réalisateur est assez bordélique dans sa manière de nous conter l’histoire. Du coup, ce qui aurait pu être un récit sur la vie et l’amour d’une force exceptionnelle est fortement atténué par les effets de styles et l’abus de non-linéarité de l’histoire rendant le film assez long.

Dommage car si Jaco Van Dormael n’avait pas eu les yeux plus gros que le ventre, ce film aurait été un chef d’œuvre. Du coup, ce ne sera qu’un essai à l’intérêt indéniable mais trop experimental pour nous remplir d’émotions.

PS: Merci à Obiwi de m’avoir permis de découvrir le film en avant-première lors du Festival de l’Industrie du Rêve en décembre dernier.