Coup de coeur pour Bright Star de Jane Campion

Coup de coeur pour Bright Star de Jane Campion

Gros coup de cœur pour le septième opus de la cinéaste néozélandaise qui retrace l’histoire d’amour entre le poète anglais John Keats et sa jeune voisine. Premières images de cette véritable ode au romantisme qui vient de sortir sur nos écrans.

En vingt années de carrière, Jane Campion n’a signé que sept longs-métrages mais ils sont tous remarquables. Après avoir étudié l’anthropologie et la peinture, elle fait ses armes de réalisatrice à la télévision australienne au début des années quatre-vingt. Dès son premier court-métrage, An Exercise in Discipline – Peel (1986), elle se fait remarquer au Festival de Cannes. Elle reviendra y présenter son premier long-métrage, Sweetie, en 1989 mais c’est l’année suivante que sa carrière explose avec An Angel at my table (Prix Spécial du Jury à Venise), biopic dédié à la romancière néo-zélandaise Janet Frame.

En 1992, Jane Campion devient la première réalisatrice à décrocher la Palme d’Or à Cannes, grâce à son magnétique The piano, qui récoltera plus de trente prix internationaux. La cinéaste adapte ensuite The Portrait of a lady d’Henry James (1996), avant de livrer un road-movie philosophique, Holy Smoke qui sera encensé par la presse mais boudé par le public.

En 2003, Jane Campion rompt avec son style habituel. In the cut, thriller érotique peine, malgré ses qualités, à trouver son public.
Sans doute par besoin de se ressourcer, la réalisatrice signe quelques courts-métrages et se plonge dans diverses lectures, dont celle de la biographie du jeune poète anglais John Keats par Andrew Motion. Elle est bouleversée par l’histoire d’amour qui se noue entre le poète et une jeune fille, Fanny Brawne, idylle brutalement interrompue par la maladie qui emporte Keats trois ans plus tard, à l’âge de vingt-cinq ans.

Coup de coeur pour Bright Star de Jane Campion

En 2009, Jane Campion présente au Festival de Cannes Bright Star, film dédié à cette passion entre un poète sur le point de signer sa plus grande œuvre et sa muse, une jeune fille bien plus séduite par la jeune homme fantasque que par l’auteur. Ce superbe long-métrage évite les clichés et lourdeurs souvent attachés aux films de ce genre, filmant avec subtilité et pudeur les émois de ses protagonistes, leur obsession grandissante l’un pour l’autre. C’est une ode au romantisme au vrai sens du terme: une célébration de la nature, une exploration des sens et des émotions qui nourrit la poésie. La culture artistique de la cinéaste est à son apogée dans ce septième opus, et le travail de son directeur de la photographie, Greig Fraser, est époustouflant.

Le film étant enfin en salles, je vous invite vivement à le découvrir. Voici la bande-annonce pour vous mettre en appétit. A noter que le site officiel, conçu comme un scrapbook rassemblant souvenirs de tournage et sources d’inspiration de la cinéaste, vaut vraiment le détour!