Il y a des films comme ça qui ne sont pas forcément cultes, mais qui auront marqué quelques spectateurs. Pour moi, Across the Universe aura été la découverte d’une pépite que peu de monde s’arrache.
Oui, pour une fois, le culte du dimanche ne s’intéresse pas à un grand film adulé de toutes les critique et le public. Across the Universe n’aura pas changé l’histoire du cinéma et n’aura sûrement jamais le statut de film culte. Néanmoins, lorsque j’ai découvert le film, ce fut pour moi une révélation, un véritable coup de coeur.
Mais qu’est-ce donc qu’Across the Universe ? Il s’agit du dernier film de Julie Taymor sorti en 2007. Une comédie musicale entièrement basée sur la musique des Beatles. Et c’est là que ça devient culte. Car la réalisatrice arrive à mettre en scène, de manière souvent inventive, avec un véritable sens artistique, une histoire qui tient bien la route avec des personnages attachants seulement avec les chansons des Fab Four.
Évidemment, l’histoire se déroule donc dans les années 60 (normal puisque les Beatles sont définis comme la bande-originale des sixties), alors que les USA s’embourbent dans le Viet-Nam et que le mouvement hippie gagne du terrain. Jude débarque d’Angleterre pour retrouver son père et fait la rencontre de Max et Lucy. Bien entendu, Jude et Lucy tomberont amoureux mais des obstacles seront à surmonter (Max qui part au Viet-Nam, Lucy qui devient militante alors que Jude n’a pas de cause à défendre …).
Si l’histoire est assez classique pour une comédie musicale mais toujours intéressante (grâce au contexte), c’est sa mise en image et son rythme enlevé qui emportent l’adhésion. Car oui, Julie Taymor arrive à nous présenter des tableaux magnifiques avec les chansons des Beatles toujours bien choisies et utilisées aux bons moments. Ainsi, plusieurs temps forts pourront marquer le spectateur. Que ce soit le magnifique Let it Be façon gospel racontant les émeutes de Détroit et l’enterrement du petit ami de Lucy, l’énervé I want You relayant l’appel de l’Oncle Sam, Strawberry Fields Forever mettant en parallèle les visions de Max et Jude ou encore Happiness is a Warm Gun pour le retour de Max du Viet-Nam et évidemment la conclusion du film sur All you need is Love, tous ces instants sont de pur régals pour les yeux et les oreilles. Seul le passage du cirque de Mr Kite plombera un peu le film au milieu.
D’ailleurs, on peut noter les impeccables prestations des acteurs qui tiennent bien leur rôles, mais surtout, chantent avec convictions les chansons des 4 garçons dans le vent sans jamais les trahir. Ainsi, Evan Rachel Wood, Jim Sturgess, Joe Anderton et les autres seconds rôles (portant tous des noms figurant dans les chansons des Beatles comme Sadie ou Prudence) sont impeccables. Et l’apparition de guests (Joe Cocker, Salma Hayek, Bono) apporte un petit plus, un clin d’œil bienvenu.
Si le film raconte donc bien le contexte des sixties, il nous permet donc aussi de plonger dans la musique des Beatles avec une facilité déconcertante. Car ces versions modernes, réarrangées dans le plus grand respect (et avec l’approbation de Paul McCartney) titillent aussi la curiosité et donnent sacrément envie d’en savoir plus sur la discographie de John Lennon, McCartney and co. C’est avec ce film qu’on se rend compte de l’impact qu’a pu avoir leur musique à l’époque et la variété de titres qu’ils pouvaient produire.
Au final, comme je le disais, Across the Universe n’est peut-être pas un grand film culte mais peut facilement devenir un coup de coeur. Une comédie musicale sans autre prétention que de raconter une histoire universelle avec la musique toute aussi universelle des Beatles. Rien de mieux pour découvrir les années 60 hippies et s’intéresser à la discographie des Fab Four en se sentant beaucoup plus heureux à la fin. C’est déjà pas mal pour un petit film.