Une ville des Etats-Unis, 1974…
Jimmy, flic infiltré dans une organisation criminelle qui inonde les quartiers noirs d’une drogue particulièrement nocive, est assassiné par les hommes de mains de son mystérieux chef. Manque de chance pour eux, il s’agissait du frère de Black Dynamite, un ancien agent de la CIA, qui n’aime rien tant que de faire régner la justice armé de son colt magnum 44. et de son fidèle nunchaku. Autant dire que ça va barder…
L’intrigue de Black Dynamite, entre polar et film de kung-fu, rappellera aux cinéphiles certaines pépites du cinéma bis des années 1970 et de l’âge d’or de la Blaxploitation (1). Le film de Scott Sanders est en effet un hommage appuyé à Shaft, Coffy la panthère de Harlem, Foxy Brown, et autres Sugar Hill. Pas un hommage « sérieux » comme le Jackie Brown de Quentin Tarantino, plutôt une parodie vintage dans le style des OSS 117 de Michel Hazanavicius, respectant les codes esthétiques et les effets de jeu de l’époque.
On savoure les allusions aux films de l’époque, on sourit au jeu volontairement outrancier des acteurs, ici totalement autorisé. L’acteur Michael Jai White – également inspirateur et co-auteur du scénario – s’en donne d’ailleurs à cœur joie dans le rôle-titre, balançant vannes pince-sans-rire et coup de lattes ravageurs avec beaucoup de conviction et entraînant le reste des comédiens dans son sillage, d’Arsenio Hall à Tommy Davidson. La touche de charme étant apportée par la très mimi Salli Richardson.
Le problème, c’est que, faute d’un scénario très cohérent, l’exercice de style finit assez vite par tourner en rond. Les gags deviennent redondants et on se désintéresse progressivement d’une intrigue trop confuse pour convaincre.
Mais heureusement, Sanders et ses coscénaristes Byron Minns et Michael Jai White, réussissent à relancer la machine dans la dernière partie, en faisant basculer le film dans le grand n’importe quoi, le nonsense tellement énorme qu’il en devient irrésistible. Black Dynamite résout l’enquête avec l’aide de ses acolytes, en faisant appel à leur maîtrise de l’argot, leurs connaissances musicales, la mythologie grecque et romaine, et une science du raisonnement infaillible ! Une scène d’anthologie… Puis il défait un par un les big boss à la tête du complot lors de combats mouvementés, sans oublier de livrer au passage sa propre version de l’affaire du watergate et des magouilles de Richard ‘Dick la nique ‘ Nixon…
A l’instar des films de la blaxploitation auxquels il rend hommage, Black Dynamite n’est pas du grand cinéma, mais c’est malgré tout une œuvre très sympathique, parfaitement divertissante.
C’est fun, c’est déjanté, et ça fait ooooooooooooo…
(1) : la Blaxploitation est un courant culturel des années 1970, destiné à revaloriser l’image des noirs américains. Les films produits mettaient en scène des acteurs noirs et s’adressaient principalement aux communautés afro-américaines, qui se reconnaissaient dans ces œuvres parlant de leurs problèmes et aspirations, et mettant en avant leurs musiques(soul et funk).
(2) : Black Belt Jones est un film de la blaxploitation daté de 1974, mettant en scène le karatéka Jim Kelly. Un des rares films de kung-fu black.
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Black Dynamite
Réalisateur : Scott Sanders
Avec : Michael Jai White, Arsenio Hall, Salli Richardson, Byron Minns, Tommy Davidson
Origine : Etats-Unis
Genre : blaxploitation parodique
Durée : 1h30
Date de sortie France : 13/01/2010
Note pour ce film : ●●●●○○
contrepoint critique chez : Evene.com
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