[Critique] Sherlock Holmes

Par Leblogcine

Sherlock Holmes, le doux dingue détective créé par Sir Arthur Conan Doyle il y a plus d’un siècle n’en est pas à sa première adaptation. Films, séries télévisées et dessins animés ont tenté de saisir l’excentrique personnage. Cette énième version mérite-t-elle qu’on s’y arrête ?

Une enquête fantastique

Sherlock Holmes, malgré son caractère imbuvable et son comportement étrange, est le meilleur détective du Royaume-Uni. Flanqué de son ami le docteur Watson, il résout les plus grands mystères. Mais lorsque Lord Blackwood, le dernier criminel démasqué par nos héros, revient d’entre les morts pour continuer ses sombres méfaits, il leur faudra plus de jugeote que d’ordinaire pour découvrir ses secrets.

Incontestablement, le scénario reprend la veine de la plupart des histoires écrites par Doyle à la fin du XIXe siècle. Une énigme aux aspects fantastiques, qui ferait douter le moindre sceptique. Mais pas ce cher Sherlock. Si l’histoire se résume finalement à une bien maigre investigation saupoudrée de beaucoup d’action, l’esprit de l’oeuvre est tout de même conservé. La science, par le biais de la logique implacable du héros, a finalement le dessus sur les peurs mystiques populaires.

Elémentaire, mon cher Robert

S’il n’y a qu’une raison à invoquer pour aller voir ce film, c’est bien entendu la performance de Robert Downey Jr. Même si de temps en temps, on s’attend à le voir enfiler l’armure d’Iron Man, il reste très proche du personnage de roman. Drôle, ingénieux, cynique, le Sherlock Holmes de ce film ressemble beaucoup à son homologue de papier. Rien que pour cela, les amateurs des nouvelles de Doyle ne se sentiront pas floués.

A l’inverse, Jude Law passe un peu inaperçu… Ce qui finalement s’avère une lecture intéressante du personnage de Watson. De plus, la relation crypto-homosexuelle entre les deux hommes utilisée comme fil rouge de l’histoire a de quoi intriguer. Et n’est finalement pas si éloignée des personnages d’origine !

Enfin, Rachel McAdams campe une séduisante et dangereuse Irene Adler, qu’on prend plaisir à retrouver parmi les principaux protagonistes.

Docteur Watson et Mister Holmes

Cette relecture du célèbre chef d’oeuvre à toutefois de quoi surprendre. Transformer les aventures intellectuelles de Holmes en un film d’action hollywoodien, il fallait l’oser. Le pari n’est pas totalement réussi : beaucoup de libertés sont prises, les anachronismes ne manquent pas, l’intrique est légère. Il y a tout de même du bon : des combats sympathiques, une réalisation très correcte -notamment lors de la traduction des raisonnements de Holmes- et une esthétique soignée.

Au final

Sans être la meilleure des adaptations, ce Sherlock Holmes propose un point de vue rafraichissant. Le réalisateur justifie son parti-pris action-aventure par un agréable dynamisme, qui fait de ce film un divertissement correct. Sans plus.

Sherlock Holmes, de Guy Ritchie

Avec Robert Downey Jr, Jude Law, Mark Strong

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