A Serious Man, la critique

Par Fredp @FredMyscreens

Chaque année a droit à sa cuvée des frères Coen. Et pour 2010 c’est au lourd A Serious Man que nous avons droit.

Bon, je vais y aller fanco dès le départ. Le cinéma des frères Coen, c’est pas mon truc. Il y a bien eu the Big Lebowski que j’ai trouvé plutôt cool et l’atmosphère pesante de No Country for Old Men était parfaitement dans la lignée du roman de McCarthy. Mais pour leurs autres films, j’ai vraiment du mal. Et ce n’est pas avec ce Serious Man que je vais plus adhérer.

Le film commence sur une scène assez particulière qui n’a que peut de rapport avec le reste du film. Heureusement que je connaissais le sujet pour ne pas être trop surpris et me dire que c’est donc une histoire de malédiction qui poursuivra le héros et ensuite sans doute sa famille. Et ensuite, on suit donc l’histoire de cet « homme sérieux»  qui n’a vraiment pas de chance. En effet, dans la vie de Larry Gopnik, rien ne va. Sa femme demande le divorce pour vivre avec un loser, ses gamins ados ne font plus attention à lui, son frère squatte chez lui, il a des ennuis d’argent et au boulot, c’est pas la joie non plus. Bref, un gros loser comme les aiment les Coen.

Jusque là encore, ça va, mais là où çà devient long, c’est que le loser n’arrête pas de se plaindre des emmerdes qui lui tombent dessus, et là, écouter un pauvre typé gémir pendant 2 heures, c’est vraiment long. Surtout quand en plus de tout cela le milieu dans lequel se passe la (non-)action est ultra-fermé. Parce que ce qu’il faut aussi prendre en compte c’est qu’il s’agit d’une histoire très centrée sur l’humour et traditions juives. Pour peu qu’on en connaisse pas les bases, on est très vite largué car les réalisateur ne font pas l’effort de s’ouvrir au public pour que ce qu’ils racontent soit un tant soit peu compréhensible par les non initiés qui y mettent du leur et c’est bien dommage, sans compter la fin absente.

C’est dommage car je reconnais bien qu‘il y a de très bonnes choses dans ce film. A commencer par un travail sur l’image, le son et l’ambiance impeccable. C’est simple, l’ambiance est lourde et parfois poisseuse ou malsaine. En cela, ce film des frères Coen ne manque pas de personnalité et ça fait du bien de voir un film qui assume clairement son identité. L’autre point fort, une constante chez les Coen, est leur capacité de dresser le portrait des protagonistes en deux secondes avec des vraies gueules bien choisies pour les rôles. Et enfin, la prestation Michael Stuhlbarg est tout simplement parfaite dans le rôle de ce mec complètement paumé qui ne sait plus où il en est avec toutes ces emmerdes qui lui tombent sur le nez.

Voilà donc le nouveau Coen. Un mec à qui il arrive des emmerdes et qui n’arrête pas de se plaindre pendant 2 heures dans un très bel emballage. Ça plaira peut-être aux fans des Coen mais perso, j’ai rarement eu le sentiment d’être aussi peu impliqué dans l’histoire. La faute à des réalisateur trop fermés sur leur propre univers. Dommage, c’est encore pas avec que film que je vais adhérer à leur cinéma.