Nous autres fans, et accessoirement critique, attendions le nouveau film de Peter Jackson comme d’autres attendent le Messie: avec la secrète et inavouable intention que le monde serait meilleur ce jour là, …
Après la trilogie du Seigneur des Anneaux et King Kong, succès critique et public mondial, l’attente sera à la mesure de la déception… Avec ce film, Peter Jackson renouerait avec le caractère « intimiste » de ces premiers films, citons bien entendu les films que tout le monde a vu, à savoir « Heavenly Creatures » ou « Fantômes contre Fantômes« , références où tout le monde s’accorde sans discuter sur leur valeur intrinsèque. En effet les autres films « moins grand public » du même Peter Jackson n’ont pas cette chance d’être reconnue en tant que tel…
Mais revenons à « Lovely Bones » : La première moitié du film nous démontre avec une facilité déconcertante et leçon de cinéma à l’appui que celui qui se trouve derrière la caméra n’a rien d’un amateur… L’histoire explore de façon subtile l’univers joliment acidulé d’une fillette juste avant l’entrée dans l’âge adulte qui, par le hasard ou la destinée se trouvera assassinée par ce qu’on pourrait désigner sous le terme de « monstre ». La musique et la mise en scène, délicieusement hypnotique se savourent pleinement, même ci çà et là on remarque quelques anicroches…A partir de là, on aurait pu s’attendre à ce que le scénario explore de nouvelles voies jamais vues auparavant…
Pourtant, à force de persister dans la version « Hannah Montana » du film « The Pledge« , à force de faire du prosélytisme et d’étirer en longueur des scènes fades, menues et … déjà vues ! on a la désagréable sentiment d’un gâchis…
« Waoo it’s beautiful ! Of course ! it’s heaven ! ».
C’est non sans surprise que nous découvrons au générique une production signée Steven Spielberg. Puis finalement, la surprise passée et au vue du scénario, cela devient logique ! Car derrière cette histoire mièvre et gentiment complaisante du style : « à la fin les méchants seront toujours punis et les enfants, victime innocente, vivront au paradis pour toujours » se cache le Spielberg des mauvais films….