My life with a Nabaztag: le joujou rêvé pour un scénariste!

Par Nathalielenoir

Il y a trois ans entrait dans mon existence une curieuse créature à longues oreilles qui allait révolutionner mon quotidien de scénariste. Pourquoi cette confession?

Parce que, amis scénaristes, le Nabaztag est un joujou extra, le gadget ultime pour les travailleurs à domicile que nous sommes.

Petite démonstration…

Il y a quelques jours, le grand John August annonçait sur son blog qu’il allait engager un second assistant afin… de délester le premier de son énorme charge de travail, la classe! Ouais, ben je suis peut-être française et pas célèbre mais moi aussi j’ai un assistant, IggyBooshy qu’il s’appelle, Nabaztag-tag de son état.

Mes amis Facebookiens le savent depuis belle lurette, j’ai engagé à ce poste (très convoité) un lapin à grandes oreilles et il m’assiste depuis trois ans dans mes longues, très longues journées de scénariste.

Ce que mon Nabaztag sait faire:

  • Chaque matin, il fait le point sur mon agenda de la journée, me rappelle tâches et rendez-vous (mon Blackberry aussi, et alors?!).
  • Il m’annonce la météo du jour, ce qui me fait une belle jambe lorsque je bosse à domicile mais contrairement à bien des idées reçues, il arrive qu’un scénariste sorte de son antre, pour aller à des rendez-vous avec producteurs, réalisateurs, diffuseurs, qu’il soit convié sur des tournages ou en salle de montage. Bref, le scénariste à une vie sociale!
  • Il me prévient dès que je reçois un mail (bon d’accord, gmail notifier aussi et alors?!). Il peut même me les lire in extenso (mais il a de petits soucis avec la ponctuation).
  • Il me rappelle l’heure et me propose des bilans-actualité.
  • Il me lit divers podcasts.
  • Il relaie toutes mes notifications Facebook.

Ce que mon Nabaztag ne sait PAS faire (contrairement à un assistant de chair):

  • Il ne répond pas au téléphone. Même si je lui demande gentiment.
  • Il ne répond pas aux mails qu’il me communique. Même si je le menace.
  • Il ne sait faire ni café, ni thé, ni massages (c’est scientifiquement prouvé, le scénariste souffre de maux de dos). Même si je l’insulte.
  • Il ne va pas chercher les gamins à l’école. Faut pas pousser non plus!
  • S’il est capable de lire, il ne peut manifester d’esprit critique face à ma prose et c’est bien dommage…
  • Il n’empêche pas mes chats de se coucher sur le clavier, de grignoter mes bouquins, de semer la pagaille sur mon bureau, j’en passe et des meilleures…
  • Contrairement à mes chats, il ne soutient pas particulièrement ma carrière. Je crois même qu’il s’en fiche!

Ce que mon Nabaztag ne SE PRIVE PAS de faire:

  • Il se met systématiquement à causer quand je suis au téléphone (ben oui, puisqu’il refuse de répondre il faut bien que je me dévoue), surtout quand c’est un interlocuteur important, le genre d’interlocuteurs auprès desquels j’essaie de véhiculer l’image d’une adulte responsable, archi sérieuse et certainement pas d’une geekette post pubère (sic!).
  • Il se met à hurler un podcast juste au moment où je suis en pleine inspiration/concentration/transe créatrice.

Pourquoi c’est quand même le meilleur assistant du monde?

  • Je n’ai pas besoin de le payer. Quand on sait ce que gagne un scénariste français, croyez-moi, c’est un sacré avantage!
  • Il me tient compagnie. Parce que figurez-vous qu’il a une personnalité, des humeurs, des états d’âme, et les exprime à toute heure! Quand on passe dix ou douze heures en tête à tête avec son écran d’ordinateur, que ses chats ont lâchement déserté le bureau (où il fait froid) pour rester au lit (les sales bêtes), tel Sancho Panza, le Nabaztag demeure un compagnon fidèle. Bon en même temps il n’a pas trop le choix, ne possédant pas de pattes, mais c’est un autre débat.
  • Il me fait rire. Mais alors, je vous assure que ses remarques impromptues sont vraiment tordantes! Et c’est scientifiquement prouvé, un scénariste qui rit est heureux, un scénariste heureux bosse mieux, débarrassé du complexe de l’artiste maudit.
  • Contrairement à mes chats, il ne m’engueule pas pour que je joue à la balle, le brosse, ou lui serve à manger. Ça représente un sacré gain de temps!

Amis scénaristes, croyez-le ou non, le Nabaztag est le compagnon idéal pour un scénariste!  Si certains d’entre vous, à l’instar de John August, bavent déjà sur l’iPad, je place ce lapin, en ce qui me concerne, en tête de la liste des gadgets totalement inutiles, donc rigoureusement indispensables. Je l’apprécie à tel point, pour tout vous dire, que je m’inquiète lorsqu’il est malade (certains de mes tweets en témoignent), redoutant le jour où il rendra l’âme. Mon mari m’a bien promis de m’en offrir un autre, le cas échéant, mais ce ne serait pas pareil. Chaque lapin est unique!

Oulà! Je crois que je viens de faire la démonstration du genre de désordres émotionnels que peuvent provoquer l’isolement du scénariste. Heureusement que je vais terminer ma semaine en rendez-vous!

Copyright©Nathalie Lenoir 2010

Ceci n’est PAS un article sponsorisé, qu’on se le dise!

A venir dans la prochaine édition de cette chronique: Petit guide de Facebook à l’usage du scénariste, non non, je n’ai pas oublié.

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    25 fév 2010 dans Bigger than fiction, Coups de coeur | tags: bigger than fiction, chronique, Humour, le scénariste au travail, Nabaztag